Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les débats autour de Golden State tournent souvent autour de Stephen Curry, du manque d’un second créateur fiable ou encore du développement inabouti des jeunes talents. D’autres pointent du doigt les ajustements de Steve Kerr, jugés trop conservateurs ou mal adaptés à l’effectif actuel. Mais selon Udonis Haslem, aucune de ces raisons n’est la véritable racine du malaise.
Pour l’ancien capitaine du Heat, Golden State a manqué une étape essentielle lors de la dernière intersaison. La franchise n’a tout simplement pas corrigé un vide structurel qui s’installe depuis plusieurs années dans la raquette. Un manque de taille, de dissuasion et de présence physique qui finit par se voir dans les chiffres… et sur le terrain.
C’est dans ce contexte qu’Haslem a livré une analyse très directe, visant notamment le recrutement d’Al Horford. « Ils n’ont pas réglé le problème de la taille. L’an dernier, Draymond jouait pivot. Ils ont essayé plusieurs profils, mais faire venir Al, oui, il peut encore apporter, mais ce n’est pas un joueur de verticalité. Il ne va pas protéger le cercle ni dissuader dans la raquette », a-t-il expliqué sans détour.
Un besoin jamais comblé depuis l’ère Andrew Bogut
Historiquement, Golden State n’a jamais été une franchise bâtie sur la domination intérieure brute. Le small-ball a même été l’une de ses plus grandes forces. Pourtant, même au sommet de leur dynastie, les Warriors disposaient toujours d’un intérieur capable d’imposer un minimum de respect près du cercle, que ce soit Andrew Bogut, David West, Zaza Pachulia ou plus récemment Kevon Looney.
Le départ de Looney a laissé un vide que le profil d’Al Horford ne comble pas. Le vétéran apporte de l’adresse extérieure et de l’intelligence de jeu, mais pas ce rôle de protecteur de cercle indispensable dans certaines séquences. Les statistiques collectives le confirment : la franchise se situe dans le bas de la ligue au rebond, au contre, aux points concédés sur seconde chance et au pourcentage de rebonds défensifs.
Pour Haslem, la solution est claire depuis longtemps. « Ce qu’on cherche aujourd’hui, c’est exactement ce qu’on cherchait déjà cet été : un joueur qui apporte de la verticalité. Quelqu’un qui ouvre le jeu pour les shooteurs, qui protège le cercle, qui peut défendre les intérieurs puissants au poste. Ce sont des choses qu’ils n’ont plus eues depuis Andrew Bogut », a-t-il insisté.
Ce constat met en lumière une évolution du jeu que Golden State n’a peut-être pas totalement anticipée. La ligue reste rapide et axée sur le tir extérieur, mais la présence d’un vrai pivot redevient un facteur clé pour stabiliser une défense et soulager les leaders offensifs.
