Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
La notion de rivalité en NBA repose souvent sur des trajectoires parallèles, des confrontations marquantes et des enjeux communs au plus haut niveau. Pendant longtemps, Carmelo Anthony a été associé à LeBron James dans ce registre, notamment parce qu’ils sont issus de la même draft et qu’ils ont incarné deux visages majeurs de leur génération. Pourtant, pour Brandon Jennings, cette lecture ne tient pas face aux faits.
L’ancien meneur estime que le terme de rival a été galvaudé dans ce cas précis. Selon lui, une vraie rivalité se construit dans les grands moments, là où les carrières se définissent réellement. Or, malgré leurs parcours simultanés, James et Anthony ne se sont jamais affrontés sur la plus grande scène, celle des Finales NBA, ce qui enlève beaucoup de sens à cette comparaison.
Jennings rappelle que LeBron James a disputé dix Finales au total, dont huit consécutives au sommet de sa carrière. Carmelo Anthony, lui, n’a jamais atteint ce stade. « Si l’un va constamment en Finales et gagne des MVP, comment peut-on parler de rivalité quand l’autre n’est même pas présent dans ces moments-là ? », résume l’ancien joueur, mettant en avant une différence structurelle entre les deux parcours.
Pour Jennings, la vraie rivalité de Melo se trouvait ailleurs
En analysant plus en détail les confrontations directes, l’écart se confirme. Sur l’ensemble de leurs duels, LeBron James a dominé Carmelo Anthony dans quasiment toutes les catégories statistiques, et notamment en playoffs. Sur les dix matches de post-saison disputés l’un contre l’autre, James en a remporté huit, réduisant l’impact réel de Melo dans ces affrontements décisifs.
Pour Jennings, une comparaison plus pertinente serait à chercher du côté de Paul Pierce. Durant son passage à New York, Anthony a livré des séries bien plus disputées face à Pierce, allant jusqu’à remporter plusieurs matches en playoffs et à afficher de meilleures moyennes offensives dans leurs confrontations directes. Une rivalité plus équilibrée, plus concrète et surtout plus ancrée dans des enjeux communs.
L’ancien joueur des Bucks a d’ailleurs été très clair sur sa vision lors d’une discussion publique. « Paul Pierce et Carmelo Anthony, ça, c’était une vraie rivalité. Regardez les chiffres. Quand tu vas en Finales tout le temps et que tu joues pour des titres, ce n’est plus une rivalité. Le rêve de chaque joueur, c’est de jouer les Finales. Si tu n’y es pas, comment peux-tu dire que tu es le rival de quelqu’un dans les moments les plus importants ? », a-t-il expliqué, soulignant l’incohérence du narratif dominant.
Cela ne remet pas en cause le talent exceptionnel de Carmelo Anthony. Son impact offensif, sa capacité à scorer dans toutes les situations et son influence sur toute une génération de joueurs sont incontestables. Il a incarné l’un des attaquants les plus difficiles à défendre de son époque, capable de prendre feu à tout moment.
