Interview, Laetitia Kamba : « Si on joue notre basket, on peut aller en finale de l’Eurocoupe »

Laetitia Kamba a gentiment accepté de répondre à nos questions. Internationale Française, elle est notamment médaillée d’or au 3×3 mixte en 2012. Après être passé par le Hainaut, et Mondeville, Laetitia évolue actuellement à Villeneuve d’Asq depuis 2013. Elle est capable d’évoluer aussi bien au poste 3 qu’au poste 4.

(Crédit Photo : Emmanuel Roussel pour l'ESBVA)
(Crédit Photo : Emmanuel Roussel pour l’ESBVA)

 

Parlons EDF

Parlons-Basket : Tu as été coupée du groupe France pendant le préparation au Mondial, comme en 2013. Comment l’as-tu vécu ?

Laetitia Kamba : Alors c’est clair et net que j’étais déçue ! Mais c’est plutôt mitigé en fait. Déçue mais contente, c’était ma première sélection vraiment en équipe de France, en tant qu’internationale A. J’étais contente d’arriver jusque là, parce que arriver jusque là avec ce groupe là, ce n’est vraiment pas évident. Sachant qu’à mon poste de jeu, il y a des filles qui sont très fortes, il faut le dire. Et oui, déçue de partir même si on était bientôt à la fin de la sélection finale.

PB : Effectivement, à ton poste de jeu, on peut retrouver Endy Miyem, Sandrine Gruda, deux Braqueuses bien installées dans l’effectif ?

LK : C’est ça. Sachant qu’après on me faisait jouer au poste 3, ou au poste 4. Mais c’est vrai qu’au poste 4 quand tu as des joueuses comme Endy et Sandrine, tu ne peux pas rivaliser (Rires). Tu peux même rien faire du tout ! Mais pour moi c’est une expérience enrichissante, où j’ai appris beaucoup de choses. Cela m’a permis de continuer à travailler, et de progresser pour continuer à aller encore plus loin.

PB : Tu gardes de bons souvenirs de ces expériences ?

LK : Ah oui !!! Vraiment c’est un très bon souvenir, c’est quand même ma première sélection en internationale.

Parlons de ton club

PB : L’effectif de Villeneuve a été largement renouvelé, comment s’est passé l’intégration avec les nouvelles joueuses ?

LK : Oui, l’effectif a bien bougé (Rires). Mais en tout cas, l’intégration s’est très très bien passée. Elles se sont super bien intégrées. (Y a eu Gégé, Géraldine Robert, qui s’est intégrée à nous, mais on l’a connaissait déjà, dans le championnat, on savait qui elle était, et personnellement je la connaissait déjà. Et après y a aussi Katarina Ristic qui s’est intégrée à nous. ) => Elle me parle que de Gégé et Katarina donc j’hésite à l’écrire. La preuve on fait quand même une bonne saison, pour l’instant ça se passe bien, malgré la défaite d’hier mais bon… Ce qui est notre force, c’est qu’on a une très bonne solidarité et cohésion d’équipe. On s’entend super bien, que cela soit à l’extérieur, ou sur les terrains.

Equipe
Bourges- Villeneuve le 31/01/2015 (Crédit Photo : Cl0_11)

 

PB : Mais bon, en début de saison, ça a été difficile de trouver un collectif. Vous commencez la saison avec 2 défaites pour après, bien enchaîner…

LK : (Hésitation) Oui, oui c’est ça… Après c’est normal, on est une équipe qui était en reconstruction. Il y avait trois anciennes joueuses, comme Lolo (Lokota), Jo (Gomis) et moi, et tout le reste était nouveau. Il fallait qu’on trouve notre collectif. Il fallait se reconstruire, et c’est vrai que cela n’a pas été évident, on a eu du mal à se trouver. Au fil des matchs, on a commencé à travailler ensemble, et c’est là qu’on a commencé à gagner nos matchs. Il fallait un temps d’adaptation.

PB : En championnat, vous êtes actuellement 3ème ce qui est honorable, mais vous êtes quand même à 4 victoires de Bourges. Leur seule défaite pour l’instant était contre vous, à Villeneuve au match aller en novembre. Comment avez-vous vécu cette victoire ?

LK : Oulah. On va pas se mentir, gagner face à Bourges c’est ÉNORME en fait. Bourges c’est une grande équipe, il faut le dire. On connait l’équipe, elles jouent l’Euroligue, avec des joueuses de l’équipe de France et de très bonnes internationales aussi. Mais quand on est sur le terrain, c’est une équipe comme une autre. On a joué notre basket, on a travaillé aux entraînements, et ça a porté ses fruits. En plus chez nous, et ça, c’était un plus. C’est après qu’on réalise, c’est une petite fierté.

