Edito – La saison 2017/2018 est là : zoom sur la jungle de la conférence Ouest

Comme chaque lundi, on se retrouve pour l’édito hebdomadaire de Parlons Basket. Forcément moins politique que celui de la semaine dernière que l’actualité nous avait imposé, ce premier édito d’octobre va s’attarder sur ce que l’on attendait tous : la reprise de la NBA. Et on commence en s’attaquant au gros morceau, avec la très relevée conférence Ouest.

Ca y est. Après 3 mois et demi d’attente, la jeu a repris. Les plus passionnés d’entre vous peuvent à nouveau veiller la nuit pour regarder des matchs, suivre les stats, où se régaler de highlights. Bien sûr, ce n’est que de la pré-saison, les temps de jeu sont limités et l’enjeu des matchs quasi nul, mais quel plaisir de pouvoir retrouver nos doses de basket nocturnes. Certains choses n’ont pas changé à l’Ouest du pays. Blake Griffin a déjà empilé les points la nuit dernière, les Warriors font toujours aussi bien tourner la balle, et Gregg Popovich est toujours aussi peu souriant.

Pourtant, la conférence a connu un lifting important cet été, et s’annonce plus palpitante qu’on aurait bien pu l’imaginer.

Après le triomphe des Warriors en juin dernier, beaucoup s’accordaient sur la possibilité de voir les mutants californiens rouler sur la ligue pendant les années à venir. Et peut-être que ce sera le cas. Peut-être que Stephen Curry, Kevin Durant et consorts vont empiler les bagues jusqu’à ne plus avoir assez de doigts, jusqu’à dégoûter la concurrence. Mais ce qui est sûr, c’est que la reconfiguration estivale promet de mettre sur leur chemin des équipes qui vont les pousser comme ils ne l’ont pas été jusqu’à présent.

Car il faut bien avoir en tête que la conférence Ouest n’a jamais été si forte. Pensez par exemple que les San Antonio Spurs, qui sortent de deux saisons à respectivement 67 et 61 victoires, ne sont placés que 4èmes dans la plupart des prédictions ! Dans l’histoire de la ligue, un tel nombre de succès vous situait toujours ou presque en tête de la conférence. C’est dire le niveau incroyable qui va être affiché à l’Ouest.

Donnés favoris ou pas, il faudra en tous cas compter sur les Spurs, qui devraient être plus forts encore que l’an passé. Menés par le meilleur two-way player de la ligue en la personne de Kawhi Leonard, les hommes de Gregg Popovich auront à cœur de frapper un grand coup. Avec le retour en forme annoncé de LaMarcus Aldridge (le L-Train l’a promis), la guérison express de Tony Parker, et l’apport de joueurs intelligents comme Rudy Gay ou Joffrey Lauvergne, par ailleurs auteur de bons débuts, les Texans auront leur carte à jouer. En mai, les Warriors avaient laissé les Spurs en finale de conférence, où leur victoire 4-1 n’aura pas fait oublier qu’avant la blessure de Kawhi Leonard, les silver and black menaient de 25 points à l’Oracle Arena dans le Game 1. La troupe de Steve Kerr pourrait bien retrouver l’armada de Pop au printemps prochain, pour une série qui, à armes égales, s’annoncerait comme exceptionnelle.

Mais il n’y aura que deux places dans cette finale de conférence, pour bien trop de prétendants. Parmi eux, on retrouve les voisins texans de San Antonio, les Rockets. Houston a ressuscité l’année dernière sous la direction de Mike d’Antoni et son run-and-gun, ce qui a mené James Harden à la meilleure saison de sa carrière. L’ajout de Chris Paul, venu se débarrasser de son éternelle lose dans le Texas, permet de former un des duos d’arrières les plus terrifiants de la ligue. La force de frappe offensive de Houston devrait être infernale à gérer pour leurs adversaires. Si ils tiennent le choc en défense, ils pourraient bien aller chercher n’importe qui dans la ligue.

N’importe qui, ça implique le Thunder. Déserté par Kevin Durant l’été dernier, Oklahoma est subitement devenu un lieu d’une rare attractivité. Le MVP Russell Westbrook a en effet été rejoint par un Paul George revanchard et un Carmelo Anthony dans de bonnes dispositions. Sur le papier, le Big Three fait peur, d’autant qu’il est bien entouré. Steven Adams est une valeur sûre dans la peinture, et Andre Roberson, quand il ne casse pas la planche par ses briques en attaque, est l’un des tous meilleurs défenseurs à son poste. Le problème majeur pour cette équipe pourrait résider dans le fait que le basket ne se joue qu’avec un seul ballon. Mais s’ils arrivent à cohabiter, nul ne sait ce que les troupes de Billy Donovan pourraient accomplir.

Clairement, les trois équipes décortiquées sont les outsiders principaux de Warriors restés stables cet été, et même un peu plus forts que l’an passé selon Steve Kerr (oui, c’est apparemment possible). Mais la spécificité de cette conférence Ouest, c’est que d’autres équipes ont la capacité de bousculer la hiérarchie et de créer la surprise. Minnesota présente un Big Three alléchant avec Jimmy Butler, Andrew Wiggins et Karl-Anthony Towns, qui seront épaulés par Jeff Teague. Denver compte quant à elle sur le phénomène Nikola Jokic, tandis que Portland a ajouté Nurkic à l’intérieur pour suppléer le gros backcourt Lillard/McCollum. Et que dire des Clippers revanchards, où Blake Griffin a pris à bras le corps son rôle de leader ? Des Pelicans, avec leur raquette Cousins/Davis ? On a connu des conférences chargées d’équipes talentueuses auparavant, mais probablement jamais autant que cette conférence Ouest pour l’exercice 2017/2018

Bref, l’Ouest déborde de talent, et on ne va pas s’en plaindre. ESPN donne d’ailleurs le 10ème de la conférence à 45 victoires, contre 33 pour le 10ème à l’Est. De quoi certes renforcer les déséquilibres entre les deux conférences, et a fortiori entre les superteams et les équipes en reconstruction au sein-même de la conférence (Phoenix, Dallas, Sacramento…). Mais en termes de spectacle, de qualité de jeu, de star power et de plaisir pur, l’Ouest devrait atteindre des niveaux rarement atteints. Et on en salive d’avance.

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