NBA – Le pire MVP de l’histoire de la ligue

Don Otten sous le maillot des Tri-Cities Blackhawks
Pro Basketball Encyclopedia (DR)

Vous jugez que le double MVP de Steve Nash n’était pas mérité ? Que le dernier sacre de Karl Malone dans cette catégorie était du vol ? Oubliez tout ça : un joueur a été élu MVP en n’ayant jamais été All Star, jamais dunké, et jamais disputé une saison entière avec la même équipe. Découvrez l’histoire de Don Otten, MVP 1949 avec 14 points de moyenne.

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Malgré ses critères finalement assez flous, le trophée de MVP constitue l’une des reconnaissances ultimes pour un joueur en NBA. Kareem Abdul-Jabbar détient le record avec 6 unités, juste devant Michael Jordan (5), tandis que Kobe Bryant est souvent raillé pour n’en avoir reçu qu’un seul, en 2008.

Les vainqueurs de ce classement honorifique voient logiquement leur nom inscrit à jamais dans l’histoire de la ligue, même les plus anciens. Si vous n’avez pas forcément vu l’un de leur match, ou ne serait-ce que des highlights, vous connaissez certainement malgré tout les noms de Bob Pettit, Bob Cousy, et bien évidemment de Bill Russell et Wilt Chamberlain.

Ces quatre joueurs sont les premiers à avoir officiellement reçu cette honneur en NBA, mais ont été devancés lors des années précédentes par des membres des ligues ayant fusionné pour donner celle que l’on connait aujourd’hui, à savoir le NBL et la BAA.

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Les plus férus amateurs de basket américain, voire même des Lakers, ne seront pas étrangers au nom de George Mikan. Il est considéré comme la première star de la NBA, et a commencé sa carrière avant que cette dernière ne soit apparue. Il a ainsi évolué deux ans en NBL, dans laquelle il a remporté un titre de MVP en 1948, avant de rejoindre la BAA.

Mais si Mikan avait de sérieux atouts à faire valoir sur les parquets, avec des moyennes en carrière à 23.1 points et 13.4 rebonds, ce ne fut pas le cas de son successeur en NBL. C’est là qu’intervient le protagoniste de notre article : Don Otten.

Ce pivot de 2m08 faisait partie des rares spécimens culminant au-dessus des 2 mètres à une époque où le basket était bien différent de celui que l’on connait aujourd’hui. Il ne pouvait d’ailleurs même pas se servir de sa taille pour dunker sur ses petits adversaires, puisque ce type de paniers était tout bonnement interdit. Sa spécialité : le contre, même illégal. Car oui, la notion de contre illégal n’a, elle, pas toujours été en place, puisque seul un très faible total de joueurs étaient capable de bloquer le ballon, même en phase descendante.

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Don Otten était donc considéré comme un véritable gardien de but, mais pas grand chose d’autre. Impossible de vous donner son nombre de blocks par match durant sa carrière, sachant que cette statistique n’était alors pas décomptée. Néanmoins, il parait toujours improbable de voir un joueur obtenir un titre de MVP simplement pour… sa grande taille.

L’ancien joueur de l’université de Bowling Green a pour cela bénéficier de circonstances très favorables. Les Minneapolis Lakers de George Mikan, champions en titre, ainsi que les Rochester Royals, finalistes, ont toutes deux quitter la NBL pour la BAA avant la saison 1948-49, parmi d’autres équipes. En gros, toutes les grandes stars de la période avaient déserté la NBL.

Sans grande concurrence, et malgré le fait que son équipe ne présente que le 4e bilan de la ligue cette année-là, Otten et ses 14 points de moyenne reçoivent donc le titre de MVP. Ses Tri-Cities Blackhawks ne remporteront même pas le championnat quelques mois plus tard, battus par les Oshkosh All Stars (oui, c’est bien un nom d’équipe) en finale de conférence.

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Malgré cette distinction acquise quelque peu au rabais, Don Otten peut se targuer de posséder un record que personne n’a jamais égalé dans la ligue, et ne dépassera certainement jamais. On vous l’a dit, les règles du basket des années ’40-’50 étaient bien différentes d’aujourd’hui, tout comme le style de jeu et les tactiques développés.

Dans un match face aux Sheboygan Red Skins (là encore, on vous jure, on n’a rien inventé), le coach des Blackhawks demande à ses joueurs de commettre le plus de fautes possibles. Une tactique assez répandue à cette époque, qui a permis à leurs adversaires du soir d’inscrire pas moins de… 54 lancers francs. James Harden serait jaloux.

Mais qui dit grand nombre de fautes dit joueurs exclus. Six Blackhawks ont ainsi été exclus, et comme l’équipe ne disposait que de 10 joueurs, Don Otten a été autorisé à revenir jouer malgré ses 5 fautes. Il en a donc profité pour cumuler non pas 6, non pas 7, mais bien 8 fautes au total. De quoi être sûr que son nom reste définitivement dans les livres d’histoire.

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Vous l’aurez compris, le basket et le contexte de l’époque ont rendu possible l’impossible, à savoir rendre un joueur sans réel autre talent que le contre MVP. La magie de l’histoire de la NBA.

NBA 24/24

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