NBA – New Orleans : fond de jeu porté disparu

Mar 14, 2017; New Orleans, LA, USA; New Orleans Pelicans forward DeMarcus Cousins (0) and forward Anthony Davis (23) and guard Jrue Holiday (11) against the Portland Trail Blazers during the second half of a game at the Smoothie King Center. The Pelicans defeated the Trail Blazers 100-77. Mandatory Credit: Derick E. Hingle-USA TODAY Sports

Malgré un bilan, à première vue, loin d’être alarmant pour une équipe visant la qualification en playoffs (6-5), ces résultats cachent en réalité des faits inquiétants concernant l’avenir proche des Pelicans…

Alors que penser de New Orléans en ce début de saison ? On fait le point.

Un bilan significatif

Les résultats de l’équipe, jusqu’à maintenant, laissent place à un bilan, qui n’est certes pas négatif, mais qui révèle des données très intéressantes si on cherche un peu plus loin…

En effet, la franchise de la Louisiane a remporté toutes ses confrontations face à des équipes disposant d’un bilan négatif. Cette information est bien évidemment tout sauf une mauvaise chose, le problème est en fait que les Pelicans ont tout simplement perdu la totalité des autres matchs. Un constat très inquiétant pour une équipe ayant pour ambition de se qualifier pour les playoffs, tout en sachant qu’elle devra faire face à une féroce concurrence au sein de la conférence Ouest…

Il ne faut pas non plus oublier que cette équipe est cette saison, plus ou moins, en mission. New Orleans s’avère certes être un petit marché dans le monde de la NBA, la ville a néanmoins la chance d’avoir un des tout meilleurs joueurs de la ligue dans ses rangs en la personne d’Anthony Davis. Ne pas avoir pu participer aux playoffs lors des deux dernières saisons malgré ce « luxe » pèse forcément un minimum sur les consciences.

De plus, la franchise, à la surprise générale, a su obtenir les services en fin d’hiver dernier d’une autre grande star de cette ligue qui n’est autre que DeMarcus Cousins. Bien que paraissant se satisfaire de sa connexion dans la raquette avec son partenaire, on imagine bien que le pivot serait susceptible de vite s’impatienter s’il se retrouve systématiquement en vacances au mois d’avril…

On se retrouve donc, pour résumer, dans un petit marché qui dispose de deux immenses stars de la ligue. À partir de ces faits, nous pouvons facilement déduire que si jamais les résultats ne suivent pas vraiment, la situation pourrait dégénérer en un rien de temps.

Un autre constat possible à observer à partir des résultats se trouve être les performances défensives relativement moyennes. New Orleans figure actuellement à la quinzième place des défenses NBA. Une position pas forcément honteuse mais bien trop insuffisante lorsqu’on connaît la configuration et le fonctionnement du jeu de l’équipe – sur lequel nous reviendrons après. Il est toujours bon de rappeler, par rapport au bilan, que le coach de l’équipe, Alvin Gentry, a été maintenu en place malgré une saison passée très décevante et un jeu proposé presque inintéressant.

Deux superstars bien trop isolées

On serait tentés de dire que le coach a fait le choix de totalement céder à la facilité en concentrant presque uniquement le jeu offensif sur les deux intérieurs stars. New Orleans se situe alors déjà dans une situation de dépendance visible par l’intermédiaire de certains faits de jeu immanquables.

Tout t’abord, il y a toujours au moins un des deux présents sur le terrain, les rotations sont prévues et organisées pour le permettre. Ensuite, ils cumulent ensemble une moyenne d’environ 38 tirs par match. Pour avoir un ordre d’idée, c’est environ deux de plus que le duo Westbrook-Durant lors de leur dernière année de cohabitation dans l’Oklahoma.

Alors, il est vrai que les deux coéquipiers rentabilisent parfaitement individuellement cette option en produisant des statistiques très élevées. Il est cependant presque suicidaire de se baser quasi-uniquement sur le talent de deux joueurs, qui évoluent en plus dans le même secteur de jeu…

Il est nécessaire de rappeler que ces deux grands joueurs ont également  quelques particularités desquelles il faut tenir compte :

  • Anthony Davis est un joueur sujet à des blessures régulières. Il paraît compliqué d’imaginer qu’il sera en mesure de disputer la totalité des matchs restants de la saison régulière.
  • Demarcus Cousins est un joueur totalement imprévisible. Même s’il a eu le mérite de plutôt se calmer depuis son arrivée à NOLA, le pivot est également devenu très connu au cours de sa carrière pour ses dérives sur le parquet qui lui ont valu plus d’une suspension…

Face à ces caractères incontrôlables, les Pelicans se doivent d’avoir un minimum de polyvalence au sein de leur effectif et dans leur jeu.

