Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Il arrive parfois que certaines décisions marquent un tournant dans une carrière, même quand elles paraissent logiques sur le moment. C’est exactement ce qui s’est produit l’an passé lorsqu’un entraîneur universitaire très convoité a dit non à une opportunité rare en NBA avec les Lakers. Ce choix, influencé par son entourage mais finalement assumé, continue aujourd’hui de faire débat.
Avant d’installer J.J. Redick sur le banc avec un contrat longue durée, les Los Angeles Lakers avaient porté leur attention sur Dan Hurley. L’entraîneur de l’université du Connecticut s’était vu proposer une offre impressionnante de 70 millions de dollars sur six ans, une somme qui aurait pu changer le cours de sa carrière. Pourtant, il a préféré rester fidèle à UConn avec l’ambition de décrocher un troisième titre national consécutif. De quoi s’attirer quelques critiques.
Ce refus a surpris beaucoup d’observateurs, surtout quand on sait que la famille Hurley elle-même voyait d’un bon œil un passage à la NBA. L’intéressé a d’ailleurs expliqué son rapport complexe aux conseils paternels : « Le truc avec mon père, c’est qu’à différents moments de ma carrière, il m’a conseillé de franchir le pas et de prendre un poste, et il ne l’a jamais fait lui-même. Je prends toujours ses recommandations avec du recul, parce qu’il n’a jamais quitté St. Anthony. La seule chose sur laquelle je ne l’écoute pas, c’est la manière d’avancer dans ma carrière », a confié Hurley. Ces mots traduisent bien sa volonté d’écrire sa propre trajectoire.
Une décision qui interroge avec le recul
Malheureusement pour lui, la saison n’a pas répondu à ses attentes. UConn a chuté prématurément lors du tournoi NCAA, battue de deux points par l’université de Floride, futur champion. L’histoire aurait pu être tout autre, mais cette défaite a immédiatement relancé le débat autour de son choix de rester en NCAA plutôt que de rejoindre l’élite mondiale.
De l’autre côté, les Lakers n’ont pas perdu de temps pour avancer. Sous la houlette de J.J. Redick, la franchise a remporté 50 matchs de saison régulière et s’est hissée jusqu’à la troisième place de la Conférence Ouest. Ce succès inattendu a conforté la direction dans son choix et a donné au public californien une raison supplémentaire de croire à un avenir prometteur.
Le timing rend la décision d’Hurley encore plus intrigante, car dans la foulée, Los Angeles a frappé un grand coup en recrutant Luka Doncic. À seulement 26 ans, le Slovène affiche déjà un palmarès digne des plus grands et s’est imposé comme l’une des superstars incontestées de la ligue. Imaginer Hurley diriger une telle équipe, renforcée par un talent de ce calibre, alimente forcément les scénarios alternatifs.
Il est évident qu’Hurley possède encore de nombreuses opportunités devant lui, que ce soit pour consolider sa légende universitaire ou, un jour, pour franchir enfin le pas vers la NBA. Mais en l’état actuel, son refus de rejoindre l’une des organisations les plus prestigieuses du sport mondial paraît avoir perdu de sa superbe.