Avant d’entretenir une relation mentor/élève, puis d’amitié avec son idole, Kobe Bryant a dû acquérir le respect de Michael Jordan pour pouvoir ne serait-ce que lui adresser la parole. L’ancien coach personnel de la légende des Bulls raconte.
Dès son arrivée en NBA, alors qu’il n’a que 18 ans et qu’il sort tout juste du circuit high school, Kobe Bryant n’a qu’une seule idée en tête : suivre les pas de son héros de jeunesse, Michael Jordan. La tâche ne s’annonce pas aisée, d’autant plus avec la présence d’une superstar comme Shaquille O’Neal à ses côtés aux Lakers.
Mais qu’importe : malgré son maigre statut dans la ligue, le young Mamba se fait un devoir de recueillir un maximum de conseils de la part de son illustre aîné. Il n’est cependant logiquement pas le seul dans ce cas, et doit ainsi attirer l’attention et gagner le respect de ce dernier, en plein apogée en termes de popularité et de sollicitations, pour parvenir à ses fins.
Tim Grover, l’ancien coach personnel de Jordan, se remémore pour Ramona Shelburne et ESPN les sacrifices réalisés par Kobe pour obtenir le droit de recevoir les connaissances de MJ.
Autant que je m’en souvienne, à chaque fois que les Lakers jouaient les Bulls, Kobe attendait à la sortie du tunnel que Michael parte. Et Michael était toujours la dernière personne à quitter les vestiaires. Il mettait une éternité. Mais Kobe l’attendait et l’attendait encore. Et il était là : « Le bus va devoir attendre. Parce je ne sais pas quand je vais avoir cette opportunité. »
Gary Vitti, le célèbre préparateur physique des Lakers, se souvient tout aussi bien de ces preuves de ténacité de la part de son jeune protégé, et à quel point ses pratiques pouvaient être agaçantes pour lui.
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J’étais le gars qui comptait les têtes dans le bus et qui disait au conducteur : « Ok, c’est bon, on peut y aller, on a tout le monde. » Et il nous manquait toujours une tête avec Kobe.
Et Grover de reprendre :
Il n’y avait vraiment plus personne d’autre dans le bâtiment. La sécurité des Lakers était là : « Allez, allez, Kobe, le bus va partir ! », et vous pouviez entendre différentes choses du genre : « Ce p***** de gamin, bla, bla, bla. »
Il y a plusieurs autres athlètes qui venaient voir Michael, qui voulaient qu’il devienne leur mentor. Mais quand ils comprenaient à quel point il était difficile de suivre son intensité et de se montrer aussi acharné, la plupart d’entre eux disparaissaient. Mais Kobe a continué. Plus Michael lui donnait des informations, plus il était assoiffé.
Ne baissant pas aussi vite les bras que les autres apprentis Jordan dans sa quête de grandeur, Kobe a donc progressivement obtenu le respect de Mike. Une obstination qui lui a permis d’entrer dans le cœur de la légende des Bulls d’après Grover.
Michael trouvait tout le monde énervant. Mais le truc, c’est qu’il considérait Kobe énervant, mais différemment. Quand il décrivait Kobe comme énervant, c’était comme un petit frère qui est toujours là à vous dire : « Allez, allez, s’il te plaît, faisons ça, s’il te plaît, allez ! »
Vous deviez obtenir le droit d’avoir ce genre de conversations. Avec Kobe, Michael n’aurait pas accepté tous les appels s’il n’avait pas vu quelque chose en lui.
Persévérant devant l’éternel lorsqu’il s’agissait de recueillir le savoir de son idole, Kobe Bryant a acquis de cette manière le respect de Michael Jordan, qui a dès lors emprunté cette figure de mentor tant désirée.