NBA – De All-Star à prison à perpétuité, la tragédie Eddie Johnson

Fast Eddie Johnson, la déchéance
Mike Korzemba

En plus d’être une des histoires les plus tragiques d’un joueur NBA, « Fast Eddie » Johnson détient le déplorable titre tacite de plus grand criminel de l’histoire de la ligue. Focus sur la carrière de ce talentueux meneur, passé du All-Star Game aux abysses de la prison en quelques années.

Publicité

Eddie Johnson, c’est la traditionnelle histoire qui tourne mal après avoir pourtant bien débuté. Produit de l’université d’Auburn, le meneur se présente à la Draft 1977 sans avoir une énorme cote – à tel point qu’il est sélectionné par les Hawks avec le seulement… 49ème pick.

Pourtant, « Fast Eddie », en référence à sa vitesse et son explosivité sur les parquets, sait vite devenir indispensable dans la rotation d’Atlanta. Après à peine 2 ans dans la ligue, les récompenses commencent à pleuvoir : All-Defensive Second Team en 1979 et 1980, et double All-Star en 1980 et 1981 !

Publicité

Après cette deuxième sélection au match des étoiles, Johnson a 26 ans, et tout porte à croire qu’il va entrer dans son prime. Malheureusement, hors des parquets, sa vie commence à basculer. Comme énormément de joueurs de l’époque, il tombe ainsi dans la drogue et développe une dépendance à la cocaïne.

Les blessures commencent à se faire plus fréquentes, et « Fast Eddie » perd un peu de sa superbe. Il maintient tout de même de jolis chiffres, autour des 16-19 points de moyenne, et se montre capable de coups d’éclat. Face aux flamboyants Celtics du milieu de la décennie, il se permet même un gros double-double :

Publicité




Malheureusement pour Johnson, la poudre blanche était trop forte pour qu’il reste sur le droit chemin. A partir de 1985, les suspensions s’accumulent, jusqu’à qu’il entre en cure de désintoxication en 1986. Un an plus tard, c’est la rechute, suivie d’une exclusion définitive de la NBA à l’âge de 32 ans. Fin du chemin. En 675 matchs, le meneur aura compilé 15.1 points et 5 passes décisives.



Sans but, sans boulot et pris dans l’enfer de la drogue, « Fast Eddie » connait ensuite une longue descente aux enfers. Au fil des années, il bascule dans la délinquance et se rend coupable, entre autres, de vol à l’étalage, d’agression de forces de l’ordre, de braquage et de cambriolages.

Publicité

5 fois emprisonné dans le seul Etat de Floride, Johnson dépasse la barre des 100 arrestations au début des années 2000. C’est alors qu’il commet l’irréparable. En 2006, alors qu’il est déjà en attente d’un procès pour viol sur une femme de 25 ans, il s’infiltre peu de temps après dans un appartement, indique au jeune adolescent qui s’y trouvait avec sa sœur de fermer la porte et ne rien dire, puis moleste et agresse sexuellement la fillette de 8 ans en l’absence de ses parents.

Pour cet odieux crime, il écope d’une peine de prison à perpétuité, sans possibilité de sortie prématurée. Fast Eddie termine ses jours derrière les barreaux dans la prison de Milton en Floride, où il décède le 26 octobre 2020.

Publicité

Interrogé en prison avant sa comparution, il assumait ses actes au micro de USA Today :

Ce qui m’est arrivé ? Ce n’est pas une question d’argent. Les gens ne comprennent pas que quand tu es pris dans la spirale de la culture de la drogue, beaucoup de choses suivent.

Je ne blâme nul autre que moi-même. Je pourrais chercher des excuses, mais il n’y en a aucune.

Ancienne star de la ligue respectée par Larry Bird, Magic Johnson et consorts, « Fast Eddie » a connu une vertigineuse descente aux enfers. Il est mort dans l’anonymat d’une cellule de prison, loin de la gloire qui a précipité sa chute.

NBA 24/24

Les dernières actus