Il suffit de jeter un œil aux statistiques individuelles pour se rendre compte du déséquilibre bien trop prononcé sur le plan offensif. L’équipe ne dispose pour l’instant que de quatre joueurs ayant une moyenne de points supérieure à 10, et on pourrait rajouter le terme »à peine » puisque E’Twaun Moore totalise 10,2 unités de moyenne…

Alvin Gentry va devoir s’efforcer de trouver une solution afin de concerner un peu plus de monde offensivement, malgré les quelques blessures dans l’effectif. Certains joueurs pourraient apporter un peu plus au scoring. Quelques individualités telles que Ian Clark ou Jameer Nelson montrent sur certaines situations des facilités techniques qui ne sont clairement pas assez exploitées.

Cette équipe est en mesure de bien jouer collectivement lorsqu’elle le veut, elle l’avait parfaitement prouvé face aux Cavaliers en sortant tout simplement une première mi-temps référence. Les Pelicans avaient alors fait vivre la balle comme rarement jusqu’à aujourd’hui.

Si le jeu continue à autant se baser sur les qualités offensives des deux intérieurs titulaires, ils risqueraient de perdre Anthony Davis tôt ou tard et de vivre des moments très difficiles. Nous avons déjà eu un exemple cette saison face aux Kings, match que New Orleans n’aurait sans doute jamais remporté si Sacramento n’était pas l’ancienne franchise de DeMarcus Cousins qui a tout simplement presque remporté le match à lui seul…

Jrue, abonné absent

Si son cas n’a pas encore été évoqué au cours de cette analyse, c’est qu’il mérite d’être décortiqué. Pour rappel, de fortes attentes étaient placées sur Jrue Holiday, puisqu’il a signé un contrat très juteux l’été dernier pouvant aller jusqu’à 150 millions sur cinq ans… Il est donc logique d’attendre de lui, au moins, des performances solides à la mène ou même des performances permettant de parler de big three avec les deux intérieurs.

Néanmoins, le bilan du meneur est jusqu’à maintenant mauvais. Il n’est pas loin d’être la cause principale, hormis le fond de jeu et le coaching, de ce début de saison en dents de scie. Employons des chiffres pour illustrer ces propos :

  • Il n’a jamais eu une moyenne de points aussi basse depuis sa saison rookie malgré le fait que son temps de jeu n’ait jamais été aussi élevé.
  • Il détient, pour le moment, le pire pourcentage de réussite aux shoots de sa carrière.
  • Sa moyenne de passes décisives est la deuxième plus faible depuis la saison 2012-2013 alors qu’il devrait avoir un travail « facilité» »dans ce domaine étant donné la qualité de ses intérieurs.

Les performances de Jrue Holiday, si elles venaient à rester ainsi durant les prochains matchs, deviendraient vite alarmantes en raison de la place très importante qu’il occupe dans la masse salariale depuis l’été dernier.

Il est néanmoins difficile de reprocher à la direction des Pelicans d’avoir fait ce choix. C’est un joueur qui a jusqu’à maintenant une carrière solide. Il a su, de plus, se relever de différentes épreuves que ce soit sur le plan personnel ou physique. Nous pouvons donc bien évidemment espérer que l’ancien meneur des Sixers parvienne à franchir un obstacle supplémentaire dans sa carrière.

Il est peut-être également important de faire une petite mise au point, on lui reproche très souvent de ne pas retrouver son « niveau all star ». Cette fameuse saison où il a connu le privilège d’être sélectionné pour disputer le all star game date, aujourd’hui, d’il y a cinq ans et, de plus, sous les couleurs d’une autre franchise. Il serait plutôt préférable de parler de hold up ou bien de « forme de sa carrière » pour cette période.

Pour ceux qui n’ont peut-être pas connu sa période en Pennsylvanie, voici ses highlights de l’époque.

Quoiqu’il en soit, les Pélicans demeurent une des équipes les plus énigmatiques (et donc intéressantes) de la ligue. Il sera intéressant de voir quel virage leur saison prend dans les semaines à venir !

NBA 24/24

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