Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Les années 2010 ont été riches en légendes. Kobe Bryant a quitté la scène, James Harden a porté l’art du scoring individuel à un niveau rarement vu, et LeBron James a imposé une longévité et une constance hors normes au sommet de la ligue. Mais pour Kevin Garnett, malgré cette densité historique, un nom se détache nettement de tous les autres.
Ce nom, c’est Stephen Curry. Non seulement pour ses titres ou ses statistiques, mais pour ce qu’il a infligé au jeu lui-même. L’ancien intérieur des Celtics estime que l’arrière des Warriors a changé la NBA plus profondément que n’importe quel autre joueur de sa génération.
Dans le débat éternel autour du GOAT, deux références dominent traditionnellement : Michael Jordan et LeBron James. Pourtant, depuis plusieurs saisons, Stephen Curry s’est invité dans une discussion jusque-là verrouillée. Sa capacité à sanctionner de très loin, à n’importe quel moment et sans espace, a forcé toute la ligue à revoir ses principes défensifs et offensifs.
Une influence qui a remodelé toute la NBA
C’est précisément ce constat qui a poussé Kevin Garnett à trancher publiquement. Sur son podcast, il a expliqué que l’on vit aujourd’hui dans une ère bien spécifique, marquée par une identité claire et indiscutable : « Je l’ai dit un nombre incalculable de fois. Nous sommes dans l’ère Curry. Il est le GOAT de cette époque ». Une déclaration forte, qu’il a prolongée en ajoutant : « Quand on parle du tir à trois points, du jeu à longue distance, il faut évoquer le messie de ce tir-là. Et pour moi, c’est comme ça que je le vois ».
Au-delà des trophées, c’est l’empreinte structurelle laissée par Curry qui impressionne le plus. Avant l’explosion des Warriors, le tir à trois points restait une arme complémentaire. Les équipes les plus audacieuses tournaient autour de 25 tentatives par match, un volume qui semblait déjà extrême à l’époque.
Dix ans plus tard, cette référence paraît presque dérisoire. Aujourd’hui, toutes les équipes de la ligue dépassent ou flirtent avec la barre des 30 tirs primés par rencontre. Les systèmes offensifs sont construits autour de l’espacement maximal, et les défenses doivent couvrir des zones du terrain autrefois considérées comme non prioritaires.
Pour Garnett, c’est précisément cette capacité à transformer l’ADN même du basket qui place Curry au sommet de son époque. D’autres ont dominé statistiquement ou physiquement, mais peu ont forcé une ligue entière à se réinventer pour survivre.
