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Par Rédaction | Sport
La question paraît presque sacrilège dans une ligue obsédée par les bagues. Pourtant, derrière les trophées collectifs et les célébrations en juin, certains joueurs interrogent la véritable mesure de la grandeur individuelle. Kevin Durant, l’un des scoreurs les plus redoutables de sa génération, a récemment ouvert une brèche dans ce débat. Et sa réponse n’est pas celle que beaucoup attendaient.
Kevin Durant n’a jamais été un joueur comme les autres. Depuis ses débuts, il incarne une forme de domination silencieuse, fondée sur l’efficacité et la constance plutôt que sur le spectaculaire. À bientôt 37 ans, au cœur de sa 18e saison NBA, l’ailier continue d’empiler les points avec une facilité déconcertante, menant toujours son équipe au scoring. Ce statut d’élite permanente nourrit forcément une réflexion plus intime sur ce qui compte vraiment dans une carrière aussi dense que la sienne.
Lors d’un récent échange, Kevin Durant a surpris en expliquant ce qu’il choisirait entre un titre de MVP et une bague NBA. Pour lui, la distinction individuelle possède une valeur particulière, presque plus pure. Il a ainsi expliqué que le MVP représente quelque chose d’unique, attribué une seule fois par saison, là où un titre dépend de nombreux facteurs extérieurs. Cette vision tranche avec le discours dominant, mais elle reflète aussi la trajectoire singulière de son parcours.
Un MVP qui a marqué un tournant dans sa carrière
« C’est une récompense décernée une fois par an. Une bague, c’est incroyable, c’est un accomplissement collectif exceptionnel. Mais tout le monde veut être MVP… Le titre dépend parfois de choses qui échappent à ton contrôle. Le MVP, tu as un peu plus ton destin entre les mains », a expliqué Durant, rappelant au passage son sacre individuel lors de la saison 2013-2014.
Ce trophée de 2014 reste l’un des moments les plus forts de sa carrière. À l’époque, Kevin Durant était le visage de la franchise d’Oklahoma City, portant l’organisation à bout de bras sur 81 matchs de saison régulière. Avec plus de 32 points de moyenne, une efficacité redoutable et une régularité impressionnante, il avait survolé la ligue, laissant une empreinte durable sur cette saison. Ce MVP avait alors consacré son statut de superstar incontestable, après plusieurs années passées dans l’ombre des discussions.
La suite de sa carrière a pourtant été marquée par un autre choix majeur : celui de privilégier la quête du titre. Après être passé tout près avec le Thunder, Durant a pris une décision qui a bouleversé la ligue en rejoignant Golden State. Ce choix, encore débattu aujourd’hui, lui a permis de décrocher deux bagues et deux trophées de MVP des Finales, mais au prix d’une partie de l’opinion publique qui a remis en question la valeur de ces succès.
Cette période a profondément influencé la perception de son héritage. Gagner un titre n’est jamais un chemin linéaire en NBA, et la manière d’y parvenir pèse souvent autant que le résultat final. Durant en est parfaitement conscient, lui qui a vu ses bagues constamment comparées, analysées et parfois minimisées par rapport à celles d’autres légendes.
