NBA – Les coulisses de la relation glaciale entre Dennis Rodman et Gregg Popovich chez les Spurs

Les légendes NBA Dennis Rodman (gauche) et Gregg Popovich (droite)
NBA (DR) / Kens 5 (DR)

Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif

Avant de rejoindre les Bulls et d’y rencontrer le succès que tout le monde connait, Dennis Rodman a passé deux saisons mouvementées dans les rangs des Spurs. Ce, notamment à cause de ses rapports tout sauf cordiaux avec Gregg Popovich.

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Le fait que les fans de NBA l’associent davantage avec les Pistons ou les Bulls n’a pas vraiment de quoi surprendre. Après tout, Dennis Rodman a remporté ses deux premières bagues de champion à Detroit, avant de réaliser un Three Peat mémorable à Chicago. Entretemps, il a toutefois effectué une escale de deux ans du côté de San Antonio, beaucoup plus anecdotique et délicate sur le plan humain.

Rodman-Popovich, l’histoire d’un improbable mariage raté

Relativement gérable avant de rejoindre les Spurs, Rodman a commencé à y dérailler loin des terrains. Cela lui a valu quelques représailles, tant les membres de la franchise texane étaient déjà chargés de filer droit à cette période. Alors leader de l’effectif et sorte d’exemple à suivre en matière de comportement, David Robinson s’est dès lors presque réjoui de son départ en 1995 :

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David Robinson : Dennis ne va pas me manquer. On a essayé de lui montrer qu’on l’aime et qu’on se soucie de lui, qu’on ne voulait pas le changer et qu’on était prêt à le laisser faire ce qu’il voulait, mais il a fallu qu’on sert la vis lorsqu’il le fallait. On n’a pas obtenu de réponse de sa part. Après avoir été un zoo la saison dernière, on est de nouveau une équipe de basket désormais.



Robinson n’était d’ailleurs pas la seule figure des Spurs à en vouloir à Rodman. À en croire Jack Haley, considéré comme le principal confident de The Worm dans le vestiaire de San Antonio, Gregg Popovich ne se plaçait pas non plus comme son plus grand fan :

Jack Haley : Dennis et Popovich se parlaient rarement, si ce n’est pour se balancer des grossièretés. Ils ne s’appréciaient pas du tout. Il s’agissait simplement de deux gars qui n’étaient pas sur la même longueur d’onde.

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Très attaché à la bonne conduite de ses joueurs, Popovich, simple general manager à l’époque, n’avait donc que peu d’atomes crochus avec Dennis. Ce dernier a ainsi quitté Fort Alamo et rejoint Michael Jordan à Chicago avec une étiquette de paria sur le front. Or, selon Haley, les torts se voulaient davantage partagés qu’il n’y parait dans cet houleux feuilleton dans l’histoire des Spurs :

Jack Haley : C’est facile de pointer Dennis du doigt et de dire que tout est sa faute mais la vérité, c’est qu’il répondait présent en match et qu’il était toujours prêt à aller à la guerre. Hors du terrain, bien sûr qu’il a fait des choses qui ont pu représenter des distractions par moments. Mais il y a eu plusieurs autres sources de distraction qui ont plombé notre équipe. Le problème d’alchimie concernait l’ensemble du groupe.

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