Par Elsa Girard-Basset | Journaliste web
Actrice très populaire auprès de toutes les couches de la population française, Valérie Lemercier n’en reste pas moins un esprit torturé dans sa vie quotidienne. À l’approche de la soixantaine, et alors qu’elle continue de fourmiller de projets, l’actrice a accepté d’ouvrir (un peu) la porte sur son quotidien marqué par plusieurs angoisses. Un long processus.
Si elle est habituée à faire rire les Français, la vie de Valérie Lemercier n’a pas été un long fleuve tranquille. Dès le début de sa vie adulte, en fait, la native de Dieppe a traversé une crise existentielle importante. Elle a alors été internée un mois en psychiatrie, comme elle l’a avoué récemment après l’avoir caché de longues années :
À 23 ans, je suis allée à l’hôpital Sainte-Anne toute seule, avec ma valise, pour qu’on me prenne. Je tombais et on m’a prise. Je suis restée un mois […] Enfin, on m’a prise au sérieux dans ma détresse. Ça n’allait pas parce que je ne m’exprimais pas. J’allais partir dans une vie qui n’était pas celle que je voulais. L’air de rien, ça m’a sauvé la vie. On m’a traitée, on m’a soignée. Le jour où j’ai commencé à parler à quelqu’un, où j’ai commencé à pouvoir dire non, j’ai commencé à travailler, à être actrice.
Valérie Lemercier avoue être de plus en plus stressée
Plus de trois décennies plus tard, qu’en est-il aujourd’hui ? La principale intéressée a donné quelques éléments de réponse dans un entretien à Paris-Match. Elle y confie notamment avoir une relation particulière avec le trac, y compris dans sa vie personnelle quotidienne :
J’ai de plus en plus le trac avec le temps, et il peut même réussir à me paralyser. Je peux l’éprouver pour les petites choses de la vie, comme sortir de chez moi, assister à un spectacle – car alors je le ressens pour les autres -, ou me rendre à un dîner. Je tente de lutter contre le trac en anticipant le maximum de choses. Je note tout.
Grande stressée, Valérie Lemercier confiait d’ailleurs il y a quelques mois avoir arrêté les somnifères depuis peu, en partie grâce à l’arrivée de son chat, Carole, dans sa vie. Un pas dans la bonne direction pour celle qui admet qui ajoute que le film « Aline », sorti en 2020, l’a aidée à « davantage (se) confier ».
Malgré tout, l’actrice reste une grande anxieuse. Et pour y remédier au mieux, ou du moins pour juguler l’impact de ses propres appréhensions, elle s’en remet généralement à la force de l’habitude. Elle a ainsi expliqué l’importance des repères dans sa vie, même sur des sujets qui pourraient pourtant sembler désuets à première vue :
Je n’aime pas le violet, je préfère arriver sur scène côté jardin. Avoir des repères m’apaise et cela passe par les chiffres. Je compte parfois les pas qui me séparent d’un endroit à l’autre, car c’est quelque chose de tangible. Je mange trois oeufs, trois biscottes, trois kiwis. J’ai besoin de garde-fous et je n’aime pas changer mes horaires de train.
Longtemps mal dans sa peau, et en introspection vis-à-vis d’elle-même, Valérie Lemercier semble de plus en plus à l’aise à mesure que les années passent. Et si toutes les angoisses ne sont pas encore résolues, l’actrice est incontestablement sur le bon chemin. Souhaitons-lui qu’elle atteigne et conserve cette sérénité le plus longtemps possible !