NBA – 13 mai 2004 : Derek Fisher signe l’un des game winners les plus dingues de l’histoire

Derek Fisher game Winner 2004 Spurs Game 5
(DR)

Comment évoquer la carrière de Derek Fisher sans parler de son légendaire shoot à 0.4 seconde de la fin du match contre les Spurs au second tour des playoffs 2004 ? Prêt pour un petit voyage dans le temps ? On remonte l’horloge pour atterrir en mai 2004, à San Antonio.

Avant de se pencher plus en détails sur la fabuleux game winner de Derek Fisher, revenons un peu sur le contexte de ce match. A partir de la fin des années 1990 et pendant toutes les années 2000, les Lakers-Spurs sont un classique en NBA, tant les deux franchises dominent la ligue. Sur les onze titres distribués entre 1999 et 2010, neuf trophées Larry O’Brien vont filer dans la besace des deux mastodontes.

Les duels entre les deux équipes tournent en véritables guerres de tranchées, chaque match est un pur spectacle. Et ce duel au quasi-sommet de l’Ouest en 2004 réunit des légendes à ne plus où savoir donner de la tête. Au coaching, c’est sans doute ce qu’il se fait de mieux dans l’histoire de la ligue : Phil Jackson contre Gregg Popovich. Un affrontement entre deux des plus grands stratèges sur la touche.

En ce qui concerne les acteurs sur le terrain, là aussi, on a le droit à un casting cinq étoiles. Shaquille O’Neal, Kobe Bryant, Karl Malone, Gary Payton d’un côté, Tim Duncan, Manu Ginobili et Tony Parker de l’autre. Difficile de faire mieux.

Les deux franchises sortent conjointement d’une saison aboutie, qu’elles terminent au coude-à-coude pour une 2ème et 3ème place dans la conférence Ouest. Le public salive logiquement d’avance lorsqu’elles se retrouvent au second tour, dans une série où les deux équipes n’arrivent pas à se départager, imprenable dans leurs maisons respectives (2-0, 2-2).

Le Game 5 se déroule au SBC Center, la salle des Spurs, et ne déroge pas à la règle : c’est chaud. Très chaud. Un match âpre et très lent, où la défense prend le pas sur l’attaque. Les barbelés sont de sortie, trouver un shoot est déjà une épreuve pour les joueurs.

La fin approche et le score est toujours aussi serré. Il reste 21 secondes à jouer et les Spurs mènent d’un petit point, 70-71. L’atmosphère est irrespirable dans le Texas. Kobe Bryant décide alors de prendre ses responsabilités : il hérite de la gonfle à 20 secondes du buzzer et profite d’un écran XXL de Karl Malone pour se retrouver ouvert à mi-distance. Et un open bar à 4 mères pour le Black Mamba, c’est du petit pain. Kobe permet aux Californiens de prendre les devants d’une unité (72-71).

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Il reste alors 11 secondes à jouer. Gregg Popovich demande un temps mort. Les Spurs ne trouvent pas de solution mais Derek Fisher fait faute à 5 secondes du terme. Nouvelle remise en jeu pour les Texans. Le cuir atterrit dans les mains du leader de la franchise, Tim Duncan. Bien défendu par le Shaq, Duncan envoie une prière à une main un mètre derrière la ligne des lancers… et ça rentre ! La salle explose, les joueurs se ruent vers le grand Timmy pour célébrer ce qu’ils pensent être le shoot de la gagne (72-73). Mais Popovich sait que le match n’est pas fini tant que le buzzer n’a pas retenti.

Si ces pauvres 4 dixièmes restants peuvent sembler peu et que plus personne ne croit vraiment aux chances de victoire des Lakers, San Antonio se doit de rester vigilant. Kobe Bryant retient toute l’attention de la défense texane. Robert Horry, qui en connaît un rayon sur les tirs au buzzer, et Devin Brown ont la consigne d’empêcher coûte que coûte une réception dans les mains du Black Mamba. Derek Fisher s’engouffre alors dans l’ouverture, attrape la balle, dégaine aussitôt… Ficelle ! Le meneur des Lakers crucifie les Spurs sur un buzzer-beater miraculeux, résultat final 74 à 73 pour Los Angeles.

I-N-R-O-Y-A-B-L-E. Toute la salle est abasourdie. Fisher vient de réaliser l’impossible. Un shoot pour l’histoire qui restera à jamais gravé dans la mémoire des fans. Les Spurs ne s’en relèveront pas et s’inclineront au Staples Center lors du match 6. A revoir dans la vidéo ci-dessous :

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Au tour suivant, les Lakers seront victorieux des Wolves (4 à 2) avant de se faire sérieusement malmener par les redoutables Pistons de Ben et Rasheed Wallace, Tayshaun Prince, Chauncey Billups ou encore Richard Hamilton en Finales NBA. La sanction est cinglante : Los Angeles dépose les armes en 5 manches, score final 4 à 1 et Detroit soulève le Larry O’Brien.

De son côté, Derek Fisher rejoint les Warriors lors de l’été suivant, au grand désarroi des fans californiens. En plus de la garantie d’être titulaire dans la Baie, chose que ne lui offraient pas les Lakers, Fisher en profite aussi pour quitter une équipe en fin de cycle. Shaquille O’Neal est transféré au Heat lors du même été.

Après deux saisons assez moyennes à Golden State, Derek Fisher rejoint le Jazz lors d’un trade. Il ne restera qu’une seule année dans l’Utah, avant de mettre fin à son contrat d’un commun accord avec la franchise. Il explique alors vouloir aller dans une ville qui dispose de spécialistes pour soigner sa fille, qui souffre d’un cancer de l’œil. Il retourne alors dans la franchise de ses débuts, les Lakers, à l’été 2007. Fisher deviendra un membre important de l’équipe championne en 2009 et 2010 aux côtés de Kobe Bryant et Pau Gasol. S’en suit alors une fin de carrière plus anecdotique où il jouera à Oklahoma City et Dallas.

Désormais retraité, il souhaite se lancer dans le coaching. Après une expérience en NBA peu convaincante aux Knicks (entre 2014 et 2016), il prend la direction de la WNBA et est nommé à la tête des Sparks de Los Angeles en 2018. a

S’il est un joueur plus que correct, Derek Fisher restera aussi dans l’histoire pour ce shoot qui a défié toutes les probabilités. Un véritable moment de légende.

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