NBA – « Et si on redraftait ? » : La Draft 2001

Tony Parker et David Stern lors de la draft 2001
(DR)

Bienvenue dans notre rubrique « Et si on redraftait ? » . Le concept est inspiré par celui du média HoopsHype mais reste, bien sûr, totalement adapté à notre vision. Le principe ? Il est simple. On reprend une draft NBA et on refait une sélection dans l’ordre qui serait le plus logique si elle devait avoir lieu aujourd’hui.

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Les critères ? Ils sont larges, mais sont basés en priorité sur l’impact du joueur sur le jeu et sur la ligue, le niveau global de sa carrière, son niveau intrinsèque, sa longévité et sa régularité à travers les années. Pour les drafts suffisamment récentes, la marge de progression peut également entrer en compte. Pour les drafts où la majorité (ou tous) des joueurs sont à la retraite, ce sera les mêmes critères, mais avec évidemment un regard beaucoup plus global sur l’entièreté d’une carrière et ses accomplissements. Par contre, l’ordre n’est absolument pas influencé par les équipes qui pickaient à l’époque, nos choix en sont totalement indépendants. Étant donné que procéder sur 60 choix sera rarement très pertinent, nous nous contenterons de simuler le 1er tour en s’attardant prioritairement sur le top 10.

C’est le 27 juin 2001 que la draft NBA se déroule entre les murs du Madison Square Garden, à New York. Plus de deux mois avant que la ville soit frappée par la plus grosse catastrophe de son histoire. Les tours jumelles s’effondrent, changeant à jamais la vie des américains alors que la promo 2001 s’élève et s’apprête à grandement impacter la NBA. Arrivée après la cuvée 2000, l’une des plus décevantes de l’histoire, cette draft se devait de relever le niveau. Débutant au milieu du chaos et se développant dans un nouveau millénaire, elle n’a pas échoué.

1. Pau Gasol (Position réelle : 3ème) / +2

Sans doute uniquement devancé par Dirk Nowitzki pour le titre de meilleur européen de l’histoire de la NBA, le pivot ibérique est notre N°1. Après un début de carrière aux Grizzlies où il devient rapidement le meilleur joueur de l’histoire de la franchise (effacé par son propre frère par la suite), il s’exporte à Los Angeles en 2008. Aux côtés de Kobe Bryant, il fait passer un cap aux Lakers disputant trois Finales NBA consécutives, récompensées par deux bagues. En tant que franchise player comme en tant que lieutenant, son impact fut majeur dans les deux rôles, se montrant toujours apte à élever son niveau de jeu dans les grands moments. Certains étant même d’avis qu’il méritait autant le titre de MVP des Finales que le Black Mamba lors de la victoire contre Boston en 2010. Une récompense qu’il n’aurait pas volée, en effet. Rookie de l’année en 2002, il a d’entrée montré ses dispositions pour dominer cette draft. 6 sélections All-Star et 4 All-NBA Teams plus tard, Pau Gasol est devenu un Hall Of Famer en puissance et l’un des vétérans les plus respectés de la NBA, se faisant encore récemment sa place dans le roster d’un candidat au titre. À 38 ans ! 

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2. Tony Parker (Position réelle : 28ème) / +26

Un top 2 issu du Vieux Continent puisque c’est notre Tony Parker national qui s’invite en tant que deuxième homme fort de cette promo. Honnêtement, une première place n’aurait pas été injuste, mais il a fallu faire un choix qui s’est porté sur Gasol. Fraîchement retraité, il est plus d’actualité que jamais de se retourner sur les innombrables exploits du meilleur joueur français de l’histoire. Meneur de jeu titulaire de l’équipe la plus performante du 21e siècle, avec laquelle il a remporté 4 titres sur une période de 11 ans, son parcours force le respect. Passé de steal de la draft à l’un des meilleurs meneurs de la ligue, avant de finir solidement dans un rôle de back-up de rêve, le frenchy a su traverser les époques et se réinventer constamment. Joueur majeur des 20 dernières années, son trophée de MVP des Finales 2007 face à LeBron James le prouvera pour l’éternité. Très régulier tout au long de sa carrière, TP n’a jamais été un monstre statistique, ni dans le style Stephen Curry ni dans le style Chris Paul, ce qui a tendance à l’exclure (injustement ?) de certains débats dans une ligue où les chiffres sont primordiaux. Une ou plusieurs campagnes à 25 points ou à 10 passes de moyenne l’aurai(en)t peut-être aidé à être considéré davantage dans l’élite. Il en était sans doute capable, mais dans le système Spurs tout ce qui comptait pour lui était la victoire. Et c’est bien ce qu’on retiendra en priorité de la carrière du Français. Il a gagné. Beaucoup gagné.

