NBA – Le ballon du scandale

A l’été 2006, la NBA tentait un changement historique en introduisant un nouveau ballon en synthétique. Un ballon qui fut au cœur d’une énorme polémique et qui se solda en retentissant échec pour la ligue.

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A l’été 2006 (et non pas 2007 comme la photo le laisse suggérer), David Stern, alors patron de la ligue, décide que c’est l’heure du changement en NBA. Deux grandes nouveautés vont alors voir le jour pour l’exercice 2006-2007.

Le premier changement concerne une règle d’arbitrage. Agacé par les contestations incessantes envers les arbitres (coucou le Sheed), le grand boss de la ligue veut se montrer plus sévère envers les joueurs véhéments contre les officiels. Il donne la consigne de durcir l’arbitrage et de se montrer moins permissif avec les joueurs. Résultat, les fautes techniques pleuvent et les joueurs contestent.

Cependant, ce n’est pas ce changement qui irrite le plus les joueurs à cette période. En effet, David Stern et Spalding, fournisseur de ballons officiel de la NBA, croient avoir une brillante idée en introduisant de nouveaux ballons dans la ligue.

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Testés et approuvés selon Stern, ces balles synthétiques sont censées offrir une meilleure adhésion, améliorer les pourcentages au tir des joueurs, réduire les pertes de balles et donner un meilleur rendement général. Avec ce changement, Stern compte aussi uniformiser la ligue alors que différents types de ballon pouvaient être utilisé selon les matchs d’après le choix des arbitres.

D’après les joueurs, le rendu est tout autre. Les défauts qui devaient être gommés grâce à ce tout nouveau joujou sont en réalités accentués. Et de nombreux joueurs à travers la ligue se mettent à pester contre ce nouveau ballon. Steve Nash, MVP en titre, est l’un des premiers à dégainer contre ce ballon synthétique en microfibres :

C’est une transition difficile. Je ne devrai certainement plus lécher mes doigts car cette balle colle trop aux mains. Tous les joueurs auront une longue période de transition. Nous avons un mois pour nous habituer. Pour l’instant, la balle colle au parquet, colle au panneau. C’est très différent.

Les meneurs sont les plus impactés par ce changement, eux qui ont la majorité du temps la balle dans les mains. Lors des premiers mois, les pertes de balles vont fuser, le temps que les joueurs s’adaptent, comme le souligne Mark Cuban :

Les joueurs, surtout les meneurs, ont beaucoup souffert de ce changement. Ceux qui étaient dans la ligue depuis des années ne comprennent pas encore comment réagit ce ballon.

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Et il n’y a pas que les meneurs qui ressentent les méfaits de cette balle. Shaquille O’Neal, pivot star du Heat de l’époque, fustige lui aussi la petite nouvelle dans la Ligue :

On dirait une balle bon marché qu’on achète dans les magasins de jouets… Je m’attends à ce que les pourcentages de tir baissent et que les taux de perte de balle soient beaucoup plus élevés, parce que lorsque la balle est mouillée [par la transpiration], on ne peut pas vraiment la contrôler. Celui qui a fait cela doit être congédié. C’était terrible, une décision terrible. C’est terrible.

Sur un ton similaire, LeBron James, lui qui aime avoir la gonfle entre les mains, ne mâche pas ses mots au moment d’évoquer la sphère orange :

Parfois, vous attrapez facilement le ballon et parfois il reste collé à vos mains sans explication. C’est horrible. Ce n’est pas un bon ballon. il donne l’impression de jouer avec une balle offerte à Noel aux enfants.

Terrible, horrible, les mots sont forts au moment de décrire ce ballon censé révolutionner la ligue. Et il n’y a pas que dans le maniement de la gonfle que ce nouveau ballon pose problème. Le shoot est également impacté par la matière du ballon et son adhésion. Leandro Barbosa, shooteur réputé en NBA, n’accroche pas (contrairement au ballon) à ce nouveau jouet. The Brazilian Blur déclare alors :

Avec cette balle, même quand on sent que le tir est bon, cela ne rentre pas.

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Dwyane Wade, lui, critique la trop forte adhérence de la balle avec la planche :

Mon shoot avec la planche n’existe plus. Mes game-winners, je vous le dis, c’est du passé.

Et même les rares défenseurs de ce nouveau ballon, comme Paul Pierce, ont aussi subi le sort de cette balle trop adhésive, l’ailier des C’s atteignant les 12 ballons perdus en un seul match, son record en carrière à l’époque. Peut-être pas un hasard.

David Stern avait pourtant continué à défendre son « bébé » contre vents et marées, malgré les critiques incessantes :

Les aspects négatifs du ballon ont été exagérés, tandis que les côtés positifs ont été minimisés.

Des côtés positifs que les joueurs cherchent toujours. Raja Bell avait montré aux journalistes un ongle fendu qu’il attribuait à la nouvelle balle. Nash et Jason Terry ont eux montré ce qui ressemblait à des coupures de papier sur leurs doigts. Alors que Eddy Curry, désemparé, affirmait que la balle n’avait plus jamais quitté sa main de la même façon.

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Tout a fini par rentrer dans l’ordre quand après seulement 3 mois d’une expérience manquée, la NBA a décidé de revenir aux anciens ballons, toujours en circulation aujourd’hui. Un raté pour David Stern, mais que l’histoire aura de toute façon vite oublié.

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