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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Une soirée censée rapprocher un vestiaire peut parfois révéler tout l’inverse. Aux Clippers, un détail en apparence anodin a mis en lumière un malaise bien plus profond, exposant des fractures internes que les résultats sur le terrain ne faisaient que confirmer. Et sans surprise, ça concerne Chris Paul, loin de faire l’unanimité.
Chris Paul était revenu avec l’idée claire de refermer la boucle là où il avait joué le meilleur basket de sa carrière. À la place, cette saison s’est rapidement enlisée, tant sur le plan sportif qu’humain. Selon plusieurs révélations, le vestiaire était déjà fragilisé, et les tentatives du meneur vétéran pour recréer du lien n’ont fait que souligner l’absence d’adhésion au sein du groupe.
L’un des épisodes les plus parlants concerne une soirée d’Halloween organisée par Chris Paul et son épouse dans une suite après un match. L’objectif était simple : réunir les joueurs, créer un moment informel, renforcer une cohésion inexistante. Mais seuls trois coéquipiers ont répondu présents, dont Ivica Zubac et Bradley Beal. Pour une organisation en difficulté, voir un futur membre du Hall of Fame quasiment ignoré par le reste de l’effectif a eu valeur de signal d’alarme.
Une fracture révélatrice du malaise interne
C’est dans ce contexte que la situation a commencé à être perçue différemment en interne. Selon la journaliste Ramona Shelburne, cette absence massive n’était pas un hasard mais le reflet d’un malaise installé. « Paul essayait de faire ce qu’il a toujours fait dans sa carrière : créer une culture, rassembler les joueurs, poser des standards », explique-t-elle, tout en précisant que cette approche n’a pas été accueillie favorablement par une partie du vestiaire.
Cet épisode n’était d’ailleurs pas isolé. Plus tôt dans la saison, Chris Paul avait déjà invité ses coéquipiers à partager un moment autour d’un match de NFL dans sa suite, sans qu’aucun joueur ne se présente. Pour lui, ces initiatives faisaient partie intégrante de son rôle de leader. Pour certains autres, elles ont été perçues comme trop intrusives, voire déconnectées de la réalité d’un groupe en perte totale de repères.
Le contraste est d’autant plus frappant que ce style de leadership a porté ses fruits ailleurs. À La Nouvelle-Orléans, Phoenix ou Oklahoma City, Paul avait réussi à élever le niveau d’exigence et à fédérer autour de lui. À Los Angeles, le contexte était radicalement différent : effectif vieillissant, résultats catastrophiques, identité floue. Sa présence a mis en évidence ces failles plus qu’elle ne les a corrigées.
Avec le recul, la fameuse soirée d’Halloween apparaît moins comme une anecdote que comme un avertissement ignoré. Lorsqu’un leader respecté n’arrive pas à rassembler ses partenaires autour d’un simple moment de convivialité, cela traduit un manque de confiance et d’engagement collectif bien plus grave que de simples défaites.
