Par Rédaction | Sport
À Salt Lake City, la fin de la série de matchs à 10 points de LeBron James n’a finalement pas volé la vedette au geste décisif qui a offert la victoire aux Lakers. Derrière le résultat se cache un autre récit, celui d’un vétéran qui cherche encore ses sensations, mais qui n’a jamais cessé de faire le bon choix au bon moment.
Le succès arraché face au Jazz a mis en lumière un LeBron plus gestionnaire que jamais, prêt à sacrifier les chiffres pour maximiser les chances de son équipe. Malgré une soirée compliquée au tir, son apport dans la création et la lecture du jeu a pris le dessus, confirmant un rôle réinventé mais toujours déterminant. La réaction du quadruple champion après la rencontre a surpris par sa sérénité, presque détachée de l’enjeu statistique qui s’était effondré quelques minutes plus tôt.
C’est pourtant ce détachement qui révèle le mieux où se situe désormais LeBron dans sa carrière. Interrogé sur l’action décisive pour Rui Hachimura, il a rappelé sa philosophie : « Je joue toujours le jeu de la bonne manière, je fais le bon choix. C’est ce qu’on m’a appris, je fais ça depuis toujours », insistant ensuite sur la lecture instinctive du quatre-contre-trois qui a mené à la passe décisive. Plus tard, il a évoqué son lent retour au rythme : « Je suis encore en train de retrouver mes sensations… Je n’ai jamais manqué tout un camp d’entraînement et une présaison », une confession rare sur les défis qu’impose son état physique actuel.
Une victoire qui en dit plus long que la fin d’une série
Malgré une adresse fuyante et des difficultés visibles à enchaîner, James continue de s’adapter à un contexte inédit : absence de préparation, douleurs persistantes liées à sa sciatique et nécessité de retrouver sa dynamique offensive sans brûler les étapes. Les statistiques brutes témoignent d’un début de saison en retrait, mais la capacité du joueur à influencer un match différemment reste intacte. Pour les Lakers, ce rôle hybride pourrait être précieux dans une période où chaque victoire compte.
Cette nouvelle victoire a aussi mis en relief le sens des priorités du numéro 23. Alors que certains y voient une preuve supplémentaire de son déclin sportif, LeBron semble au contraire avoir pleinement accepté la transition entamée depuis deux ans : moins de scoring, plus de direction de jeu, plus de contrôle de l’allure collective.
Le contexte actuel pousse d’ailleurs à cette évolution. Avec l’absence de Luka Doncic, qui s’accorde une parenthèse familiale, les Lakers doivent naviguer une période délicate où chaque joueur doit élargir son rôle. Dans cette configuration, James n’a pas besoin de redevenir le bourreau offensif qu’il fut : il doit simplement rester la colonne vertébrale de l’organisation, celui qui stabilise les possessions et maintient l’équipe dans la bonne direction.
Si certains observateurs doutent de sa capacité à redevenir un scoreur dominant, l’impact du King dépasse aujourd’hui largement un simple total de points. Sa présence, son anticipation et sa capacité à élever ses coéquipiers suffisent encore à transformer un match.
