Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Kyrie Irving, connu pour ses déclarations toujours marquantes, a récemment replongé dans ses premières années professionnelles. Cette fois, il n’était pas question de dribbles spectaculaires ou de tirs clutch, mais d’un scénario alternatif qui aurait pu changer le cours de sa carrière.
Le meneur a évoqué un « what if » marquant : la possibilité de démarrer sa carrière auprès de Kobe Bryant plutôt que de partager le parquet avec LeBron James. Un glissement d’histoire qui donne matière à réflexion, tant l’impact d’un mentor peut être déterminant dans la trajectoire d’un joueur de ce calibre. En revisitant ce moment charnière, Irving met en lumière le poids des choix qu’il n’a pas pu faire au début de sa carrière.
Avec une sincérité inhabituelle, il a confié ses regrets : « Je n’avais aucune idée que Bron allait revenir, aucune idée que Cleveland allait l’accueillir à nouveau. Pendant ce temps-là, je n’avais rien à dire sur ce qui se passait. J’étais un jeune joueur… La raison pour laquelle je dis que j’aurais aimé jouer avec Kobe, c’est parce que j’aurais aimé commencer ma carrière avec… J’aime Cleveland, ne vous méprenez pas, je suis reconnaissant pour tout ce qu’ils ont fait pour moi, mais en même temps, j’aurais aimé choisir la franchise où je voulais aller », a-t-il raconté lors d’un live sur Twitch.
Un destin qu’il n’a pas pu choisir
Ces propos traduisent une frustration mais aussi une forme de nostalgie pour une liberté qu’il n’a pas eue. À travers cette réflexion, Irving illustre le dilemme des jeunes talents projetés très tôt dans une organisation, sans véritable contrôle sur leur avenir. Ce désir de pouvoir sélectionner un mentor comme Bryant, à un moment où tout se construit, aurait pu changer ses habitudes, son état d’esprit, et même la façon dont sa carrière s’est écrite.
Car derrière ce scénario alternatif, c’est une philosophie plus large qui se dessine : l’envie de tracer son propre chemin. Si Irving a su écrire son histoire aux côtés de LeBron en décrochant un titre en 2016, il n’en reste pas moins qu’un apprentissage aux côtés de Kobe aurait pris une autre dimension. L’idée d’un Kyrie façonné par l’éthique de travail de Bryant fait forcément réfléchir.
Cette réflexion n’est pas anodine non plus au regard du parcours d’Irving. Depuis ses débuts, le meneur s’est souvent illustré par son indépendance, cherchant à reprendre le contrôle de son destin, que ce soit par ses choix de carrière ou ses prises de parole. En ce sens, ses propos résonnent comme une continuité de sa personnalité et de son rapport singulier au jeu.
Cet aveu éclaire aussi une vérité plus universelle dans le sport de haut niveau : l’importance de l’environnement et des influences précoces. Si les trophées et les exploits écrivent l’histoire, ce sont bien les rencontres et les modèles qui façonnent un joueur dans sa profondeur. Et pour Kyrie Irving, le rêve avorté d’un duo avec Kobe restera à jamais l’un de ces croisements manqués qui nourrissent les grandes réflexions de la NBA.