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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
À l’instar d’un Wilt Chamberlain dans les années ’60, Victor Wembanyama fait figure d’alien dans la NBA actuelle. Le jeune intérieur français se voit d’ailleurs régulièrement rapproché de son illustre prédécesseur et vient de s’exprimer sans filtre à son sujet.
Il lui aura donc fallu à peine 70 matches — si ce n’est moins — pour mettre tout le monde d’accord sur son talent et son potentiel au sein de la ligue. Victor Wembanyama s’est assuré de lever tous les doutes qui pouvaient l’entourer au cours de sa saison rookie, ô combien mémorable. Mieux encore, il se voit d’ores et déjà comparé à certaines légendes de la NBA, preuve du niveau stratosphérique qu’il pourrait atteindre.
Pourquoi Victor Wembanyama s’identifie à Wilt Chamberlain
Parmi les nombreux et prestigieux rapprochements dont il a pu faire l’objet ces derniers mois, Wembanyama a notamment vu son nom juxtaposé avec celui de Wilt Chamberlain aux US. Et quoi de plus logique compte tenu de leur physique hors norme pour leur époque respective. Physique qui peut d’ailleurs se révéler préjudiciable, comme l’a expliqué le Français dans une récente interview pour The Ringer :
Victor Wembanyama : Wilt Chamberlain était un très mauvais tireur de lancers francs, mais il était très bon au niveau des hook shots et des finger rolls en mouvement. C’est parce que sur la ligne des lancers, il n’avait pas de momentum et il était tellement massif que ça le perturbait totalement. Des fois, je ressens un peu la même chose parce qu’il se passe tant de trucs avec un si petit ballon.
De manière assez folle, Chamberlain affichait en effet un meilleur pourcentage au tir (54.0%) qu’au lancer franc (51.1%) sur l’ensemble de sa carrière. Et même si Victor se montre bien plus adroit dans cet ultime exercice (79.6% de moyenne), il estime souffrir des mêmes maux que le Big Stilt. Cela se traduit notamment dans son tir à 3 points, où il se révèle plus létal que n’importe qui dans la ligue… en mouvement :
Victor Wembanyama : Le travail sur ma mécanique a toujours été là et ces derniers mois, j’ai appris à me connaître encore plus. Je me sens bien plus à l’aise quand j’ai du momentum. Des fois, quand je shoote sans prendre de dribble, mes bras sont si longs et mes mains si grandes que j’ai l’impression d’être coincé dans une boîte. Du coup, je me sens mieux quand je prends mon tir lorsque je suis déjà en mouvement.
Cela dit, Wemby ne compte pas se résigner à prendre un dribble ou à effectuer un step-back à chaque fois qu’il recevra le ballon derrière l’arc :
Victor Wembanyama : Le catch-and-shoot va continuer à faire partie de mon jeu, ouais. J’en ai tellement pris dans ma vie que je reste à l’aise dans l’exercice mais dans un mauvais jour, mes sensations ne sont pas excellentes.
Certes bien meilleur tireur de lancers francs que Wilt Chamberlain, Victor Wembanyama pâtirait lui aussi de son physique XXL sur les tirs pris immobile. Un axe de progression sur lequel il devrait à coup sûr se pencher durant l’intersaison.
