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Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Habitué à avoir plutôt bonne presse auprès des consommateurs, Michel-Edouard Leclerc est bien embêté : les plaintes de Français s’accumulent contre son entreprise, et nombreux sont ceux qui l’accusent de diluer l’essence avec de l’eau pour augmenter ses marges. Alors devant cette problématique embarrassante, le septuagénaire a brisé le silence. On fait le point.
Sur les plateaux de télévision, Michel-Edouard Leclerc est devenu une sorte de boussole pour les Français dès lors qu’il s’agit de parler argent et consommation. Plutôt du genre à être attiré par la lumière, le capitaine d’industrie ne cache d’ailleurs pas ses quelques ambitions politiques en vue de l’avenir. Mais pour l’heure, c’est une polémique dont il se serait bien passé qui le secoue.
En effet, depuis plusieurs jours, de nombreux clients ayant mis de l’essence dans des stations-service Leclerc tombent en panne. Pire, de l’eau est ensuite retrouvée dans la voiture par les garagistes, ce qui fait planer un doute : et si Leclerc coupait l’essence avec de l’eau pour augmenter ses profits ? Sur les réseaux sociaux, un groupe a même été créé pour recenser tous les cas. Un début d’incendie qui, du point de vue de l’homme d’affaires, doit être vite éteint.
Bousculé, Michel-Edouard Leclerc monte au créneau
Face à l’ampleur prise par la polémique, le grand patron de Leclerc a en effet pris la parole lui-même au micro de France Info. Son objectif ? Mettre un terme aux théories du complot et se justifier :
Leclerc, c’est 450.000 pleins faits par jour. Il peut y avoir ici ou là un problème de surhumidité d’une cuve, un problème humain de mauvais versement…
Prêt à rembourser les clients en cas de problème avéré, le businessman a surtout insisté sur le fait que la vente notoirement moins chère de Leclerc en termes d’essence n’avait rien à voir avec une quelconque différence de qualité :
Le garagiste qui a une station-service concurrente a tendance à dire : « Si ce n’est pas cher chez Leclerc, c’est que c’est pas le même carburant ». Cela fait 40 ans que j’entends ça, et je peux vous dire que c’est le même carburant car ça vient du même dépôt banalisé.
Aujourd’hui, s’il y a des problèmes, on vous rembourse. Il faut que ces problèmes soient documentés, on va pas prendre simplement un site Facebook de gens qui se plaignent ! C’est magasin par magasin. Et par contre, on vend moins cher parce qu’on vend moins cher.
Voilà donc pour le contre-feu d’un Michel-Edouard Leclerc visiblement contrarié, et qui s’interroge même sur un éventuel coup bas de la part de la concurrence :
On s’est tous posé la question à Leclerc, du terrain au siège : est-ce que c’est un pic qu’on nous envoie pour nous discréditer d’avance sachant qu’on allait peut-être devoir faire des opérations à prix coûtant ? Sur les réseaux sociaux, il y a beaucoup de trolls.
Mis au pied du mur devant la multiplication des témoignages et des accusations, Michel-Edouard Leclerc n’a eu aucune autre solution que s’exprimer publiquement sur le sujet. Cette prise de parole sera-t-elle suffisante pour calmer la grogne et les suspicions des consommateurs, déjà éprouvés par plusieurs années de crise ? Nul ne le sait, mais au moins, c’est dit !
