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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La question de l’héritage de LeBron James revient une nouvelle fois sur le devant de la scène. Après plus de vingt ans de carrière, quatre titres de champion et des records à la pelle, la question n’est plus de savoir s’il aura droit à des hommages, mais bien où et comment ceux-ci doivent être matérialisés. Entre numéro retiré et statue éternelle, les avis divergent.
Ces derniers jours, le débat s’est intensifié à propos de l’éventuelle statue que pourraient lui ériger les Lakers. Une perspective qui ne fait pas l’unanimité, notamment chez certains anciens de la franchise. L’idée de figer LeBron aux côtés des légendes de Los Angeles divise, car son passage, aussi marquant soit-il, n’a pas encore atteint l’aura des géants qui l’ont précédé.
Le journaliste Sam Quinn a résumé cette position dans un message fort relayé sur Twitter : « Je suis catégorique à ce sujet : les joueurs ne devraient avoir qu’une seule statue. Une statue, ce n’est pas un maillot retiré. C’est un symbole sacré d’une relation entre un joueur et une ville. Cela doit rester rare. La statue de LeBron devrait être à Cleveland. Les Lakers et le Heat devraient simplement retirer son maillot. » Des propos qui résonnent avec une vision exigeante de ce type d’hommage.
Un héritage contesté à Los Angeles
Byron Scott, triple champion avec les Lakers et figure respectée de l’organisation, a récemment tenu un discours similaire. Selon lui, LeBron ne mérite pas encore d’être immortalisé par une statue à Los Angeles, sauf s’il venait à décrocher un deuxième titre sous ces couleurs. Cette condition souligne la différence entre reconnaissance sportive et symbolique ultime.
Il est vrai que LeBron reste, pour beaucoup, avant tout l’enfant d’Akron et le héros de Cleveland, où il a offert le titre tant attendu en 2016. Cette épopée reste sans doute le chapitre le plus iconique de sa carrière. À Miami, ses deux bagues ont marqué une époque, mais sans créer le même attachement émotionnel qu’avec l’Ohio. Quant à Los Angeles, son sacre de 2020 demeure historique, mais ne suffit pas encore à certains pour justifier une statue à son effigie.
La comparaison avec d’autres légendes renforce ce constat. Magic Johnson, Kareem Abdul-Jabbar, Shaquille O’Neal ou Kobe Bryant sont tous associés presque exclusivement aux Lakers, d’où la légitimité indiscutable de leur statue. LeBron, lui, a partagé sa carrière entre plusieurs franchises et reste perçu comme une icône transversale plutôt que comme le visage exclusif de Los Angeles.
Au fond, le débat révèle une chose : l’héritage de LeBron James dépasse les frontières d’une seule ville. Si une statue devait incarner sa légende, Cleveland paraît être la terre la plus légitime. Mais entre maillots retirés, records gravés et souvenirs éternels, l’empreinte de King James restera multiple et planétaire, bien au-delà du bronze ou du marbre.
