Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’arrivée de Luka Doncic aux Lakers a marqué un tournant majeur pour l’organisation. Le meneur slovène, visage de la franchise pour les trois prochaines années, offre un nouveau souffle après l’ère LeBron. Mais malgré ce coup d’éclat, une question demeure : Los Angeles sait-il vraiment comment bâtir autour de lui ?
De l’autre côté du globe, un ancien coéquipier du prodige a pourtant livré la recette miracle. Klemen Prepelic, international slovène, s’est exprimé sur les conditions qui rendent Doncic véritablement inarrêtable. Son analyse ne se contente pas d’une théorie : elle s’appuie sur les meilleurs moments de Luka, que ce soit en sélection ou en NBA. Pour lui, le schéma est clair : un intérieur athlétique, un ailier-fort capable d’écarter le jeu, et deux ou trois extérieurs polyvalents, capables de créer et de défendre.
Dans son intervention, Prepelic a détaillé ce qu’il considère comme une vérité du basket moderne : « Pour être honnête, avec Luka, il faut un grand athlétique. Il faut un poste 4 qui écarte le jeu. Ensuite, il faut deux ou trois joueurs capables de shooter, de créer et d’être agressifs en défense. » Des mots qui résonnent avec force, car ils traduisent une expérience vécue au plus haut niveau. C’est exactement dans ce contexte que Doncic a livré ses performances les plus marquantes avec la Slovénie.
Un modèle déjà validé à Dallas
L’exemple le plus parlant reste celui des Mavericks lors de leur dernière épopée en playoffs. Dereck Lively II s’est imposé comme ce pivot bondissant et protecteur de cercle, véritable aimant pour les pick-and-rolls de Doncic. P.J. Washington et Maxi Kleber ont joué le rôle du poste 4 moderne, sanctionnant les défenses avec leur tir extérieur. Et dans le backcourt, Kyrie Irving a pris en charge une partie de la création, libérant Luka de la pression constante. Tout autour, Dallas avait réuni des profils complémentaires comme Derrick Jones Jr. ou Dante Exum, tous alignés sur le même principe : mobilité, longueur et efficacité.
À Los Angeles, la comparaison est moins flatteuse. Le poste de pivot reste une interrogation, Jaxson Hayes affichant un potentiel athlétique mais inconstant. Depuis le départ d’Anthony Davis, la hiérarchie intérieure semble floue, et aucun joueur ne s’impose comme ce partenaire indispensable pour maximiser l’impact de Doncic dans le pick-and-roll.
Le secteur des ailiers montre lui aussi des limites. Rui Hachimura et Jarred Vanderbilt apportent énergie et intensité défensive, mais leur irrégularité derrière l’arc pèse sur le spacing. Or, sans cette menace constante au tir, les défenses adverses se resserrent, compliquant le travail d’un maestro comme Doncic. Dallas, de son côté, avait précisément construit son succès sur la capacité de ses intérieurs et extérieurs à punir la moindre aide.
Quant au backcourt, il peine à rivaliser avec celui des Mavericks. Austin Reaves reste une belle option secondaire, et Jake LaRavia vient d’être intégré dans la rotation, mais aucun des deux n’offre la combinaison de créativité et d’impact défensif qu’évoquait Prepelic. C’est sans doute là l’écart le plus marquant : Luka manque encore d’un partenaire capable d’absorber la pression et de varier les attaques comme Irving à Dallas.