3. Joe Johnson (Position réelle : 10ème) / +7

Pour fermer le podium, c’est un arrière marquant des années 2000 et 2010 qui s’invite sur la dernière marche. Avant de terminer par Miami, Utah et Houston dans un rôle de vétéran, Joe Johnson a d’abord commencé par un rôle discret à Boston, avant des passages à Phoenix et Atlanta où il a laissé une empreinte indélébile. Suivi de trois piges complètes à Brooklyn en tant qu’homme fort, toutes récompensées d’une qualification en playoffs. Lors de sa troisième année dans la ligue, JJ est un homme fort du système “run and gun” lancé par Mike D’Antoni, mais il est échangé contre un certain Boris Diaw et des tours de draft lors de l’été 2005. Chez les Hawks, il devient un franchise player en puissance. En 7 ans passés au sein de la franchise, il est sélectionné 6 fois pour le All-Star Game et participe à 5 campagnes de playoffs. Sur cette période, seuls 5 joueurs inscrivent plus de points que lui : Kobe Bryant, LeBron James, Dirk Nowitzki, Carmelo Anthony et Dwyane Wade. Un des scoreurs les plus réguliers de l’époque qui, malheureusement, a souvent déçu en post-season.  

4. Zach Randolph (Position réelle : 19ème) / +15

Chez les “Jail Blazers” comme chez les Grizzlies version Grit and Grind, Zach Randolph s’est rendu indispensable. Ayant passé 14 de ses 17 saisons dans la ligue au sein de ces deux franchises, Z-Bo y a laissé des souvenirs impérissables. Si les frères Gasol et Mike Conley sont assez unanimement reconnus comme les meilleurs joueurs de l’histoire de la franchise à Memphis, l’actuel joueur des Kings s’inscrit dans le top 3 aux points, rebonds, tirs inscrits et matchs et minutes joués. Une panoplie complète qui lui a permis de durer dans la ligue. Avec plus de 16 points et 9 rebonds par match et auteur de 5 saisons en 20-10 de moyenne en carrière, le redoutable et caractériel gaucher est souvent injustement oublié lorsque l’on cite les intérieurs les plus consistants de ces dernières années. Sur le plan individuel, son rendement peut donc être considéré comme sous-estimé. Mais malheureusement, avec seulement 4 tours de playoffs passés en tout et pour tout (en 9 campagnes), les résultats collectifs n’ont jamais été au rendez-vous pour sublimer ce parcours sacrément solide. 

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5. Gilbert Arenas (Position réelle : 31ème) / +26

Si le prime de Gilbert Arenas avait duré 10 ans, il serait peut-être premier de ce classement, tant il fut incroyable. Malheureusement ce sont ses déboires qui ont pris le dessus sur son immense talent. Après avoir été très prometteur à Golden State, il explose à Washington au milieu des années 2000 et devient l’un des tout meilleurs joueurs de la ligue et un triple All-Star en puissance. Cartons offensifs, highlights mémorables et clutchitude avérée au menu. Doté d’une grosse confiance en lui et d’un culot hors-pair, il était une sorte de Damian Lillard avant l’heure. Néanmoins, il est ressorti bien trop souvent perdant de ses nombreuses joutes de playoffs face aux Cavs de LeBron et ne s’est jamais vraiment remis du Gun Accident qui a ruiné sa réputation et sa carrière.

