NBA – Le joueur le plus snobé de l’histoire, record all-time à la clef

Tony Massenburg. Son nom ne vous dit sans doute que vaguement quelque chose, voire rien du tout. Et pourtant, sa carrière atypique lui a permis de devenir le détenteur d’un record NBA bien particulier. Retour sur le parcours hors du commun de ce journeyman.

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Tim Duncan, Kobe Bryant, Larry Bird, Manu Ginobili, ou dans un autre style Nick Collison et Udonis Haslem. Si certains joueurs ont eu le luxe de ne porter qu’un seul maillot durant toute leur carrière NBA, d’autres n’ont jamais connu cette stabilité. Bien au contraire.

Tony Massenburg en fait partie. 12, c’est le nombre de franchises différentes dans lesquelles il a évolué durant ses 13 années dans la ligue. Ce qui fait lui de lui le recordman en la matière, ou plutôt l’un des, puisqu’il co-détient ce record en compagnie de Joe Smith, Jim Jackson et Chucky Brown. La 13ème lui tendait les bras mais sa fin de carrière malheureuse en a finalement décidé autrement.

Tony Arnel Massenburg arrive en NBA à l’âge de 22 ans. Ce puissant intérieur drafté au deuxième tour par les Spurs a pour mission de gratter du temps de jeu dans la raquette texane. Une mission loin d’être des plus aisées puisque la peinture se compose de David Robinson et Terry Cummings, tous les deux All-Stars à l’époque. Un premier échec qui le mènera à se faire couper par San Antonio dès la saison suivante.

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Signé par les Hornets, il sera également coupé et finira sa saison en dégotant des contrats de 10 jours à Boston et Golden State. Terrible constat : après deux saisons en NBA, Massenburg a déjà connu quatre équipes différentes pour 53 matchs de saison régulière et 1 match de playoffs.

Évidemment ça n’aide pas à se forger une réputation et la NBA ne veut plus vraiment de lui. Il prend alors un break et s’envole vers l’Europe. Quatre matchs en Italie, puis une période en Espagne, d’abord du côté du club de l’Unijaca Malaga, puis avec le FC Barcelone où il y remporte la Coupe du Roi. De bons passages qui lui permettent de retrouver des sensations et du boulot en NBA. Direction Los Angeles et les Clippers où il signe une saison intéressante sur le plan statistique : 9.3pts, 5.7rbds. Mais au terme de la saison, il fait partie de la fameuse « expansion draft » et se retrouve drafté par une toute nouvelle franchise : les Toronto Raptors. Il y disputera la moitié de sa saison avant d’être échangé aux Sixers.

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Viennent ensuite New Jersey puis les Vancouver Grizzlies, où il trouve enfin un endroit où il est désiré. Il y reste deux ans (quel exploit !) et y dépasse la barre des 10 points/match pour la première et unique fois de sa carrière. Mais dans le trade qui envoie l’alors très prometteur rookie Steve Francis aux Rockets, il est mis dans les bagages de ce dernier et se retrouve de nouveau dans le Texas, cette fois-ci à Houston. Même s’il avouera avoir quitté Houston à contre-coeur, le lien qui le lie aux Grizzlies est trop fort et il y revient la saison suivante, encore pour deux ans. Il y connaitra le déménagement de la franchise à Memphis.

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Mais même au Canada, comme par éternelle peur du lendemain, ce natif du Maryland ne s’est jamais installé, comme il le disait en 2004 :

Je n’achète pas de maison dans les endroits où je joue. Ma maison est dans le Maryland, c’est là que je vis. Peu importe où je joue, c’est ici ma maison. Partout ailleurs, je loue simplement en fonction d’où je joue.

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Une fin de carrière dans un presque total anonymat l’enverra de nouveau sur les routes de l’ouest américain. D’abord Utah, où il va souvent à la chasse avec Karl Malone, puis Sacramento, où il fait du restaurant de Vlade Divac son rendez-vous régulier, et enfin, pour boucler la boucle, San Antonio, là où tout avait commencé pour lui. Une fin en « apothéose » puisqu’il y remporte le titre en 2005, apparaissant à 9 reprises en playoffs pour des minuscules bouts de matchs.

Ce n’était pas de cette façon que les choses devaient s’arrêter, mais Massenburg se blesse gravement à la cheville six semaines après son titre de champion, dans un accident de voiture. Deux ans d’absence ! En 2007, il réussit à décrocher une dernière chance avec les Wizards. Mais à l’aube du début de saison, Washington le coupe. Synonyme d’une fin de carrière inévitable et d’un adieu à une treizième équipe sur son long CV.

En 13 saisons NBA, Tony Massenburg aura donc connu 12 franchises, dont 2 où il est passé à deux reprises (San Antonio et Vancouver). Mais également des courts passages sans jouer de match officiel à Boston en 1997 et Washington en 2007. Tout cela entrecoupé par des missions en Europe.

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Avec une bague à son palmarès, Massenburg a bien vécu sa traversée. Bouger de ville en ville n’était pas la plus grosse contrainte. Ce qui lui a le plus manqué dans sa carrière n’est pas la stabilité mais bien les victoires :

C’est la seule chose à propos de ma carrière. J’ai passé de très bonnes années partout où je suis passé. Le problème a été que beaucoup des équipes pour lesquelles j’ai joué n’étaient pas des équipes qui gagnaient. Quand ton équipe ne gagne pas, tu n’obtiens pas assez de crédit.

Si le terme de « journeyman » a souvent une consonance négative, Tony Massenburg a prouvé que certains joueurs pouvaient s’y plaire et construire leur carrière grâce à ça. Un co-record pas comme les autres qu’il sera difficile de battre.

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