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Personnage à part dans l’histoire de la NBA, Dennis Rodman est et restera une âme torturée, qui n’a pas toujours su gérer son statut et la vie autour de lui. La preuve avec la saisissante anecdote d’une de ses arrestations par la police, plus triste qu’autre chose… Explications.
Dennis Rodman est un paradoxe. Intenable en public, fêtard au possible, repoussant ses limites, l’ailier-fort était en fait (et est toujours ?) un garçon timide, dont les excès ont parfois servi à camoufler une nature discrète et, au fond, profondément généreuse. Il y a quelques années déjà, son coéquipier aux Bulls Jud Buechler livrait ce témoignage étonnant à propos de D-Rod :
Quand il était sous le feu des projecteurs, il devenait fou, il pétait un câble ; c’était un showman, très flamboyant et tout ça. Mais je pense que la plus grande idée reçue à son sujet, c’était qu’il était comme ça tout le temps, alors que dans les coulisses, il était très calme. Il était super sympa et super généreux avec nous tous, un vrai bon coéquipier. À l’entraînement, il bossait aussi dur que chacun d’entre nous. Il était presque timide, genre, il ne parlait pas tant que ça…
Dennis Rodman arrêté par la police… pour faire plaisir
Cette gentillesse, que Rodman n’a finalement jamais vraiment su exprimer, préférant se munir d’une carapace telle Gainsbarre pour Gainsbourg, est illustrée par une de ses arrestations par la police, alors qu’il était encore un jeune homme. Mychal Smith, journaliste pour GQ, raconte :
Quand il avait 19 ou 20 ans, Dennis travaillait comme un concierge de nuit à l’aéroport de Dallas – Fort Worth. Un jour, il a eu l’idée de voler des montres dans un des magasins de la galerie marchande. Il en a volé 50.
Les caméras de sécurité l’ont évidemment identifié, et il a été arrêté. Toutefois, il n’a jamais été poursuivi en justice, car la police a facilement pu retrouver les montres : Dennis les avait toutes données.
Vous avez bien lu : Rodman avait choisi de donner les montres, pour faire plaisir, et non pas de les vendre pour gagner de l’argent. Toujours d’après Smith, cette anecdote illustre la mentalité de l’ancien grand rebondeur, agrémentée d’une phrase qui brise le coeur :
Cet incident souligne une mission centrale dans la vie de Dennis, même à l’époque : se sentir bien. Il n’a pas essayé de vendre les montres, ce n’était pas la raison pour laquelle il les a volées. Il les a simplement données à des gens qu’il connaissait.
« Je voulais faire plaisir à des gens… Je voulais juste que les gens m’aiment bien… »
Grand sensible, qui a parfois donné l’impression que la dureté du monde était trop dure à supporter pour lui, Rodman a souvent rencontré des difficultés à gérer le regard des autres. Torturé dans l’âme, il a d’ailleurs failli se suicider dans les années 1990, avant de finalement se raviser. Mais s’il semble aujourd’hui mieux dans ses baskets, l’ancien des Pistons reste un grand incompris aux yeux de beaucoup de monde.
Dennis Rodman ne veut finalement qu’une chose : être apprécié. Un pan méconnu de ce personnage infiniment complexe, mais, à sa manière, terriblement attachant.
