Par Mathieu Seguin | Rédacteur sport
Difficile d’imaginer en 2003 que LeBron James deviendrait l’un des sportifs les plus clivants du XXIe siècle. Depuis plus de vingt ans, chacune de ses décisions est scrutée, critiquée ou encensée. Mais certains, qui lui en voulaient autrefois, ont fini par changer d’avis en le côtoyant de près. C’est le cas de Larry Nance Jr, natif d’Akron et ancien coéquipier du King à Cleveland.
En 2010, le départ de James vers Miami avait plongé l’Ohio dans la colère. Comme de nombreux fans des Cavaliers, Larry Nance Jr, encore simple supporter à l’époque, n’avait pas digéré cette trahison. Le jeune homme, tout comme ses voisins, voyait ses idoles partir et n’hésitait pas à brûler des maillots ou à manifester sa frustration. Avec lui, un autre enfant du pays, le catcheur et showman WWE The Miz, confessait lui aussi avoir “jeté des objets” et s’être senti “profondément en colère” au moment de l’annonce.
Mais le destin a joué un rôle surprenant. Huit ans plus tard, Nance Jr a eu l’occasion d’évoluer aux côtés de celui qu’il critiquait autrefois. Et cette expérience a totalement changé sa perception de LeBron James. Le fils de l’ancienne légende des Cavs a rapidement compris ce qui distingue le quadruple MVP des autres stars. Comme il l’a expliqué, « C’est le meilleur de l’équipe, le meilleur de la ligue, mais il est aussi le premier à arriver à la salle et le dernier à en repartir ».
Une éthique de travail qui impressionne toujours autant
Cette discipline exemplaire est confirmée par d’autres coéquipiers récents. Austin Reaves, qui partage aujourd’hui le vestiaire des Lakers avec James, expliquait avoir tenté en vain de le devancer à l’entraînement. « Il ne saute jamais un jour. Que ce soit une journée de repos ou non, il est toujours présent. Pendant ma saison rookie, je me suis dit : mon seul objectif, c’est d’arriver avant lui. Mais je n’ai jamais réussi », racontait l’arrière, impressionné par la régularité du King.
Au-delà du physique, Nance Jr insiste également sur la dimension intellectuelle du jeu de LeBron James. Pour lui, c’est avant tout son cerveau qui fait la différence et qui lui permet de dominer. Sur le terrain, mais aussi depuis le banc, James est constamment en train de donner des directives, de replacer ses coéquipiers et d’orchestrer chaque séquence de jeu comme un véritable chef d’orchestre.
L’ancien intérieur de Cleveland souligne que peu de joueurs parviennent à exercer un tel contrôle. Dans son discours, il cite notamment d’autres figures comme Chris Paul ou Draymond Green, reconnus eux aussi pour leur capacité à anticiper et diriger. Mais pour Nance, aucun n’égale réellement James dans cette faculté à combiner puissance physique, maîtrise technique et intelligence tactique.
Ce retournement de perception illustre bien la relation particulière qu’entretiennent les fans et les natifs de l’Ohio avec LeBron. Détesté au moment de son départ, idolâtré lors de son retour et de son titre historique en 2016, il reste un personnage à la fois controversé et admiré. Nance Jr, lui, a désormais fait son choix : pour lui, LeBron est bel et bien le GOAT.