PB : La semaine d’après (8/11), vous battez Montpellier, chez elles ! De bonne augure pour les playoffs ?

LK : Ah mais oui carrément ! De toute façon, nous on joue le plus haut ça c’est sûr. On est là pour gagner, pour gagner toutes les équipes, comme tout le monde quoi. On avait mal commencé la saison, mais au final, c’était mieux, la preuve en battant Bourges, Montpellier ou les grosses équipes qui visent le Top 4. C’est de bon augure, mais il faut continuer comme ça, la saison est très très longue…

PB : Surtout avec deux matchs par week-end…

LK : Ah ça c’est sur. Ce n’est pas toujours évident mentalement, mais surtout physiquement. Mais après ça va, on a un coach qui gère vraiment très très bien. Il connaît les temps de repos dont on a besoin, même si on en a pas beaucoup. On a quand même des temps de récupération, mais il faut se remettre au boulot.

PB : Malheureusement, les berruyères ont pris leurs revanches au match retour, que retiens-tu de ce match ?

LK : On a très mal joué. Elles, c’est clair et net, elles avaient une revanche à prendre sur nous. Elles ont très bien préparé leur match, même si nous aussi. Mais ce qui nous a manqué, c’est de l’agressivité. Après il faut le dire, elles ont eu une adresse, wouha, tout pouvait rentrer, même les yeux fermés… J’abuse sur mes propos mais elles ont eu une très belle adresse, alors que de notre coté, ça ne rentrait pas. Mais voilà, on arrivait pas a jouer comme on sait le faire d’habitude.

PB : Quelle est la raison de ton physique particulièrement affûté cette saison, est-ce dû à ton installation de plus en plus forte au poste 3 au détriment du poste 4 ?

LK : (Rires). Bonne question, c’est énorme. Cette année c’est vrai, je joue vraiment au poste 3. Il y a tellement de monde à l’intérieur qu’il n’y a plus de place. À la base, quand j’ai signé à Villeneuve, c’était pour décaler des joueuses, et me faire jouer au poste 3. Mais l’an dernier, j’ai joué au poste 4 comme on avait une joueuse qui ne pouvait pas jouer en Eurocoupe. Comme il restait plus que deux joueuses à l’intérieur, j’ai du alterner. Mais à la base, je suis une poste 4, mais j’ai signé à Villeneuve pour être en “Formation” au poste 3. Après si on pense que ça m’a affûté, très très bien, ça me fait très plaisir. (Rires).

(Crédit Photo : Emmanuel Rousset pour l'ESBVA)
(Crédit Photo : Emmanuel Rousset pour l’ESBVA)

PB : Et maintenant, as-tu une préférence entre le poste 3 et le poste 4 ?

LK : (Hésitation) Ohlala, c’est différent. Le poste 4, tu postes, tu flaires, des trucs comme ça, et tu vas aux rebonds. J’étais quelqu’un qui allait toujours au rebond quand je jouais au poste 4. Alors que quand tu es au poste 3, tu t’écartes, tu es loin du panier, tu as moins tendance à y aller. Même si le poste 4 restera toujours en moi, j’ai perdu quelques réflexes. J’aime beaucoup le poste 3, je travaille sur mon tir à 3 pts. Mais je vais quand même dire que je préfère le poste 4.

Parlons Eurocoupe

PB : Demi-finale d’Eurocoupe pour la deuxième fois consécutive avec Villeneuve d’Ascq… Une confirmation de votre niveau européen. Vous perdez de 9 points la demi-finale aller, hier, contre le Maccabi Ashdod ? Tout est encore possible… Surtout que vous allez jouer à domicile.

LK : Sachant que c’est chez nous, pour moi c’est prenable. C’est une bonne équipe, il n’y a rien à dire, mais personnellement, je ne les ai pas trouvé impressionnantes. Après c’est nous, on a mal joué, on était dans leur rythme. C’était bizarre. On est des filles revanchardes, des compétitrices, on sait que le match retour sera chez nous, qu’il va y avoir du monde. On veux aller le plus loin possible. À la fois pour le club, car cela serait historique, mais également pour nous. On ne pense pas que tout le monde accède comme ça à une finale, sauf Jo (Gomis) et Marielle (Amant). Mais pour moi c’est prenable, même si 9 points ce n’est pas rien. Si on joue notre basket, que l’on défend, que l’on reste agressives, on peut le faire, moi je suis positive.

PB : Tu vois qui en finale entre Istanbul University et Braine (Belgique) ?

LK : Braine. Déjà elles ont gagnés là-bas, et chez elles je pense qu’elles peuvent le faire aussi. C’est une équipe vraiment pas mal. Nous on les a joué en match amical et sérieusement, je ne pensais pas qu’elles allaient arriver jusque là. (Rires). Elles m’ont surprise quand même. J’aimerais tellement faire une finale France/Belgique… Ça serait cool.

