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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Il est des matchs qui dépassent le simple cadre du sport et qui s’imposent comme des jalons de l’histoire. Celui entre Team USA et la Serbie lors des demi-finales olympiques de 2024 en fait partie. Une rencontre au scénario renversant, que beaucoup décrivent déjà comme la plus grande jamais disputée au niveau international.
La Serbie de Nikola Jokic avait pourtant dicté son tempo pendant plus de trente minutes. Avec une intensité physique remarquable et une adresse chirurgicale, elle mena même de quinze points après un quatre points spectaculaire signé Marko Guduric. L’idée d’un exploit monumental se faisait de plus en plus crédible. Mais dans les grands moments, certaines légendes refusent de s’incliner. Si Stephen Curry restera associé à ses neuf tirs primés et ses 36 points, c’est bien LeBron James qui a inversé la dynamique par sa lecture du jeu, son sang-froid et son sens du leadership.
Comme l’a reconnu le Serbe Ognjen Dobric dans le podcast Jao Mile : « Frère, LeBron est tellement au-dessus de tout le monde dans cette équipe. Curry, quand il mène le jeu, c’est une chose. Mais quand il joue comme shooteur à côté de LeBron, avec LeBron qui monte la balle et crée pour tout le monde, c’est totalement différent. Il voit les passes une seconde plus tôt. Il envoie des passes qui n’existent même pas encore ; il suffit de courir vers l’endroit. Tu te rends compte de quel QI il s’agit ? »
Un tournant orchestré par LeBron James
Les statistiques reflètent parfaitement l’influence de James : un triple-double à 16 points, 12 rebonds et 10 passes. Si les projecteurs se sont braqués sur l’adresse de Curry, c’est la vision de jeu et la sérénité de LeBron qui ont maintenu Team USA debout quand tout semblait vaciller. Ses relais défensifs, ses passes millimétrées en transition et sa gestion du tempo furent essentiels.
Et cette constance s’est prolongée tout au long du tournoi. Avec 14,2 points, 6,8 rebonds, 8,5 passes et 1,3 interception de moyenne, James s’est imposé comme le joueur le plus complet de la compétition. Curry a certes terminé meilleur scoreur de l’équipe (14,8 points par match), mais c’est LeBron qui incarnait l’équilibre et l’âme du collectif.
Même en finale contre la France, sa présence fut déterminante. Ses 14 points, 10 passes et 6 rebonds témoignaient une nouvelle fois de son rôle de chef d’orchestre. À 39 ans, probablement pour sa dernière participation olympique, il a prouvé que son esprit et son leadership restaient intacts, malgré le poids des années.
Pour la Serbie, cette défaite restera douloureuse. Jokic et ses coéquipiers avaient poussé l’ogre américain dans ses retranchements, mais ils se sont heurtés à une force qu’ils n’avaient pas anticipée. LeBron James, plus qu’un joueur, fut l’élément capable de plier le jeu à sa volonté. Et dans cette demi-finale déjà mythique, il a rappelé pourquoi il demeure, même au crépuscule de sa carrière, l’ultime faiseur de différence.
