Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Le football a toujours été le théâtre de confrontations mythiques, où les tempéraments se heurtent, les styles s’opposent, et les légendes s’écrivent. Parmi ces duels de haute intensité, celui entre Gennaro Gattuso et Zinédine Zidane occupe une place à part. Récemment, l’ancien milieu de terrain italien a d’ailleurs livré une confession surprenante sur les coulisses de ses affrontements face au meneur de jeu français…
Gennaro Gattuso, c’est le joueur qu’on ne voulait pas avoir dans ses pattes. Surnommé « le boucher » en raison de son tempérament volcanique, ses tacles appuyés et ses fréquents coups de sang, il symbolisait à lui seul l’archétype du milieu défensif prêt à tout pour faire dérailler l’adversaire – avec succès bien souvent.
Pourtant, même ce dur à cuire avoue avoir été paralysé à l’idée d’affronter un certain Zinédine Zidane. Une déclaration étonnante, faite au micro de RMC, où il avait dévoilé sans détour son état d’esprit avant les matchs contre le génie français. Et à l’évidence, l’ancien Milanais est allé loin dans sa préparation pour croiser le fer avec « ZZ »…
Le drôle de rituel de Gennaro Gattuso avant de jouer contre Zidane
« À chaque fois qu’on devait jouer la France, c’est sur moi que ça tombait pour marquer Zidane en individuel ! La nuit précédente, je ne dormais pas, je faisais des prières car je savais qu’il allait me faire de la magie, raconte Gattuso. A la fin, c’est toujours moi qui devais passer pour un con en me retrouvant face à Zidane. Non, il n’y avait pas besoin de le déstabiliser, quelques tacles mais jamais de paroles. De toute manière, avec mon italien, il ne m’aurait pas compris »
Ce témoignage, à la fois lucide et teinté d’humour, en dit long sur l’aura de Zinédine Zidane sur les terrains. Pour qu’un joueur aussi redouté que Gattuso en vienne à prier la veille d’un match, c’est que « Zizou » dégageait quelque chose de plus que du talent. Il représentait une forme d’intouchable, un artiste du ballon que même les pitbulls les plus aguerris ne savaient comment contenir. Gattuso, en bon soldat, s’exécutait, mais savait d’avance qu’il allait souffrir.
La relation entre les deux hommes sur le terrain a toujours été marquée par un profond respect. Gattuso, malgré sa réputation d’homme rugueux, n’a jamais tenté de provoquer Zidane verbalement, préférant s’exprimer par l’impact physique. Lui-même avoue d’ailleurs que même s’il avait voulu le perturber avec des mots, la barrière de la langue l’en aurait empêché. Une anecdote qui, là encore, humanise ce colosse du milieu, souvent caricaturé comme une brute sans finesse.
Ce contraste entre la brutalité assumée de Gattuso et la grâce naturelle de Zidane illustre à merveille la beauté du football : celle de voir des mondes opposés se confronter. Le respect du bourreau envers le poète rappelle que le jeu, au-delà des coups et de la stratégie, est aussi une affaire d’admiration.
Aujourd’hui entraîneur, Gattuso continue de cultiver son franc-parler et son intensité sur le banc. Mais ses souvenirs de joueur face à Zidane témoignent d’une époque où la peur de se faire ridiculiser par un génie surpassait la peur de prendre un rouge. Et si même « le boucher » s’inclinait intérieurement avant même le coup d’envoi, c’est que Zinédine Zidane, vraiment, n’était pas un joueur comme les autres !