Entretien – Marie-Ève Paget : « Je suis une compétitrice et j’aime gagner » ! (Partie 1)

Meneuse de Basket Landes elle est aussi joueuse de l'EDF 3x3

A 24 ans, la nouvelle meneuse de Basket Landes sort d’un été encore très riche. Sa carrière sur les parquets de LFB continue de grandir et, avant de retrouver son équipe, elle a une nouvelle fois porté les couleurs de la France sur les terrains de 3×3. Rencontre avec une infatigable du jeu, animée par le rêve de participer aux JO.

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Salut Marie-Ève, notre première question c’est de savoir comment tu vas avec ton été chargé ?

Je vais bien, merci beaucoup, mon été a été chargé effectivement mais mine de rien il est passé hyper vite.

Tu défends les couleurs de l’équipe de France dans les compétitions de 3×3, qu’est-ce que cela représente pour toi ?

C’est un honneur, porter le maillot de l’équipe de France est une immense fierté.

En plus de porter la tunique bleue, tu fais briller la France dans le monde avec tes coéquipières. En deux ans, vous avez ramené 3 médailles dont une en or lors de l’Euro 2018. Est-ce une fierté pour vous ?

Même quatre médailles avec l’Euro 2019 (questionnaire envoyé avant la compétition, ndlr), la deuxième en or. Évidemment que c’est une fierté, de pouvoir faire briller la France comme cela. Ça représente aussi beaucoup de travail et de détermination, car ce n’est jamais simple d’arriver à décrocher une médaille dans les compétitions internationales. Plus le temps passe, plus les équipes se renforcent et progressent.

Vous venez d’ailleurs de remporter le bronze aux championnats du monde pour la deuxième année consécutive et les françaises dominent le ranking mondial (5 premières places). Parles-nous de cette dynamique du 3×3 féminin français ?

Nous avons un groupe France élargi (seniors et U23), très soudé, comme une petite famille. Cette dynamique existe aussi chez les garçons. Le 3×3, depuis que la discipline est devenue olympique en 2017, a pris une autre dimension. La FIBA 3×3 et la fédération, comme nous, les joueurs, avons à cœur de développer cette discipline. La création de la World Women Series  (WWS) permet à 6 d’entre nous d’augmenter le nombre de participations à des tournois, de se confronter aux meilleures équipes du monde et de rapporter beaucoup de points. La dynamique est en plein essor.

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On te retrouve à la quatrième place de ce classement (422.920 points) et tu as remporté le concours des meneuses aux championnats du monde. Quelle place ont ces distinctions individuelles pour toi ?

Pour moi ces distinctions individuelles ne sont que du bonus. Je suis une compétitrice et j’aime gagner. Quand je m’engage dans quelque chose, je le fais toujours à fond. Il en est donc de même pour les concours individuels. Mais pour moi ce n’est pas le plus important, l’objectif principal est de gagner les matchs avec l’équipe.

Peux-tu nous présenter cette équipe de France dans laquelle tu fais équipe avec Ana-Maria Filip, Migna Touré et Lætitia Guapo ?

Ana-Maria Filip, 30 ans mais qui en paraît 8 de moins, capitaine, poste 4/5, qui évoluera cette saison à Polkowice en Pologne et en EuroCup. C’est la maman du groupe. Laetitia Guapo, 23 ans, poste 2/3, qui est à Charnay (CBBS) depuis 2018, club tout juste promu en LFB. C’est notre boule d’énergie, toujours à fond. Migna Toure, 24 ans, poste 2/3, qui évolue à Basket Landes, depuis 2018 aussi. Je l’apprécie tellement que j’ai décidé, non plus de passer juste mes étés avec elle, mais aussi l’année. Trop de prix à mes yeux. C’est notre Dj officiel quand je n’oublie pas mon enceinte ou qu’elle est chargée.

Pour ceux qui ne sont pas encore familier avec le 3×3, peux-tu nous parler des spécificités de ce jeu ?

Le 3×3 se joue sur un demi-terrain, les matchs durent 10 minutes ou 21 points. Les paniers à 3 points valent 2 points et les paniers à 2 points valent 1 point. Pour effectuer un changement de possession, il faut que les futurs attaquants ressortent au-delà de la ligne à 3 points. Les possessions durent 12 secondes au lieu de 24 comme dans le 5×5.

Utilise-t-on là aussi des « systèmes » ?

Il y a des systèmes que l’on appelle « check » en 3×3 mais ce sont des petits mouvements, qui permettent de lancer les attaques.

Le 3×3 va plus vite et est exigeant physiquement. Est-ce la caractéristique principale ou est-ce que la créativité et la technique restent importantes ?

Pas que. Le physique est important, car les impacts sont beaucoup plus tolérés. Il faut se montrer solide et être endurant car l’enchaînement des actions est très couteux en énergie. Cependant, le 3×3 ne fait pas appel qu’à ces qualités là, il faut avoir des qualités de jeu sans ballon. Le 3×3 est jeu intuitif qui nous ramène aux basiques du basketball. Il est important aussi d’avoir des qualités d’adresse à 2 points (3 points).

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Comment prépare-t-on une compétition comme celle-ci après une longue saison en club ? On puise dans les dernières réserves ?

L’enjeu pour nous toutes, cet été, a été à la fois de récupérer mais aussi de se préparer pour la saison 3×3, de monter en puissance, tout en préparant également nos futures saisons de 5X5. Après un été comme le notre, évidemment qu’on y laisse des cartouches et beaucoup d’énergie, mais nous n’avons rien sans rien.

Est-ce que dans un coin de la tête, on pense aussi aux Jeux Olympiques de Tokyo qui arrivent à grands pas (le 3×3 sera discipline olympique pour la première fois en 2020) ?

Nous sommes obligées d’y penser, puisque l’objectif de l’été est de faire le maximum de points pour une qualification olympique directe de la France.

Participer à cet événement planétaire est-ce que cela tient encore du rêve ou, au fil du temps, c’est devenu un réel objectif pour vous ?

Je pense que participer aux Jeux Olympiques est le rêve de tout athlète, le 3×3 nous permettrait de rendre ce rêve accessible et possible.

Est-ce que l’on peut parler de pionnières vous concernant ?

Non je ne pense pas, puisque il y’ a eu d’autres joueuses avant nous qui ont réellement été les pionnières de cette discipline. Par contre on essaie de transmettre, et d’améliorer encore plus, et du mieux que l’on peut, ce que ces joueuses ont apporté au 3×3 français.

Tu as joué avec Ana-Maria Filip en club, tu vas jouer avec Migna Touré et croiser Lætitia Guapo sur les parquets de LFB contre Charnay, qu’est-ce que cette aventure en équipe de France vous a apporté ?

J’ai joué deux ans avec Ana à Charleville, ces deux dernières saisons. J’ai joué avec Laëti, deux ans à Nice de 2013 à 2015 et je retrouve Migna l’année prochaine à Basket Landes, même si nous avions fait toutes les équipes de France jeunes ensemble. Ces expériences nous donnent des souvenirs qui resteront gravés jusqu’à la fin de notre vie. J’aurai toujours un lien particulier avec ces filles là, grâce aux expériences vécues et aux titres remportés.

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Le groupe France de 3×3 féminin brille dans le monde. Marie-Ève Paget et ses coéquipières veulent se rendre à Tokyo et donne tout pour y arriver. L’été est pourtant terminé et il faut reprendre le chemin de Basket Landes où d’autres ambitions l’attendent. Vous retrouverez la suite de l’entretien dans une seconde partie.

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