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Par Rédaction | Sport
Au début de sa carrière, Devin Booker n’était pas encore considéré comme le visage incontestable de la franchise. Il incarnait un jeune scoreur prometteur, talentueux mais encore en construction, dans une équipe en pleine reconstruction et en quête d’identité durable. Les Suns cherchaient alors des raccourcis vers la compétitivité, tentés par l’idée d’accélérer un processus jugé trop lent.
C’est dans ce contexte que l’ancien entraîneur Earl Watson a révélé qu’un accord était pratiquement bouclé pour envoyer Booker à Chicago en échange de Jimmy Butler. Une transaction qui, sur le papier, pouvait sembler logique à court terme pour une organisation en manque de crédibilité immédiate, mais qui comportait des risques majeurs pour l’avenir.
« Nous étions en déplacement, Robert Sarver m’envoie un message et me dit de venir immédiatement chez lui. Il m’explique qu’un échange est prêt : Devin part à Chicago contre Jimmy Butler », a raconté Watson, soulignant la brutalité de l’annonce et l’urgence de la situation. Pour lui, ce moment marque un point de rupture, tant sur le plan sportif que personnel.
Un choix décisif pour l’avenir de la franchise
Face à cette proposition, Watson s’est dressé comme le plus fervent défenseur de Booker. Convaincu d’avoir sous les yeux un talent générationnel, il estimait qu’un tel échange aurait sacrifié l’avenir au profit d’un succès immédiat, sans garantie de stabilité. Phoenix, encore jeune dans son projet, n’était pas prêt à construire autour d’une star plus âgée.
« J’ai dit clairement que si Devin Booker était échangé, je démissionnais le soir même », a-t-il expliqué, assumant pleinement le risque d’une telle position. Ce n’était pas seulement une question de joueur, mais de vision à long terme et de cohérence dans la reconstruction.
Du côté de Chicago, Booker aurait représenté une base idéale pour un nouveau cycle. La franchise, en difficulté chronique à l’époque, aurait trouvé en lui un leader offensif capable de rallumer l’enthousiasme. À l’inverse, Phoenix aurait récupéré une star confirmée, mais au prix d’un calendrier accéléré et potentiellement mal aligné avec son effectif.
Finalement, les Suns ont choisi la patience. Butler a été envoyé ailleurs, et Booker est resté. Ce choix, presque invisible sur le moment, s’est révélé fondamental dans la construction de l’identité moderne de Phoenix. Là où de nombreuses équipes ont multiplié les paris à court terme, les Suns ont conservé leur pierre angulaire. Ce presque-échange rappelle à quel point l’histoire de la NBA se joue parfois sur des décisions internes, loin des projecteurs.
