Par Rédaction | Sport
Même les exploits individuels ne suffisent plus à masquer un malaise plus profond chez les Warriors. Quelque chose s’est grippé, et tout le monde le sent à Golden State. Jusqu’au sommet de la hiérarchie.
La saison de l’équipe de San Francisco s’enlise malgré les éclairs de génie répétés de Stephen Curry. Les ajustements tactiques n’ont pas produit l’effet escompté, certaines rotations interrogent, et l’impression d’un collectif en perte d’identité gagne du terrain. Avec un bilan négatif et une place fragile au classement de la Conférence Ouest, la patience des supporters est mise à rude épreuve.
Cette lassitude s’est matérialisée de manière inhabituelle lorsqu’un fan, Justin Dutari, a décidé d’écrire directement au propriétaire Joe Lacob. Dans son message, il résumait le sentiment général, pointant l’absence d’un véritable relais offensif et une dépendance excessive à Curry. Il interrogeait frontalement la direction sur la direction prise par l’équipe, traduisant une colère devenue impossible à contenir.
Une frustration partagée jusqu’au banc
La réponse de Joe Lacob n’a fait qu’amplifier l’écho de cette situation. « Tu ne peux pas être aussi frustré que moi. J’y travaille. C’est compliqué. Style de jeu, souhaits des coaches concernant les joueurs, tendances de la ligue. Jimmy n’est pas le problème », a-t-il écrit, révélant à quel point l’impatience touche aussi les étages décisionnaires. Une sortie rare, presque brute, qui expose les tensions internes sans détour.
Interrogé à ce sujet, Steve Kerr n’a pas esquivé. L’entraîneur a reconnu le climat pesant, tout en cherchant à calmer les interprétations autour de cet échange privé rendu public. « Ce n’est pas un gros problème… On est tous frustrés. Joe est frustré. Je suis frustré. Steph et Draymond le sont aussi », a-t-il expliqué, rappelant que cette pression fait partie du fonctionnement normal de la ligue. Kerr a insisté sur la solidité de sa relation avec Lacob, malgré les difficultés actuelles.
Derrière cette agitation, une question revient avec insistance : celle du rôle de Jimmy Butler. Arrivé pour soulager Curry et incarner cette fameuse deuxième option, l’ailier peine à imposer sa marque de façon constante. Ses statistiques restent honorables, mais son impact fluctue, et son intégration dans le système offensif semble encore incomplète. Ce décalage nourrit la frustration des fans comme celle des observateurs.
Malgré tout, l’organisation maintient une certaine continuité, notamment au niveau du cinq majeur, preuve que la direction ne souhaite pas céder à la panique. Mais les résultats tardent à suivre, et chaque défaite renforce le sentiment d’urgence. À ce stade, les courriels de supporters ne sont plus des anomalies, mais le symptôme d’un malaise plus large.