6. Richard Jefferson (Position réelle : 13ème) / +7

Comme beaucoup de joueurs, Richard Jefferson a attendu la fin de sa carrière pour aller chercher une bague tant désirée. C’était en 2016 avec les Cavaliers. Mais le bougre n’en était pas à ses premières Finales. Dès sa saison rookie, il s’y rend avec les Nets, faisant face aux Lakers de Kobe et Shaq qui ne feront qu’une bouchée d’eux. Avant de récidiver la saison suivante, s’inclinant cette fois-ci face aux Spurs et un certain Tony Parker, son collègue de draft. Lors de cette série, Jefferson est le troisième meilleur scoreur de son équipe, à seulement 22 ans, derrière le duo Vince Carter-Jason Kidd avec qui il formera un trio marquant d’une époque. Jamais honoré par une sélection All-Star, il n’aurait pas démérité une telle distinction à son prime.

7. Tyson Chandler (Position réelle : 2ème) / -5

Tyson Chandler n’a peut-être pas eu la carrière attendue d’un numéro 2 de draft mais ce n’est pas pour autant qu’il faudrait sous-estimer son parcours. Certes, il n’est jamais devenu une star en puissance ni un joueur autour duquel construire, mais sa longévité, sa régularité et son impact ne peuvent que le créditer. Il a surtout réussi à devenir une véritable référence dans son profil de jeu. Durant sa période faste, lorsqu’on pensait “pivot défensif/intimidateur”, il était souvent l’un des premiers noms auxquels on pensait. Et même encore aujourd’hui, son statut n’a pas tant faibli. Son arrivée récente aux Lakers avait d’ailleurs offert un solide apport immédiat aux Angelinos en défense. Durant toute sa carrière, il a été le genre de spécialiste pouvant faire passer un cap à une équipe et à toujours se rendre utile, peu importe où il passe. Un titre de champion NBA, un DPOY, une sélection All-Star, une All-NBA Third Team… Lorsqu’on se retourne sur toutes ses récompenses, on ne peut que se rendre compte de ce qu’il a accompli. 

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8. Jason Richardson (Position réelle : 5ème) / -3

Souvent loué pour ses qualités athlétiques, à juste titre, J-Rich était tout de même plus que ça. Notamment un scoreur très féroce sur la ligne arrière capable de punir les défenses de bien des manières. Ce qui lui a permis de terminer à trois reprises dans le top 15 des meilleurs scoreurs de la ligue. Pour toute personne ayant suivi la NBA durant les années 2000, il fut un joueur marquant, aussi bien pour son hang time constaté lors des deux concours de dunks qu’il a remporté, que pour le spectacle offensif qu’il a pu offrir sous les couleurs des Warriors, aux côtés de joueurs comme Baron Davis, Monta Ellis ou Stephen Jackson. Quoi qu’on en dise, l’arrière reste un joueur iconique de la décennie 2000-2010.

9. Shane Battier (Position réelle : 6ème) / -3

“He can’t guard me”. Beaucoup d’entre vous se souviennent sûrement de ce trash-talking mythique de Kobe Bryant alors défendu par Shane Battier, lors d’une bataille de playoffs entre Lakers et Rockets. Et si Kobe était aussi honoré de mettre à mal son adversaire, c’est qu’il savait bien à quel point il était compliqué de briller avec un tel défenseur dans le short. Sur la majorité des postes, Battier était une véritable sangsue prête à freiner n’importe quel scoreur. Attaquant honnête mais pas au-dessus de la moyenne, il est finalement devenu un 3&D des plus fiables au fil de sa carrière. Des qualités qui lui ont valu deux fois la All-Defensive 2nd Team (et non, aucune apparition dans la 1st…). Le genre de joueur de devoir qui ne fait pas de bruit mais que tout coach aimerait avoir dans son équipe. Erik Spoelstra pourra en témoigner, lui qui était à la tête du Heat lors des deux bagues glanées par l’ailier. Loin de son prime lors de son passage aux côtés des Three Amigos, il a pourtant eu un rôle prépondérant (surtout en 2012) et y a gagné ses deux seuls titres.  

