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Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Entre attentes démesurées et fascination collective, chaque détail est scruté, analysé, disséqué. Victor Wembanyama n’échappe évidemment pas à cette règle, encore moins lorsque ses performances oscillent entre fulgurances et phases plus complexes. Et DeMarcus Cousins a justement des choses à redire.
Dès ses premières semaines complètes dans la ligue, Victor Wembanyama a montré à quel point son profil était unique. Sa taille hors norme, combinée à une mobilité rarement vue à ce niveau, lui permet de créer des décalages que peu de défenseurs peuvent réellement contenir. À San Antonio, l’équipe a souvent vécu au rythme de ses inspirations, capable de renverser une rencontre sur quelques possessions. Mais cette liberté offensive, aussi spectaculaire soit-elle, a parfois laissé place à des choix plus complexes qu’il n’était nécessaire.
Face à Oklahoma City, notamment lors de la NBA Cup, le Français a pourtant prouvé qu’il pouvait dominer sans monopoliser le ballon ni enchaîner les dribbles. En quelques minutes seulement, son impact défensif et son efficacité près du cercle ont suffi à faire basculer le match. Cette prestation a relancé une réflexion plus large autour de son utilisation et de la manière dont il pourrait devenir encore plus injouable. C’est précisément ce point qui a attiré l’attention de DeMarcus Cousins.
La simplicité comme prochaine étape naturelle
Ancienne référence au poste intérieur, Cousins n’a pas mâché ses mots lorsqu’il a évoqué le jeu de Wembanyama. « Il est arrivé à un stade où le moins devient le plus. Tu n’as pas besoin de te transformer en Jamal Crawford à chaque action », a-t-il expliqué, insistant sur l’idée que la simplicité peut être une arme redoutable. « Parfois, un simple contact, un demi-tour et un tir au-dessus du défenseur suffisent. Avec sa taille, soit ils font faute, soit ils ne voient même pas le ballon », a-t-il ajouté, soulignant un avantage physique encore sous-exploité.
Ce discours ne vise pas à brider la créativité de Wembanyama, mais plutôt à l’orienter. À 2m24, le Français possède déjà un arsenal technique digne d’un extérieur, capable d’enchaîner crossovers, changements de rythme et tirs difficiles. Pourtant, dans certaines situations, cette richesse peut devenir contre-productive, notamment lorsque le mismatch est évident. En réduisant le nombre de décisions à prendre, il pourrait non seulement gagner en efficacité, mais aussi préserver son corps sur la durée.
Cette réflexion prend d’autant plus de sens que Wembanyama a volontairement enrichi son jeu de dribble ces dernières années. Son travail avec Jamal Crawford, qu’il a lui-même sollicité, lui a permis d’ajouter des mouvements spectaculaires à son répertoire. Mais là où Cousins insiste, c’est sur le discernement : choisir quand utiliser ces armes, et quand se contenter d’un geste simple mais imparable. Une nuance essentielle pour franchir un cap.
À seulement 21 ans, Victor Wembanyama reste dans une phase d’apprentissage accéléré. Les conseils de vétérans comme DeMarcus Cousins s’inscrivent dans cette transmission d’expérience propre à la NBA. Le potentiel est déjà immense, mais l’histoire de la ligue montre que les plus grands intérieurs sont souvent ceux qui ont su allier talent brut et efficacité minimale. Si Wembanyama parvient à trouver ce juste milieu, il pourrait rapidement passer du statut de phénomène à celui de référence absolue.
