Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Carmelo Anthony a marqué la NBA par son talent de scoreur avec Denver et New York, mais son propre regard sur sa carrière réserve une surprise. Alors qu’on pourrait croire qu’il privilégierait ses années fastes avec les Nuggets ou son rôle de star aux Knicks, l’ancien ailier considère en réalité qu’un passage bien plus discret représente le sommet de son parcours.
Dix fois All-Star, Anthony a connu de longues saisons à accumuler les points et à dominer offensivement. Pourtant, à l’heure de faire le bilan, c’est sa seule campagne sous le maillot des Los Angeles Lakers qui, selon lui, illustre le mieux l’essence de son jeu. Loin d’être sa période la plus clinquante en termes de statistiques brutes, elle lui a offert un rôle réduit mais une efficacité qu’il juge exemplaire.
« Pour être honnête, ma meilleure année que j’ai jamais eue, c’était avec les Lakers. Quand tu regardes les chiffres, l’efficacité et le pourcentage au tir, on vit dans un jeu de statistiques et d’analytics aujourd’hui. Si tu observes les données, cette année avec les Lakers a été l’une de mes meilleures en 19 saisons », a expliqué Melo dans l’émission CTRL The Narrative. Un avis qui contraste avec l’image populaire de ses années de gloire à New York.
Une vision différente de son héritage sportif
Anthony a détaillé cette différence en expliquant que les Knicks avaient forgé un autre aspect de son jeu. « New York, c’était plus raffiné et plus intellectuel, plus comme un étudiant du jeu. Je pensais davantage le basket, au lieu de simplement le jouer physiquement », a-t-il ajouté, reconnaissant que son passage à Manhattan avait aussi contribué à sa maturité sportive.
Pourtant, c’est bien à Denver qu’il a atteint ses meilleurs chiffres. Avec 24,8 points et 45,9 % de réussite au tir en moyenne sur plus de sept saisons, il a emmené les Nuggets jusqu’aux finales de conférence Ouest en 2009. Son passage à New York, souvent considéré comme son apogée, affichait des statistiques similaires mais avec une efficacité moindre. Malgré sa régularité, ces années n’ont pas apporté le succès collectif espéré.
Aujourd’hui Hall of Famer, Melo insiste sur le fait qu’il est parti en laissant son empreinte, sans jamais abandonner malgré les épreuves. Après avoir été écarté par Houston, il a patienté, s’est accroché et a retrouvé une place sur les parquets. En revêtant le maillot des Lakers, il a prouvé qu’il pouvait encore contribuer au plus haut niveau près de vingt ans après son arrivée dans la ligue.
Si les souvenirs de ses plus grands exploits resteront associés à Denver et New York, Carmelo Anthony veut que l’on retienne aussi ce dernier chapitre. Non pas pour ses chiffres bruts, mais pour ce qu’il représentait : un joueur capable de s’adapter, de s’effacer partiellement et de briller autrement. À ses yeux, c’est cette évolution qui résume le mieux sa grandeur.