Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
L’attente autour de Deandre Ayton était grande du côté de Los Angeles, et pour cause : son arrivée devait combler un vide évident dans la raquette. Mais pour son premier match officiel sous le maillot des Lakers, le pivot bahaméen n’a pas répondu aux espoirs placés en lui. Décevant face aux Warriors, il a vu son équipe s’incliner à domicile, de dix points, laissant un sentiment d’inachevé et de frustration.
Ses statistiques parlent d’elles-mêmes : 10 points, 6 rebonds, aucune passe décisive. Un rendement trop faible pour un joueur censé incarner le nouvel équilibre intérieur de la franchise, surtout en l’absence de LeBron James. Charles Barkley, consultant pour Inside The NBA, n’a pas mâché ses mots après la rencontre. « Si Deandre Ayton ne joue pas à un très haut niveau, les Lakers ne battront pas les meilleures équipes de l’Ouest », a-t-il lancé, visiblement agacé par l’attitude passive du joueur.
Barkley a expliqué qu’il attendait avec impatience de voir Ayton à l’œuvre, le considérant comme « le seul joueur » qu’il voulait observer de près dans cette rencontre d’ouverture. Mais son manque d’impact a vite transformé l’enthousiasme en déception. « Ce qui m’a dérangé, c’est qu’il aurait dû être en feu hier soir. Sans LeBron, il aurait dû se dire : ‘Je vais prendre ses tirs ce soir’. Sans LeBron, il devrait être un joueur à 25 points par match. Facile. » Une déclaration qui résume bien l’exigence de l’ancien MVP envers les intérieurs dominants.
Une remise en question nécessaire pour l’ancien finaliste NBA
Ayton, qui avait atteint les Finales NBA avec Phoenix en 2021, peine à retrouver le niveau qui faisait de lui l’un des pivots les plus prometteurs de la ligue. Son passage à Portland a terni son image, certains fans le qualifiant de joueur « trop tendre ». L’épisode où il avait manqué un match à cause d’une allée verglacée n’a fait qu’alimenter cette réputation. Pour Barkley, ces excuses ne tiennent plus : le temps est venu pour Ayton de s’imposer physiquement et mentalement.
Toujours sur le plateau, « Chuck » a poursuivi sa tirade avec une comparaison sans détour : « Quand ils ont mis un petit sur lui et qu’il a pris un tir en fadeaway… Pendant ce temps, j’ai regardé Sengun hier soir, ils ont mis Caruso sur lui, et il disait : ‘Il vous faut un plus gros bateau.’ Il détruisait le pauvre garçon. C’était magnifique à voir. » Des mots durs, mais révélateurs du fossé entre l’agressivité attendue et celle réellement affichée.
Son collègue Kenny Smith a bien tenté de défendre Ayton, rappelant que son jeu reposait davantage sur le tir en périphérie que sur la domination dans la peinture. Mais même cette explication semble avoir ses limites. Dans une équipe privée de LeBron, Ayton n’a plus le luxe de se contenter d’un rôle secondaire : il doit devenir une présence constante dans la raquette.
Les Lakers espéraient retrouver le joueur décisif des Suns, capable d’imposer sa loi sous les paniers. Pour l’instant, c’est plutôt le fantôme du pivot discret de Portland qui est réapparu. Si Ayton ne parvient pas à hausser le ton rapidement, le rêve d’une équipe équilibrée autour de Luka Doncic et LeBron James pourrait tourner court, et avec lui, la patience des observateurs les plus indulgents.
