Par Rédaction | Sport
Il y a eu une époque où tout semblait parfait pour Golden State. Kevin Durant, Stephen Curry, Klay Thompson et Draymond Green dominaient la NBA, offrant un basket d’une rare beauté. Mais cette période dorée s’est brusquement interrompue, laissant derrière elle une équipe en ruine et un vestiaire en perte de repères. C’est cette descente brutale que Draymond Green vient d’évoquer, avec une sincérité désarmante, lors d’une interview récente.
Le guerrier des Warriors s’est souvenu de cette saison cauchemardesque 2019-2020, celle qui a suivi la défaite en Finales face aux Raptors et les blessures graves de Klay Thompson et Stephen Curry. Avec Durant parti à Brooklyn, Green s’est retrouvé seul à devoir guider un groupe inexpérimenté, loin du niveau d’élite auquel il était habitué. « On était horribles. Je n’avais aucun intérêt à jouer. On sortait de cinq Finales NBA consécutives, on était la meilleure équipe du monde. Et là, je me retrouvais avec dix, peut-être onze gars qui n’étaient plus dans la ligue un an plus tard », a confié Draymond avec amertume.
Il a expliqué que ce sentiment n’était pas du mépris envers ses jeunes coéquipiers, mais plutôt la prise de conscience d’un gouffre. Les Eric Paschall, Omari Spellman ou Alen Smailagić faisaient de leur mieux, mais ils ne pouvaient pas incarner l’exigence d’un effectif taillé pour le titre. « Aucun manque de respect envers eux, mais ils n’étaient pas Steph, ni Klay, ni KD, ni Shaun Livingston. Le niveau de compétition n’était tout simplement pas le même », a-t-il ajouté.
Une saison de désillusion avant la renaissance
Green a également raconté comment cette année sans repères l’avait vidé de toute motivation. Entendre des adversaires le provoquer sur le terrain, l’accusant d’être fini, ne faisait qu’accentuer son désintérêt. « Je me souviens de gars qui me disaient : ‘Ouais, t’es vieux maintenant, t’as plus rien dans le moteur’. Mais à ce moment-là, je savais que sans mes gars, j’étais cuit », a-t-il reconnu, lucide. Une phrase qui illustre la solitude du vétéran dans une saison où tout s’était effondré.
Ses statistiques de cette période traduisent cette lassitude : à peine 8 points, 6,2 passes et 6,2 rebonds de moyenne, pour un bilan collectif désastreux de 15 victoires et 50 défaites avant que la pandémie ne vienne interrompre la saison. Les Warriors, naguère terreur de la ligue, étaient retombés sur terre brutalement, privés de leur magie.
Mais cette traversée du désert s’est révélée salvatrice. Draymond Green, tout comme Curry et Thompson, en a tiré une nouvelle force. La saison suivante, avec le retour des cadres, l’équipe a retrouvé son ADN : la combativité, l’altruisme et le plaisir de jouer ensemble. Ce creux de vague a finalement ravivé leur flamme, celle qui les a portés jusqu’à un nouveau sacre en 2022.
Aujourd’hui, avec le recul, cette année noire représente bien plus qu’un simple échec. Pour Draymond Green, c’était une leçon d’humilité et de résilience. Une preuve que même les plus grandes dynasties doivent parfois tomber pour mieux renaître. Et chez les Warriors, personne ne connaît mieux cette vérité que le numéro 23.
