Par Rédaction | Sport
Le visage fermé, mais visiblement apaisé, Jimmy Butler semble avoir tourné la page d’une période tumultueuse de sa carrière. Après des mois marqués par les tensions, les amendes et les suspensions à Miami, l’ailier All-Star aborde une nouvelle étape de sa vie professionnelle à Golden State. Et à la veille de l’ouverture de la saison face aux Lakers, le vétéran n’a pas caché à quel point ce changement d’air lui avait fait du bien.
Lors d’un entretien accordé au San Francisco Chronicle, Butler est revenu sur la tempête vécue avec le Heat et sur ce qui l’a conduit à rejoindre la franchise californienne. « Tout ce bruit, tout ce chaos ont payé d’une grande manière. J’ai la chance de faire partie de cette organisation phénoménale », a-t-il expliqué, avant d’ajouter dans un ton plus amer : « Tout commence toujours bien, mais il faut toujours un méchant. Et c’est moi. Je suis toujours celui qui fait quelque chose de mal. »
Dans un moment plus symbolique, Butler a ensuite pointé du doigt les bannières de champion accrochées dans le Chase Center, laissant échapper une pique à destination de Miami. « Ici, ils n’ont qu’un seul objectif : continuer à accrocher ces choses-là au mur. Il n’y a pas d’agendas cachés », a-t-il lancé, sous-entendant qu’il n’en allait pas de même dans ses précédentes équipes. Une déclaration lourde de sens, surtout quand on se souvient qu’à son départ, Pat Riley aurait tenté de le retenir les larmes aux yeux.
Un vétéran apaisé et tourné vers la victoire collective
Critiqué récemment par Gilbert Arenas, qui affirmait que Butler n’était pas une véritable « deuxième option », l’intéressé a répondu avec sérénité. « Je n’ai pas d’ego. Je ne suis pas l’option numéro un, et ça me va très bien. Je connais mon rôle », a-t-il assuré. « Je sais qui je suis en tant que personne, joueur, homme d’affaires. Dray, Steph, Steve — dites-moi simplement ce que vous avez besoin que je fasse. »
L’ancien joueur des Timberwolves et des Sixers a ensuite poursuivi avec une phrase révélatrice de son nouvel état d’esprit : « C’est ça, être un vétéran. C’est ça, gagner. Mais surtout, c’est comprendre que l’ego ne t’emmène nulle part. L’ego est l’ennemi. » Un discours mature, loin des polémiques qui avaient marqué ses précédentes expériences.
Sous les couleurs des Warriors la saison passée, Butler a tourné à 18,3 points, 5,8 rebonds et 5,7 passes à 46,7 % au tir. Des chiffres solides, mais surtout au service d’un collectif déjà bien rodé autour de Stephen Curry et Draymond Green. À la veille du choc contre les Lakers, il figure toujours comme « incertain » sur le rapport d’infirmerie, même si Steve Kerr s’est montré confiant quant à sa présence sur le parquet.
En acceptant pour la première fois d’endosser le rôle de Robin aux côtés du Batman Curry, Butler semble enfin avoir trouvé l’équilibre qu’il cherchait depuis des années. Moins préoccupé par son statut, plus concentré sur le résultat collectif, il incarne un profil de leader silencieux mais déterminé.