Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Révélé au FC Sochaux-Montbéliard, Ryad Boudebouz a depuis poursuivi sa carrière dans divers environnements plus ou moins exotiques, dont Bastia. Il avoue d’ailleurs avoir retrouvé des caractéristiques propres au peuple algérien dans le public corse.
Les plus jeunes se souviennent de lui sous le maillot de Montpellier ou de Saint-Étienne. Les autres gardent en mémoire ses éclairs de génie et ses folles chevauchées avec le FC Sochaux. Quoi qu’il en soit, Ryad Boudebouz peut considérer avoir marqué à son échelle l’histoire récente de la Ligue 1. Y compris durant son passage dans les rangs du SC Bastia, de 2013 à 2015.
Quand Ryad Boudebouz compare les Corses aux Algériens
Recruté par Bastia contre un chèque d’un million d’euros, Boudebouz n’avait pas réellement prévu d’effectuer une telle escale dans son parcours. C’est en effet ce qu’il a révélé durant son apparition dans l’émission « Carton Jaune » de Team Football, animée par son ancien coéquipier en Corse, Julian Palmieri. Ce choix de carrière, effectué en fin de mercato, aurait ainsi été plus contraint qu’autre chose :
Ryad Boudebouz : Le dernier jour du mercato, mon agent m’appelle et me dit, « J’ai un truc pour toi mais c’est un peu casse-pipe, c’est Bastia. Mais si tu ne pars pas, tu ne vas pas jouer ». À la fin de cette saison-là, il y a la Coupe du monde avec l’Algérie. Il faut que je me laisse une chance pour jouer. Le président de Sochaux ne voulait ni que je reste, ni que je parte gratuitement. Ils avaient investi beaucoup sur moi.
Ça c’était cassé aussi avec les supporters sochaliens. Du coup, je me dis qu’il faut que je parte, je n’ai pas le choix.
Également convoité par le Qatar, l’international algérien a finalement opté pour le Sporting, non sans réticences. Il admet en effet avoir nourri quelques craintes vis-à-vis du peuple corse et sa réputation… qu’il a toutefois fini par déjuger sur place :
Ryad Boudebouz : Quand je suis à Bastia, je mets 5-6 mois à m’adapter. Et puis je réalise que je suis dans une ville où les supporters meurent pour toi, ils t’aiment trop. Tout ce que disent les gens sur les Corses, c’est n’importe quoi. Ils sont trop gentils. J’ai retrouvé un peu l’identité du peuple algérien, conservateur. Comme les Algériens, les Corses ont beaucoup de fierté mais quand ils t’aiment, il te donnent tout.
Dès que j’ai pris conscience de ça, je me suis libéré et c’est là que ça a commencé. J’ai trouvé une vraie famille. En tant qu’homme ça m’a fait grandir, j’ai kiffé l’aventure.
Auteur de 73 apparitions sous les couleurs bastiaises, Boudebouz les a donc délaissées avec une opinion totalement modifiée sur la Corse et ses habitants, similaires selon lui à ceux de l’Algérie.
Arrivé quelque peu à reculons à Bastia, Ryad Boudebouz redoutait notamment les supporters corses à cause des préjugés qui les entourent. Au final, il n’a cependant pas eu à regretter ce transfert qui lui a permis d’apprendre à aimer la population locale.