Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les performances récentes d’Austin Reaves ont relancé un débat de taille à Los Angeles. Le jeune arrière, étincelant depuis plusieurs semaines, s’impose comme l’un des moteurs offensifs des Lakers en l’absence de LeBron James et Luka Doncic. Mais derrière l’euphorie, une question financière majeure se profile : la franchise pourra-t-elle vraiment lui offrir le contrat qu’il espère tant, tant que LeBron est encore sous contrat ?
Invité de l’émission KG Certified, Paul Pierce a livré son analyse sans détour. L’ancienne gloire des Celtics a reconnu la montée en puissance du joueur, tout en soulignant les limites structurelles que le contexte des Lakers lui impose. Reaves, 27 ans, brille individuellement, mais sa place dans l’équilibre salarial du groupe reste incertaine. Kevin Garnett, également présent, a salué la régularité de l’arrière, là où Pierce, plus mesuré, a tenu à rappeler qu’il s’agissait d’un rôle avant tout complémentaire dans une équipe dominée par les stars.
C’est lors de cet échange que Pierce a formulé une remarque qui a fait réagir. « Tu ne peux pas le payer tant que tu as LeBron, » a-t-il déclaré. « Il faut d’abord avoir un échantillon complet de ce qu’il peut être. Peut-il être un vrai numéro deux dans une grande équipe, ou seulement une troisième option ? » Pour l’ancien joueur, la direction doit évaluer le potentiel réel de Reaves sur la durée avant de se lancer dans un contrat massif.
Un talent qui s’affirme, mais un plafond financier difficile à franchir
Reaves a signé un contrat de 53,8 millions de dollars sur quatre ans en 2023, et ses récentes performances – notamment un match à 50 points suivi d’un autre à 40, puis un game-winner – plaident en faveur d’une revalorisation. Cependant, Paul Pierce estime que le contexte actuel des Lakers complique la donne. « Tu aimes voir ce genre de choses de ton troisième joueur, » a-t-il poursuivi. « Mais la vraie question, c’est : peut-il faire ça quand ça compte vraiment ? Tant que LeBron est là, il n’aura pas cette opportunité. »
Pour Pierce, la présence du King influence directement le jeu et la valeur perçue des autres stars. « L’attraction gravitationnelle de LeBron est telle qu’elle empêche parfois les autres de briller. Quand il est absent, on se rend compte du talent des gars autour de lui, » a-t-il expliqué, insistant sur le fait que Reaves pourrait mieux s’exprimer dans un rôle plus central, notamment aux côtés de Doncic.
L’avenir contractuel du joueur dépendra donc de plusieurs variables : la santé et la longévité de LeBron, la flexibilité salariale de la franchise, et surtout la capacité de Reaves à confirmer sur le long terme. Un supermax à 246 millions sur cinq ans est évoqué, mais pour l’heure, le front office californien ne semble pas prêt à s’engager à ce niveau.
Pierce a conclu que la situation de Reaves symbolisait parfaitement les dilemmes des Lakers modernes : conserver l’aura de LeBron tout en préparant l’avenir. Entre loyauté, ambition et réalité économique, le cas Reaves illustre la complexité d’un équilibre où chaque dollar et chaque rôle comptent.