10. Gerald Wallace (Position réelle : 25ème) / +15

Pendant plusieurs années, on citait rarement les meilleurs défenseurs de la ligue sans y glisser le nom de Gerald Wallace. Stoppeur d’élite au physique imposant, il était également un attaquant efficace. En attestent ses 6 saisons entre 15 et 20 points de moyenne. En 2010, il est à son prime. Il est alors le franchise player des Bobcats et dans son sillage les exs/futurs Hornets retrouvent les playoffs après 5 ans d’absence. Il dispute le All-Star Game et termine la saison avec une ligne des plus complètes : 18.2 points, 10 rebonds, 2.1 passes, 1.5 interception et 1.1 contre. Ce qui lui vaut également une sélection dans la All-Defensive First Team. L’année suivante, il quitte Charlotte après 6 saisons et demies de bons et loyaux services. Il a marqué l’histoire de cette jeune franchise âgée de 30 ans puisqu’il est encore à ce jour dans le top 3 en points, rebonds, interceptions et contres. Viendront ensuite Portland, puis Brooklyn (deux endroits où il connaîtra également les playoffs) avant de finalement terminer sa carrière sans briller du côté de Boston en 2015. 

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Mais aussi :

11. Mehmet Okur (Position réelle : 38ème) / +27

12. Jamaal Tinsley (Position réelle : 27ème) / +15

13. Samuel Dalembert (Position réelle : 26ème) / +13

14. Vladimir Radmanovic (Position réelle : 12ème) / -2

15. Troy Murphy (Position réelle : 14ème) / -1

16. Brendan Haywood (Position réelle : 20ème) / +4

17. Bobby Simmons (Position réelle : 42ème) / +25

18. Eddy Curry (Position réelle : 4ème) / -14

19. Kwame Brown (Position réelle : 1er) / -18

20. Steven Hunter (Position réelle : 15ème) / -5

21. Earl Watson (Position réelle : 40ème) / +19

22. Jason Collins (Position réelle : 18ème) / -4

23. DeSagana Diop (Position réelle : 8ème)/ -15

24. Trenton Hassell (Position réelle : 30ème) / +6

25. Jarron Collins (Position réelle : 53ème) / +28

26. Brian Scalabrine (Position réelle : 35ème) / +9

27. Eddie Griffin (Position réelle : 7ème) / -21

28. Rodney White (Position réelle : 9ème) / -19

29. Michael Bradley (Position réelle : 17ème) / -12

30. Kedrick Brown (Position réelle : 11ème) / -19

Pour résumer :

Sélectionné par la volonté de Michael Jordan en tant que premier choix, Kwame Brown n’a jamais confirmé. Auteur d’une carrière honnête, celle-ci est tout de même loin des attentes et en fait l’un des gros flops de l’histoire de la draft. Ce qui a participé à faire de l’ombre à une cuvée plus que qualitative qui a été sans doute la plus importante pour l’évolution du basket européen aux États-Unis grâce à l’éclosion de Pau Gasol et Tony Parker, devenus depuis deux des meilleurs joueurs de l’histoire du Vieux Continent. Avec 4 joueurs encore en activité (Gasol, Chandler, Randolph et Johnson qui a rejoint la Big 3 mais n’a pas encore renoncé à sa carrière pro) et un tout jeune retraité, la draft 2001 marque par la longévité et la régularité de ses cadres.

La promo est également caractérisée par le mystère Eddy Curry et le triste destin d’Eddie Griffin. Une part d’ombre qui ne doit pas faire oublier les nombreuses bonnes surprises. Car en plus de TP, des joueurs comme Mehmet Okur, Gilbert Arenas, Zach Randolph ou Bobby Simmons (MIP en 2005) ont dépassé les attentes. 12 bagouzes remportées, 14 sélections All-NBA, 1 MVP des Finales, 8 joueurs All-Stars, 1 DPOY, 1 MIP, 2 concours de dunk et même un 5×5 signé Jamaal Tinsley dès sa saison rookie. La draft 2001 nous a offert un peu de tout, même un roi du divertissement. En effet, pour l’anecdote, le 23e choix Brandon Armstrong, à défaut d’avoir eu une carrière mémorable, est devenu un spécialiste de l’imitation des joueurs NBA à base de vidéos virales sous le nom de Bdotadot.

Vous pouvez également retrouver les autres numéros de notre chronique « Et si on redraftait ? » :


La Draft 2003 (LeBron James)


La Draft 2007 (Kevin Durant)


La Draft 2012 (Anthony Davis)


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Chroniques Et si on redraftait... NBA 24/24

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