La fronde des ballons

Dans l’histoire de la NBA (Pixabay)

Si vous suivez assidûment la NBA, cela ne vous aura sûrement pas échappé. Après 38 sous l’égide Spalding, la ligue dirigée par Adam Silver a conclu un nouveau partenariat avec Wilson, la marque équipant déjà le championnat universitaire NCAA. Plus qu’un simple changement de marque, ce virage est au coeur de toutes les discussions chez les joueurs et les instances, au point de rappeler l’année 2006 où, mécontents, les joueurs avaient obtenu gain de cause et avaient forcé l’ancien équipementier à changer la structure de ses ballons. L’issue sera-t-elle la même pour Wilson ? 

Spalding n’est plus l’équipementier de la NBA (Pixabay)

Changements majeurs sur les lignes statistiques 

Historiquement, Wilson est l’équipementier lié à la NBA. L’entreprise basée à Chicago fut le premier partenaire de la ligue et avait laissé sa place à Spalding en 1983, après 37 ans d’une collaboration réussie. 

Avec le nouveau ballon, les statistiques sont en berne. Il faut remonter vingt ans en arrière pour trouver un aussi mauvais pourcentage moyen derrière la ligne alors que cette statistique était quasiment améliorée en permanence durant ces deux décennies, en grande partie grâce à la polyvalence des joueurs à longues distances, y compris chez les postes 4 et 5. 

Si Spalding avait accepté un changement de structure il y a 15 ans, pas sûr que Wilson soit dans la même optique. D’ailleurs, les officiels sont bien tacites au sujet de cette discussion insistante, poussant d’une certaine manière les joueurs à s’y faire, coûte que coûte. Loin de vouloir se cacher derrière cela, Paul George (plutôt en réussite depuis le début de saison malgré tout), attaquait précisément la souplesse du cuir. Contrairement au modèle du concurrent utilisé jusqu’aux finales 2021, le ballon manquerait de souplesse, toujours selon les dires du joueur des Clippers. 

Un spectacle toujours aussi saisissant 

Il est évident que les interrogations autour du nouvel équipement semblent légitimes. Cependant et malgré le nombre de points en baisse de 5 par rencontre (en moyenne par équipe), le spectacle reste la plupart du temps, exceptionnel. 

Les salles sont de nouveau combles et prouvent comme les habitués le savent pertinemment, que l’engouement autour du basket-ball aux États-Unis ressemble fortement à celui autour du football sur le vieux continent. Devant des gestes uniques tous les soirs et des scénarios de matches déjà haletants, la saison 2021/22 s’est lancée sur les chapeaux de roues. 

Wilson équipe d’autres sports (Pixabay)

Avec un autre changement majeur dans l’écosystème de la NBA cette saison et la nouvelle doctrine en matière de fautes au duel entre défenseur et tireur, le championnat s’est d’ailleurs rendu encore plus spectaculaire qu’il ne l’était déjà. De quoi égayer les éventuels nostalgiques de l’ancienne période de cette ligue surpuissante ! Car si le changement d’équipementier ballon est un fait qu’il est impossible de nier dans la chute d’adresse, les nouvelles habitudes arbitrales le sont également dans le nombre de points inscrits.

Les statistiques le prouvent, les joueurs vont moins souvent sur la ligne et c’est aujourd’hui ce qui explique en grande partie les chiffres individuels offerts par les serial scoreurs comme James Harden, Trae Young ou Kevin Durant pour ne citer qu’eux. 

Des coups de sifflet bien plus retenus 

Selon un travail statistique mis en avant par Eurosport, les 10 meilleurs marqueurs de la Ligue la saison passée ont, en ce début de saison, tous connu une baisse de leurs moyennes de points marqués par rencontre. Logiquement, ils restent des joueurs particulièrement agressifs et attirés par le panier, mais le constat est simple : ils vont bien moins sur la ligne que la saison passée ou celles précédentes. 

En cause ? Les arbitres et leur retenue enfin appréciée, après de nombreuses années à siffler à tout-va le moindre contact entre le défenseur et l’attaquant ne jouant parfois, que pour cette faute avec les bras ballants. Aussi impressionnant qu’il soit, James Harden en était par exemple le spécialiste

Aujourd’hui et à l’image des ballons, il est peu probable de voir un retournement de situation à ce sujet. Pour preuve, un grand nombre de coachs et d’observateurs se félicitent d’une telle mesure.

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