Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Au sortir des Jeux Olympiques de Paris, plusieurs départs notables ont été actés en équipe de France, dont ceux de Vincent Collet et Nicolas Batum. Pour L’Équipe, ce dernier a d’ailleurs fait part de son incompréhension vis-à-vis du cas de l’ex-sélectionneur.
La fin d’un cycle. Certes battus en finale des Jeux Olympiques de Paris, plusieurs cadres de l’équipe de France ont jugé bon de faire leurs adieux à la scène FIBA à cet instant. Parmi eux, des joueurs non négligeables, à savoir Nando De Colo et Nicolas Batum, mais aussi Vincent Collet, qui occupait le poste de sélectionneur des Bleus depuis 15 ans. Cela valait bien un ultime et grand hommage de la part de son dernier capitaine.
Nicolas Batum surpris par la gestion du cas Vincent Collet en EDF
Sujet d’une récente interview de L’Équipe, Batum s’est notamment épanché sur « Coach Collet », avec qui il a conservé des rapports étroits et particuliers tout au long de sa carrière :
Nicolas Batum : Avec Vincent, jusqu’à 2013-2014, j’étais le Nico de 15 ans du Mans. Même cet été, je prenais encore des « scuds » (rire), mais ça glisse.
On n’a pas eu besoin de beaucoup de mots pour se dire au revoir à Bercy, on a tout vécu ensemble. Prendre un cadet à 15 ans et terminer en finale olympique face aux USA… Avec Lucien Legrand et Richard Billant, ce sont les trois coaches qui m’ont le plus marqué.
Ces liens ont d’ailleurs progressivement permis à l’ailier de 35 ans de prendre de l’importance dans le vestiaire tricolore… et d’y obtenir une voix porteuse :
Nicolas Batum : Les choix de jeu et de sélection ? Au début, je n’interférais pas. Puis tu grandis, la confiance est là. Il est naturel que le sélectionneur consulte certains joueurs. J’en faisais partie.
Néanmoins, Vincent Collet n’a pas eu besoin de son éternel poulain pour se remettre en question, et même parfois effectuer des choix forts, comme durant les JO de Paris :
Nicolas Batum : Ce qui me fascine, c’est qu’il a réussi à casser ses propres principes, continuer à gagner malgré les changements de générations. Les quarts et demi-finales des JO de Paris ont été des master class. Il prend une décision impossible, mettre sur le banc le meilleur big man qu’on ait eu, Rudy Gobert.
Une décision osée mais payante, qui a permis au tacticien et à Batman de conclure leur aventure chez les Bleus sur une belle note. Ce dernier s’étonne justement que le parcours réalisé lors des Jeux n’ait pas convaincu la FFBB de maintenir Collet dans son rôle :
Nicolas Batum : Je n’ai pas compris qu’on laisse Vincent partir alors qu’il aurait voulu continuer. J’aurais aimé qu’il termine en même temps que Sergio Scariolo (sélectionneur de l’Espagne, récemment prolongé jusqu’en 2028, ndlr).
Pour Nicolas Batum, Vincent Collet aurait mérité de poursuivre son mandat à la tête de l’équipe de France à l’issue des JO de Paris, ce qui n’aurait pas déplu au coach. Or, c’est bien Frédéric Fauthoux qui aura désormais la lourde tâche de lui succéder.