Entretien – Marie-Ève Paget : « Côtoyer de grandes joueuses m’a permis de me situer, de grandir et de prendre en expérience. » (Partie 2)

Marie-Eve a disputé l'Euroleague la saison dernière

Voici la suite de notre entretien avec Marie-Ève Paget. Après nous avoir parlé de son aventure en équipe de France de 3×3, nous évoquons avec elle sa carrière sur les parquets de LFB. De Nice à Basket Landes, de la Ligue Féminine 2 à l’Euroleague.

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Passons à ta vie en club. Tu vas évoluer sous les couleurs de Basket Landes la saison prochaine. C’est un nouveau cycle pour le club, une nouvelle étape pour toi. Parles-nous de cette signature.

Je suis super contente d’être à Basket Landes, je ne pouvais pas espérer mieux comme projet sportif. Le club et moi-même partageons les mêmes valeurs. J’ai hâte de commencer mon histoire avec Basket Landes, j’espère continuer ma progression, apporter et répondre aux ambitions du club ainsi qu’atteindre mes objectifs.

Tu as côtoyé Romane Bernies (Angers), Amel Bouderra (Flammes Carolo) et maintenant tu vas poursuivre ton apprentissage avec… Céline Dumerc ?

Avec Céline Dumerc et Ana Suarez (Cap’s est passée à l’aile). Je suis très bien entourée, avec en plus, Shona Thorburn notre assistante (passée par la WNBA et la LFB). Des grandes meneuses, joueuses internationales et d’expérience. J’ai toutes les cartes en main pour continuer à progresser.

Quels sont tes objectifs pour la saison à venir ?

M’installer dans le groupe, répondre présente aux responsabilités que l’on attend de moi. Prendre une autre dimension, avoir plus d’impact dans l’équipe.

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Le club a terminé à la sixième place (12 victoires, 10 défaites) et a poussé le futur finaliste, Lattes-Montpellier, jusqu’au match 3 lors des Playoffs. Que visez-vous en 2020 ?

Nous n’avons pas parlé des objectifs pour le moment car nous ne sommes pas encore au complet. Tout ce que je peux vous dire c’est que le club est ambitieux.

Tu as découvert l’Euroleague la saison dernière, que retiens-tu de cette première expérience ?

C’était une superbe expérience, très heureuse de l’avoir vécue. Côtoyer de grandes joueuses m’a permis de me situer, de grandir et de prendre en expérience.

Statistiquement, ton meilleur match a été contre une grosse écurie, le Fenerbahçe (9 pts à 100% à 3 pts, 1 rebond, 2 passes, 12 d’éval). C’est un moment particulier pour toi ?

Bien sûr ! Quand on est capable de sortir des bons matchs face à de grosses écuries, cela est toujours galvanisant et de bonne augure pour la suite. L’Euroleague était vraiment une très belle expérience, qui m’a beaucoup appris.

(Photo Euroleague Women)

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Lire aussi | La première partie de l’interview avec Marie-Ève Paget !

Lors de ce match, tu as affronté la néo-internationale française, Bria Hartley (30 pts, 25 d’éval) et l’américaine Kelsey Plum (17 pts, 15 d’éval). Ces deux joueuses sont en WNBA (New-York pour Hartley, Las Vegas pour Plum) qu’est-ce que ça fait de jouer contre des filles de ce niveau ?

J’avais déjà joué contre Plum aux championnats du monde U19. C’est toujours bien de jouer contre de très bonnes joueuses comme cela, ça pousse à donner le meilleur de soi-même, encore plus que d’habitude, si on veut prétendre rivaliser.

Comment décrirais-tu ton style de jeu ?

Altruiste/opportuniste. Ce que j’aime, c’est faire briller les autres. Mettre les autres en valeur, mais je sais aussi me montrer agressive et jouer pour moi, même si c’est un point  sur lequel  je dois quand même travailler.

En 2015 tu disais : « Je sais par exemple que Céline Dumerc, c’est un personnage, qui a du charisme et qui porte toute une équipe. Ce n’est pas la joueuse qui va scorer comme une malade à tous les matchs. Mais c’est elle qui va faire la bonne action. Aux Jeux Olympiques, c’est elle clairement qui met le panier pour nous faire passer, donc j’admire ces qualités-là. ». Penses-tu être avoir développé ces qualités ou vas-tu demander à la principale intéressée maintenant que vous êtes coéquipières ?

Elle est drôle cette question, puisque j’ai répondu à la précédente sans avoir lu celle là, et que quelque part elles se regroupent. Aujourd’hui je me situe dans ce registre là mais il me reste encore du chemin à parcourir pour encore plus être impactante dans les moments clés.

