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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les Lakers viennent de retrouver un effectif complet avec le retour de LeBron James, un événement qui bouleverse forcément la hiérarchie interne. Si cette dynamique relance l’ambition collective, elle entraîne aussi des ajustements nécessaires dans la rotation. Bronny James, qui a profité des nombreuses absences pour obtenir du temps de jeu, se retrouve directement impacté.
Avec la présence simultanée de Luka Doncic, Austin Reaves et LeBron James, les options sur les lignes arrière se sont multipliées, réduisant presque à néant les minutes disponibles pour le joueur. Bronny James avait pourtant fait son chemin en profitant des blessures, disputant déjà dix matchs cette saison et affichant des progrès notables sur l’aspect défensif. Pour autant, ses statistiques offensives restaient limitées, notamment en raison d’un manque d’agressivité au tir. Los Angeles souhaite donc lui offrir un environnement plus stable où il pourra oser davantage et reprendre confiance balle en main.
La décision d’envoyer Bronny en G-League intervient aussi dans un contexte où son manque d’initiative offensive était devenu visible, notamment lors d’une séquence devenue virale avec JJ Redick. Le coach avait été filmé lui reprochant son refus de tirer, un symptôme clair d’une confiance fragile. Comme l’a rappelé Gilbert Arenas, « Tu ne peux pas juste être sur le terrain. Tu es trop athlétique, trop explosif pour jouer un basket aussi prudent… Là, tu n’essaies pas de jouer vraiment, tu essaies juste de survivre ». Des mots forts, révélateurs du besoin d’assumer davantage son jeu pour exister en NBA.
Un passage nécessaire pour accélérer son développement
Dans un effectif soudain saturé, la G-League redevient un espace privilégié pour favoriser sa progression individuelle. Bronny y a déjà montré des qualités solides l’an dernier, notamment lorsqu’il était considéré comme un point focal offensif. L’objectif est clair : retrouver du volume, prendre des tirs, apprendre à vivre avec l’erreur et ne pas laisser l’impact défensif masquer les lacunes offensives. Les Lakers veulent qu’il retrouve cette version agressive et libérée de lui-même, loin de la peur de mal faire que l’on a parfois vue ces dernières semaines.
Ce détour par South Bay constitue aussi un rappel important : le statut de choix tardif au second tour ne doit pas freiner une carrière. Arenas l’a souligné en citant plusieurs exemples, évoquant l’impossibilité de progresser sans tenter sa chance. « Dans la G League, il est une option majeure. En NBA, il doit arrêter de passer des tirs ouverts : il manque 100 % des tirs qu’il ne prend pas ». Le message est clair, et les Lakers semblent en accord total avec cette philosophie : le développement passe avant les certitudes, surtout pour un joueur encore en pleine construction mentale.
À terme, ce choix pourrait s’avérer bénéfique autant pour Bronny que pour l’organisation. Le jeune arrière n’a jamais manqué d’efforts ou d’implication, mais son jeu doit gagner en naturel et en spontanéité pour s’adapter à la vitesse du très haut niveau. En retrouvant un rôle majeur en G-League, il pourra corriger ce qui lui fait défaut sans la pression d’un effectif de prétendants au titre. C’est précisément ce type d’environnement contrôlé qui peut l’aider à franchir un cap.
Les Lakers savent également qu’un jeune joueur a besoin de continuité pour progresser, ce qui est difficile lorsqu’on navigue entre quelques minutes éparses et plusieurs DNP. En envoyant Bronny à South Bay, l’organisation évite une stagnation précoce et lui permet de transformer ce début de saison correct en véritable fondation solide. La suite dépendra de son adaptation et de sa capacité à transposer, à terme, cette progression dans un groupe où la concurrence n’a jamais été aussi forte.
