WNBA – Marine Johannès honnête sur la déception des Bleues : « Des choses doivent évoluer »

Marine Johannès à l'entraînement du Liberty
New York Liberty (DR)

Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport

Marine Johannès n’a jamais caché son attachement à l’équipe de France. Installée à New York pour sa saison WNBA avec le Liberty, la meneuse-arrière suit malgré tout de près les aventures des Bleues. Mais cette fois, elle a dû se contenter d’aperçus, décalage horaire oblige, et le constat qu’elle dresse est à la fois lucide et amer.

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En juin dernier, les joueuses de Jean-Aimé Toupane ont connu un Euro cauchemardesque, terminant à la quatrième place après des défaites face à l’Espagne en demi-finale, puis contre l’Italie lors du match pour le bronze. Un résultat historique, mais pas dans le bon sens, puisque c’est la plus mauvaise performance des Bleues dans cette compétition depuis plus d’une décennie.

Malgré la distance, Marine Johannès a tenu à exprimer son ressenti. « J’ai regardé la demi-finale et un peu de la petite finale. Mais je n’ai pas pu tout regarder parce qu’à chaque fois, ça tombait pendant des heures pas possibles pour moi », explique-t-elle, rappelant que son emploi du temps en WNBA complique le suivi complet des matches de l’équipe nationale.

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Un tournoi à oublier, mais aussi des leçons à tirer

Pour la joueuse, il ne s’agit pas seulement d’une déception ponctuelle, mais d’un signal d’alarme. « J’ai forcément été déçue pour elles. C’était une année où, en tout cas sur le papier, on pouvait gagner cette médaille d’or. Après, je pense qu’il y a des choses qui doivent aussi évoluer dans l’équipe. Et je pense qu’on doit tous, peut-être pas se remettre en question, mais travailler ensemble, trouver une solution pour pouvoir évoluer », analyse-t-elle avec franchise, rappelant que le talent est bien présent mais que l’état d’esprit doit évoluer.



Dans ses propos, Johannès évoque également un possible excès de confiance après les JO de Paris, où les Bleues avaient décroché l’argent. Selon elle, cette performance avait pu laisser croire que tout était en place, au point de freiner l’envie de progresser. « Après la médaille d’argent au JO, on a peut-être pensé que tout était parfait, qu’on ne remettrait rien en question. Et je pense que peu importe, première place, deuxième place, il faut toujours essayer d’avancer et trouver des solutions », précise-t-elle.

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Ce regard extérieur a d’autant plus de poids que Johannès connaît les exigences des plus hautes compétitions, elle qui alterne chaque année entre EuroLeague et WNBA. Ses remarques ne visent pas à pointer du doigt, mais à rappeler que dans le sport de haut niveau, rien n’est jamais acquis, même pour un groupe habitué aux podiums.

Reste à savoir si cet échec servira de moteur ou laissera des traces. La prochaine campagne internationale des Bleues sera scrutée avec attention, et la meneuse du Liberty espère que l’équipe saura se servir de cette désillusion comme d’un tremplin. Elle, en tout cas, garde la conviction que le talent est intact et que les meilleures années peuvent encore être devant elles.

Equipe de France (F) Les Bleues NBA 24/24 WNBA