Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Au cœur d’un début de saison marqué par de nouveaux équilibres, la question de la place de LeBron James intrigue toujours autant. Avec Luka Doncic et Austin Reaves désormais au centre de l’attention, certains se demandent si la légende de 40 ans peut encore s’épanouir dans une organisation en pleine mutation. Pourtant, plusieurs observateurs voient dans cette configuration une opportunité plus qu’un obstacle.
Pour Randy Brown, ancien joueur des Bulls, le débat du “fit” autour de LeBron ne tient pas vraiment. Il rappelle que James a montré tout au long de sa carrière une capacité rare à se fondre dans n’importe quel collectif. Selon lui, sa polyvalence le rend compatible avec n’importe quel style, encore plus lorsqu’il partage le terrain avec un maestro offensif comme Doncic. C’est cette faculté d’adaptation qui, selon Brown, fait toute la différence dans la dynamique actuelle des Lakers.
C’est dans ce contexte que Brown a développé une comparaison marquante. « LeBron est l’un de ces gars qui peuvent s’intégrer à n’importe quelle équipe. Il fait comme ce que Scottie Pippen faisait pour nous. Il peut s’adapter à n’importe quelle situation et rendre l’équipe meilleure… Dès qu’il est sur le terrain avec Luka, c’est effrayant », a-t-il déclaré. Il ajoute que James, fort de son expérience, accepte aujourd’hui de transmettre le leadership offensif : un rôle inédit mais assumé. « LeBron est là depuis suffisamment longtemps pour passer le flambeau », a-t-il souligné.
Une évolution qui rappelle les dynamiques historiques
La comparaison avec Pippen illustre bien la transformation actuelle de James : moins porté sur la création individuelle, davantage concentré sur le liant collectif, le tempo et les tâches invisibles. À l’image de ce qu’était Pippen aux côtés de Michael Jordan, LeBron semble rééquilibrer le jeu, permettant à Doncic et Reaves d’exprimer pleinement leur potentiel. Ce glissement stratégique pourrait devenir un atout majeur dans les ambitions de la franchise.
Les chiffres confirment cette adaptation remarquable. En quatre matchs disputés cette saison, tous remportés par son équipe, James affiche ses moyennes les plus basses en points et en tirs tentés. Pourtant, loin d’être une régression, ces statistiques traduisent une prise de rôle différente. Sa baisse de volume invite les deux autres stars à prendre les rênes, tout en maintenant une cohérence offensive essentielle dans cette configuration inédite.
Cette évolution remet aussi en perspective les critiques formulées avant le début de saison. Beaucoup estimaient que cette version des Lakers manquait d’équilibre dans la répartition des responsabilités. Or, James démontre qu’il peut se réinventer pour laisser éclore son entourage offensif, sans altérer le rendement général. Cette approche plus mesurée renforce l’idée que son apport ne se limite plus à ses performances brutes.
Reste à voir si cette dynamique peut tenir sur la durée, notamment lorsque l’intensité montera d’un cran. LeBron a bâti sa carrière sur une capacité unique à dominer tous les aspects du jeu ; le voir aujourd’hui dans un rôle plus subtil interroge autant qu’il inspire.
