Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Luka Dončić réalise le meilleur début de saison offensif de toute sa carrière. Chaque soir, il enchaîne les cartons, dicte le rythme et oblige les défenses adverses à se réorganiser autour de lui. Son impact est évident, son influence totale, et les Lakers profitent pleinement de cette dynamique pour rester solidement installés dans le haut de la Conférence Ouest. Mais malgré ce contexte favorable, le Slovène refuse de se contenter d’une lecture purement statistique de ses performances.
Depuis son arrivée à Los Angeles, Dončić est devenu le moteur absolu de l’attaque. Ballon en main, il contrôle le tempo, crée des décalages et assume les responsabilités dans les moments décisifs. Cette saison, il affiche des moyennes impressionnantes, tout en attirant systématiquement les prises à deux. Pourtant, au sein même de la franchise, certains signaux d’alerte subsistent, notamment face à des équipes plus jeunes et plus athlétiques, capables d’exposer les limites collectives des Lakers.
Interrogé sur cette explosion offensive, Luka Dončić a surpris par la sévérité de son propre jugement. « Je ne pense pas que ce soit le meilleur basket de ma carrière. Je dois jouer mieux. Je sens que je peux faire beaucoup plus, même si je marque beaucoup de points », a-t-il expliqué, avant d’insister sur des aspects qu’il juge encore insuffisants. « Défense, balles perdues, efficacité, rebonds, passes… tout ça, je peux clairement l’améliorer ». Un discours révélateur d’un joueur qui refuse d’associer progression et simple total de points.
Une exigence personnelle qui dépasse les statistiques
Ce perfectionnisme s’inscrit dans une démarche plus large. Dončić sait que son influence ne se limite pas à l’attaque et que les ambitions de la franchise reposent sur sa capacité à contrôler tous les aspects du jeu. Défensivement, il reconnaît avoir connu un meilleur début de saison, et souhaite retrouver ce niveau d’engagement constant. La gestion des ballons perdus, en particulier, reste un chantier prioritaire pour un joueur qui monopolise autant la création offensive.
Cette autocritique intervient aussi dans un contexte collectif parfois fragile. Les Lakers ont récemment montré des failles, notamment lors de défaites face à des adversaires plus dynamiques. Le manque de solidité défensive et les difficultés à protéger le ballon pénalisent une équipe pourtant riche en talent. Dončić en est conscient, et son discours traduit une volonté claire d’élever son niveau pour tirer l’ensemble du groupe vers le haut.
Sur le plan physique, le Slovène semble pourtant dans la meilleure forme de sa carrière. Longtemps critiqué pour sa condition en début de saison, il a cette fois affiché une préparation irréprochable. Cette rigueur lui permet d’enchaîner les grosses performances et de porter l’attaque sans relâche. Mais pour lui, cette constance individuelle n’a de valeur que si elle se traduit par une maîtrise collective plus aboutie.
Au sein de la franchise, le message est bien compris. JJ Redick travaille notamment sur la réduction des pertes de balle et sur une meilleure discipline défensive, deux domaines directement liés au rôle central de Dončić. Le Slovène accepte pleinement cette responsabilité, conscient que chaque détail comptera lorsque la pression montera au printemps. Son exigence personnelle devient alors un standard implicite pour l’ensemble de l’effectif.