Quel(s) aspect(s) de ton jeu penses-tu encore devoir développer ?

Le stop tir/ tir à 3 points, la lecture sur pick, le leadership, le côté « vicieux ».

Tu n’as même pas 25 ans mais tu vas tout de même débuter ta neuvième saison au haut niveau. Si tu devais faire un petit bilan de ce début de carrière, quel serait-il ?

Je n’ai aucun regret sur ce « début » de carrière. Je ne pense pas avoir brûlé d’étape. Chaque saison m’a énormément apporté que ce soit dans les saisons où tout était réussi ou dans les saisons beaucoup plus compliquées. Toutes ces expériences m’ont fait devenir celle que je suis aujourd’hui. Je me sens bien, j’ai toujours soif d’apprendre, de m’améliorer et je prends toujours énormément de plaisir à faire ce que je fais. Je suis heureuse et épanouie, n’est ce pas cela le plus important ?

En 2015, tu as illuminé la LF2 avec le titre de championne de France (avec Nice) et le titre de MVP  du Final Four. Quel regard portes-tu sur cette saison ?

C’était une saison exceptionnelle. Une saison référence qui m’a permis de savoir de quoi j’étais capable, mais surtout une saison qui me donne envie de continuer et de refaire les mêmes performances… mais au plus haut niveau cette fois-ci ! Le chemin est encore long.

(Photo Melty)

Que visais la Marie-Eve Paget de cette époque ? est-ce toujours la même chose maintenant ?

A l’époque je visais la LFB avec l’envie de perdurer dans cette division. C’est chose faite et encore en cours. Maintenant j’aspire à plus de responsabilités, être meneuse numéro 1 dans une équipe à moyen terme.

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On le sait, les budgets dans le basket féminin sont loin de ce que l’on peut retrouver chez les garçons. Quels sont les points qui seraient à améliorer selon toi (profondeur d’effectif, staff, staff médical, logistique pour les déplacements…) ?

C’est une question assez complexe, mais je pense que tout est un cran au dessus chez les garçons, notamment chez les points cités. On pourrait aussi rajouter plus de médiatisation aussi.

Durant l’été, la France a organisé la Coupe du Monde de Football. L’équipe américaine a marqué les esprits sur et en dehors du terrain, notamment avec sa capitaine, Megan Rapinoe. Que penses-tu de ces engagements envers le sport féminin ?

Je pense que c’est important. Ces femmes là ont la légitimé et l’influence pour pouvoir améliorer encore et toujours la condition des femmes sportives mais aussi des femmes en général.

Que peut-on te souhaiter pour la suite de ta carrière ?

De continuer à être heureuse.

BONUS

Un ou une joueuse que tu admires ?

Lebron James

Un coach ?

Gregg Popovich

Une équipe ?

Basket Landes version 2019-2020

Le geste que tu préfères ?

Passe décisive

Il en est où ce rêve de faire une passe pour un alley-oop ?

Figurez-vous que Bandja Sy l’a réalisé lors d’un match de Gala à Nanterre en faveur des enfants d’Haïti avec l’association Lead By Example. J’étais tellement heureuse, je pense que je l’ai remercié 40 fois.

Ta première réaction si tu devais disputer les JO ?

Je pense que je pleure.

La chanson qui te motive avant de rentrer sur le parquet ?

Il y en a trop. Si je devais en donner une, ce serait Pookie d’Aya Nakamura. elle nous a bien porté chance cet été.

Le petit rituel d’avant-match ?

C’est plus la journée en elle-même : le repas, la sieste, révision des systèmes adverses, même routine d’échauffement, ma gourde porte bonheur,  sous vêtement de match.

Une qualité ?

A l’écoute

Un défaut ?

Bordélique

Une citation ?

«I never lose. Either I win or I learn » de Nelson Mandela. « Je ne perds jamais, soit je gagne, soit j’apprends »

Le dernier livre que tu as lu ?

Markovich par Jean-Christophe de Florian Hessique

Le dernier film que tu as vu ?

Fast and Furious : Hobbs & Shaw de David Leitch.

Ton pronostic pour la prochaine Coupe du Monde ?

Je triche un peu, mais je dirai l’Espagne championne (pronostic envoyé le 14 septembre dernier. Marie-Ève a donc vu juste).

(Photo FIBA.com)

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Une nouvelle fois merci à Marie-Ève pour cet entretien. Nous lui souhaitons une bonne saison qui débutera dans une semaine avec le Maif Open LFB (5 et 6 octobre à Coubertin). Ce sera contre les Flammes Carolo. Un clin d’œil du destin !

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