Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Depuis plusieurs années, le débat autour du meilleur joueur de l’histoire continue d’alimenter les discussions entre passionnés. Entre les anciens adeptes de Michael Jordan, les fidèles de Kobe Bryant et ceux qui mettent en avant la longévité spectaculaire de LeBron James, les avis divergent toujours autant.
Même parmi ceux qui ont longtemps refusé d’ouvrir la porte à un changement dans ce classement symbolique, une forme de reconnaissance semble aujourd’hui s’installer. Les performances actuelles, combinées au contexte dans lequel elles s’inscrivent, poussent de plus en plus d’anciens joueurs à revoir leur jugement. Entre admiration et surprise, certains avouent désormais qu’ils ne peuvent plus ignorer l’évidence, tant l’impact reste intact malgré les années.
Nick Young, connu pour être un fervent supporter de Kobe Bryant, fait partie de ceux qui ont récemment revu leur position. En analysant le retour à la compétition de LeBron James lors de son premier match de la saison, l’ancien joueur a expliqué à quel point cette prestation l’avait marqué. Selon lui, « en voyant LeBron hier soir… pour un fan de Jordan ou de Kobe, c’est difficile de ne pas le considérer comme le meilleur joueur de l’histoire », avant d’ajouter : « Les gens n’arrivent pas à accepter ça. Mais à mes yeux, LeBron James est le plus grand joueur à avoir joué à ce jeu. Désolé pour les fans de Jordan. Moi ? Je suis un fan de Kobe, donc biaisé, mais LeBron est le meilleur. »
Une sortie remarquée qui relance un débat sans fin
LeBron James avait manqué tout le camp d’entraînement, la présaison et les quatorze premiers matchs, touché par une sciatique. Pendant son absence, la paire Luka Dončić–Austin Reaves s’était imposée comme une force offensive impressionnante, laissant planer quelques doutes sur la place que retrouverait LeBron dans cette hiérarchie. Son retour contre Utah a pourtant dissipé ces interrogations : peu porté sur le scoring, il a choisi de fluidifier l’attaque et a distribué douze passes décisives, montrant qu’il pouvait impacter le jeu sans monopoliser le ballon.
Pour Young, cette capacité à influencer un match de multiples manières représente justement ce qui distingue LeBron de Jordan et Bryant dans l’histoire du basket. Selon lui, ni l’un ni l’autre n’ont réellement montré, de manière volontaire et répétée, cette faculté à s’effacer pour optimiser un collectif déjà en place. Ce profil hybride, entre système offensif et leadership sur mesure, serait la preuve ultime que son influence dépasse les comparaisons traditionnelles.
Au-delà des déclarations, la saison actuelle pourrait offrir à LeBron une occasion unique de renforcer encore son dossier dans cette course au statut de GOAT. À bientôt quarante et un ans, toujours compétitif au plus haut niveau, il demeure l’un des moteurs d’une organisation qui vise un dix-huitième titre. Si une telle performance venait à se concrétiser, elle bouleverserait durablement l’ordre établi dans les débats historiques.
D’autant que la comparaison avec les légendes précédentes est frappante : là où Jordan et Bryant ont terminé leurs carrières loin de la course au titre, LeBron reste encore engagé dans la lutte pour un sacre supplémentaire dans sa vingt-troisième saison. Cette différence fondamentale nourrit logiquement les prises de position comme celle de Young, mais aussi celles d’une partie des observateurs qui voient dans cette longévité un argument décisif.
