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Par Pierre-Andréa Fraile | Journaliste sportif
Resté pendant 14 ans en NBA, Boris Diaw y a rencontré un succès non-négligeable qui en fait l’un des tous meilleurs joueurs français de l’histoire. D’ailleurs, l’un de ses anciens coéquipiers au caractère bien trempé ne mâche pas ses mots à son égard.
En se basant sur l’algorithme du très sérieux site Basketball Reference, la probabilité de le voir un jour intégrer le Hall of Fame ne s’élève qu’à 0.1%. En voyant ce chiffre, certains pourraient donc croire que la carrière de Boris Diaw en NBA n’a rien d’exceptionnel. Ce serait néanmoins faire fausse route, puisque l’ancien intérieur français y fait sans aucun doute partie des plus grands représentants tricolores de l’histoire.
Aucun joueur ne dispute à vrai dire 14 saisons pleines et plus de 1.000 matchs dans la ligue nord-américaine par hasard. La polyvalence de Babac en faisait ainsi une arme précieuse pour ses entraineurs et les équipes dans lesquelles il a évolué. Son altruisme lui permettait par ailleurs de se faire très bien voir auprès de ses partenaires, y compris ceux aussi déjantés que pouvait l’être Stephen Jackson.
Stephen Jackson dithyrambique sur Boris Diaw
Coéquipier de Diaw dans les rangs des Hornets et des Spurs, Jackson a eu l’occasion de s’exprimer à son sujet dans le Forgotten Seasons Podcast. Et ce, de façon très flatteuse pour « Le Président » :
Le joueur le plus talentueux et complet avec lequel j’ai joué ?… Tim (Duncan) ne pouvait pas shooter à 3 points. C’est sûrement la seule faille qu’il y avait dans son jeu. Boris pouvait tout faire, lui.
Contrairement à une légende comme Tim Duncan, l’ex-capitaine des Bleus affichait ainsi une panoplie complète selon Jackson :
Il avait un énorme QI basket, il était bon à la passe, il mesurait 2m03, son jeu au poste était incroyable, il pouvait défendre et jouer à tous les postes sur le terrain, il était capable de tirer à 3 points et à mi-distance… Il faisait tout. Une bonne partie du succès qu’on a rencontré était dû à Boris.
Mais alors, comment expliquer le fait qu’il n’ait pas marqué davantage les esprits et réalisé une meilleure carrière ? Cap’n Jack pense en connaître la raison :
Boris était heureux d’être en NBA, donc il n’en faisait ni trop, ni pas assez. (…) Un soir, il pouvait sortir un match à 30 points, 10 rebonds et 10 passes décisives et le suivant, il finissait à 5 points et 4 rebonds. Et c’est parce qu’il se fichait de jouer à 110% chaque soir. Mais si je devais choisir un seul joueur, je dirais que c’était le plus talentueux coéquipier et le plus complet avec lequel j’ai joué.
Un manque d’appétit qui n’a toutefois pas empêché l’actuel manager général de l’équipe de France de remporter un titre de champion ainsi qu’un trophée de Most Improved Player. Pas si mal au vu de ce portrait.
Bien qu’il ait côtoyé de nombreuses superstars au fil de sa longue carrière, Stephen Jackson fait de Boris Diaw le joueur le plus talentueux et complet avec qui il a partagé un vestiaire. Un sacré compliment qui devrait à coup sûr ravir sa cible.