Parlons médiatisation du basket féminin

PB : Lors de Championnes de Coeur, le 3×3 est à l’honneur avec un tournoi toute la journée. Pour une Championne du monde de 3 contre 3 avec l’équipe de France mixte en 2012, ça fait plaisir non ? Et seras-tu présente ?

LK : Oui, ça me fait très plaisir, avec le 3×3 c’est là que tout a commencé pour moi. C’est quelques chose qui restera dans mon coeur. Et vraiment ce que j’ai adoré, c’était le fait de jouer avec les garçons. Je suis très contente qu’ils le représente là-bas, c’est quelque chose qui est très peu médiatisé. C’est dommage, il faut que ce soit plus ouvert. On voit sur les réseaux sociaux des petits tournois, mais c’est bien qu’on le mette en avant via Championnes de Coeur. Malheureusement, je ne serais pas présente, je vais en profiter pour voir ma famille, même si j’aurai bien aimé être là-bas pour représenter un peu le 3×3…

PB : D’ailleurs, peux-tu nous dire ce que tu penses de l’événement Championnes de Coeur ?

LK : C’est super bien, c’est quelques chose qui promeut le basket féminin en réunissant des joueuses de chaque club. Il devrait y avoir beaucoup de monde pour voir ses “stars”, c’est très important. Iil faut que cela continue comme ça. C’est aussi dû aux filles de l’équipe de France, vu leur parcours et ce qu’elles ont réalisé. Le basket féminin commence à se médiatiser, et il faut que ça continue comme ça.

PB : Il faut l’avouer la LFB travaille beaucoup sur ce point. Il y a notamment l’émission “Dans le Cercle”, il y a de nombreux matchs qui sont diffusés sur les WebTv tel que ArdenneTV,et  il y a Sport +.

LK : Oui c’est clair, et c’est vraiment bien. Ça commence et faut que ça continue. Ça peut motiver pleins de jeunes joueuses. Il y a également les réseaux sociaux, c’est vraiment bien tout ce qui se fait maintenant.

Parlons de toi

(Crédit Photo : Emmanuel Roussel pour l’ESBVA)

 

PB : Parmi les clubs de LFB, quelle ville trouves-tu la moins attrayante ?

LK : Par rapport à la ville, sachant que je suis une personne très citadine, que j’aime la ville, j’aime faire du shopping, euhhhh, Basket Landes. (C’est pas possible de jouer là-bas, c’est suicidaire, c’est la dépression après).

PB : Lors des déplacements, quel transport est le pire ? Avion, train, mini-bus ?

LK : C’est surtout après une défaite, mais ce qui est relou, c’est le mini-bus.

PB : Quel est ton cinq idéal de copines ?

LK : Alors, ma meilleure amie, même si elle ne joue plus. Donc Jennifer Digbeu. Sandrine Gruda, Jo Gomis faut pas que je l’oublie, Carine Paul, et mon alcoolyte, Ingrid Tanqueray. Et avec ça c’est délire à tous les matchs !

Parmi les joueuses avec qui tu as pu jouer, qui est ?

PB : La plus bordelique ?

LK : Ohlala, sérieusement, j’en ai pas. Je suis plutôt avec des filles “maniaques”, mais bordélique, non j’en ai pas.

PB : La plus grosse morfale ?

LK : Jennifer Digbeu (Rires).

PB : La moins ponctuelle ?

LK : C’est moi. J’avoue là c’est moi, je suis pas du tout ponctuelle.

PB : La pire danseuse ?

LK : (Rires) . Émilie Gomis, ah oui Miss Go, je suis désolée. Mais elle m’en voudra pas, elle sait que je l’aime bien, je la taquine. (Rires)

Tu es plutôt ?

PB : Thé, café ou Jus d’orange ?

LK : Jus d’orange

PB : Nutella ou confiture ?

LK : Nutella

PB : Iphone ou Android ?

LK : J’étais iPhone, mais mon copain m’a offert le nouveau Samsung, donc Androïd.

PB : NBA ou Pro A ?

LK : Pro A, parce qu’il est en Pro A, je suis obligée de le suivre !

PB : Twitter ou Facebook ?

LK : (Hésitation). Allez Facebook, c’est un peu plus perso.

On te laisse le mot de la fin…

LK : Déjà merci de m’avoir contacté et de m’avoir interviewé cela me fait très plaisir. Et VIVE LE BASKET FÉMININ.

L’équipe Parlons Basket remercie chaleureusement Laetitia Kamba pour sa disponibilité et pour avoir accepté de répondre à nos questions !
On lui souhaite une excellente fin de saison avec Villeneuve, et nous croisons les doigts pour l’Eurocoupe
Interview téléphonique réalisée le 27/02/2015

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