Interview Hélèna Ciak : Koursk est « animé par un vrai esprit guerrier »

Intérieure des Bleues, Hélèna Ciak a fait le choix de rejoindre Koursk l’été dernier pour un nouveau challenge. Alors que c’est sa première saison à l’étranger, elle tourne actuellement à 8,0 points – 5,3 rebonds par match et contribue très fortement à la très bonne saison du club Russe. Elle revient pour nous sur cette expérience à l’étranger.

Avec la contribution de Mélanie Gallais

Parlons-Basket : Pour commencer, peux-tu nous parler de ton intégration à Koursk ?

Hélèna Ciak : Cela s’est très bien passé, très bel accueil depuis mon arrivée à l’aéroport de Moscou avec la manager / traductrice qui m’attendait. Etant la seule étrangère, je suis arrivée dans une équipe avec exclusivement des Russes ( les autres étrangères jouaient encore aux USA en WNBA ). J’ai donc tout de suite été intégré au groupe.

PB : Tu retrouves l’ancienne équipe d’Endy Miyem, avais-tu été en contact avec elle avant de signer ?

HC : Oui, je l’ai appelé au moment où j’ai reçu la proposition de Koursk . Je l’ai incendié de questions =D. Elle a été très importante pour moi par ses conseils, c’était un peu le saut dans l’inconnu, j’avais vraiment besoin de son avis.

PB : As tu senti un fossé de niveau en passant de Bourges à Koursk ?

HC : Oui, le championnat russe est beaucoup moins homogène que celui en France. Il y a 3 équipes qui sortent du lot, avec des effectifs beaucoup plus complets, et puis il y a des équipes très jeunes, avec 80% de Russes. C’est un championnat à 12 équipes également, comme en LFB.

PB : Et depuis que tu es là-bas, les résultats suivent… Vous êtes actuellement 1ère suite à votre victoire ce week-end face à Ekat… Une saison quasi parfaite pour le moment ?

HC : On peut dire ça, oui :) ! Maintenant, on va bientôt attaquer les moments importants de la saison, avec les play-offs. (C’est le même système qu’en France, le 1er de la poule rencontre le 8ème, le 2ème contre le 7ème etc.…)

Crédit photo : Dynamo Koursk

PB : Parlons un peu d’Ekaterinbourg… On a tendance à dire que seulement 2, voir 3 équipes ressortent du lot dans le championnat russe. Comment expliques tu cette différence de niveau ?

HC : Comme j’ai déjà un peu répondu à la question un peu avant ;), je peux compléter en disant qu’il y a aussi une différence de budgets, d’objectifs. Les 3 équipes sont aussi composées pour jouer l’Euroligue.

PB : Ce n’est pas trop frustrant de jouer seulement quelques matchs avec une très grosse opposition ? (en dehors de l’Euroligue).

HC : Si, parfois … Mais cela permet également de donner pas mal de temps de jeu aux jeunes russes de l’équipe, ainsi elles peuvent s’exprimer, engranger un max d’expérience. On reste néanmoins très vigilantes à chaque match, quelques adversaires ne rendent pas la tâche facile !

PB : Finalement, quelle (s) différence (s) ressens-tu entre championnat russe et français?

HC : En France, tout le monde peut battre tout le monde ! Encore plus cette année avec la réduction à 12 équipes dans le championnat …
En Russie, c’est légèrement moins athlétique, ça shoote beaucoup à mi-distance et à 3 points . La jeunesse de certaines équipes fait que ça court pas mal, mais aussi, cela donne parfois un jeu un peu désordonné .

PARLONS MAINTENANT DE L’EUROLIGUE…

PB : Durant les phases de poules, vous terminez avec les meilleurs résultats, invaincues, 14 succès en autant de match, comment expliques-tu cette dynamique ?

HC : L’équipe tourne bien, tout le monde apporte sa pierre à l’édifice, on a de jeunes talents dans l’équipe qui découvre l’Euroligue pour la première fois et qui s’en sortent vraiment bien. On sent une vraie cohésion dans l’équipe, en dehors et sur le terrain, qui est animée par un vrai esprit guerrier !! Les objectifs du club ont été formels en début de saison, ils n’ont jamais quitté nos têtes … On est poussé chaque jour et à chaque match par cette même envie de tout gagner !

(Crédit photo : FIBA)

PB : Et donc finalement, cela sera un ¼ au Prado… Ressens tu une appréhension de jouer contre ton ancien club ?

HC : Il y aura de l’émotion, c’est certain. J’ai vécu 2 belles années à Bourges, avec de bons et moins bons souvenirs. Je suis contente de retrouver des visages familiers, de revenir en France.

PB : Est ce que tu souhaitais les rencontrer ?

HC : J’avais cette idée dans un coin de ma tête, oui .
À ce stade de la compétition, rien ne sera chose facile, que ce soit contre cette équipe de Bourges ou une autre.
Mais ça sera l’occasion aussi pour moi de revoir ma famille =D.

PB : À l’heure actuelle, quelle équipe redoutes-tu le plus en Euroligue?

HC : Difficile de répondre, tant beaucoup d’équipes se valent. Je dirais Ekaterinbourg car jusqu’ici, ce fût pour nous un des matchs le plus accroché et périlleux qu’on ai eu à jouer.

(Crédit photo : Dynamo Koursk)

PARLONS DE TA VIE À L’ÉTRANGER

PB : T’es tu vite habituée à la vie Russe ?

HC : Cela n’a pas était simple au début, mais je m’y suis pourtant fait petit à petit à la vie Russe, neige depuis fin octobre, des températures parfois extrêmes. C’est vraiment un pays diffèrent du notre, certains endroits ont gardé un environnement très « guerre ». J’ai pu découvrir Moscou, avec sa Place Rouge et ses monuments, superbe !

PB : S’habitue-t-on au froid ?

HC : Et bien oui ! J’avais apporté le nécessaire pour affronter ce froid, plutôt sec d’ailleurs donc mieux « supportable » .

PB : Qu’est ce qui te manque le plus?

HC : Les fruits et légumes de chez nous !! Surtout ceux du Sud ;) Ici, les terres n’étant pas très propices à la récolte, les fruits et légumes sont nettement moins savoureux qu’en France.
Le soleil aussi me manque parfois LOL.

PB : As-tu appris à parler Russe ?

HC : Je ne prends pas de cours de russe pour le moment, je connais les bases, les chiffres, les mots de politesse (bonjour , merci , au revoir … ). L’alphabet russe (cyrillique ) n’a rien de semblable avec le français. Je ne dis pas qu’un jour, il me prendra l’envie d’en apprendre un peu plus.

PB : On imagine que tu as eu le temps de goûter aux spécialités du pays, finalement quel est ton plat Russe que tu préfères ?

HC : Sans hésitation, les Syrniki !! C’est un plat qui se déguste plutôt au petit-déjeuner, sous forme de galettes épaisses à base de fromage fouettée . C’est excellent ! On peut y ajouter de la confiture ou du lait concentré par dessus .

Syrniki

PB : Pour conclure, arrives-tu à suivre le championnat français? Un pronostic sur le champion LFB?

HC : Oui, à fond ! A chaque week-end, il y a des surprises ! À tel point que j’aurais du mal à donner un pronostic.. C’est un championnat vraiment relevé cette saison.

Toute l’équipe remercie Hélèna Ciak pour avoir pris le temps de nous répondre entre les entrainements et les matchs ! 
On te souhaite plein de bonnes choses pour la suite de la saison.

À l'étranger Féminin Basket Féminin Interviews / Entretiens Féminin Les Bleues

Les dernières actus