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Par Joël Pütz | Journaliste sportif
Si Michael Jordan a régné sur les années 90, la décennie précédente l’a vu régulièrement se caser les dents sur les Celtics de Larry Bird notamment. En conséquence, His Airness avait adopté une approche bien précise quand il affrontait le Hall of Famer… et ses coéquipiers n’avaient d’autre choix que de suivre son exemple.
Si Michael Jordan n’a jamais gagné le moindre titre de champion au cours des années 80, ce n’était pourtant pas faute d’avoir dominé individuellement. Sauf qu’avant d’accéder au trône, l’arrière a longtemps buté sur de sérieux adversaires au sein de la conférence Est. On pense aux Bad Boys des Pistons bien sûr mais avant ça, c’étaient surtout les Celtics de Larry Bird qui avaient traumatisé le n°23.
Meilleure équipe de la ligue en compagnie des Lakers sur cette décennie, Boston roulait sur la concurrence à l’Est avec sa légende à la barre. Jordan a donc rapidement tout tenté pour ne pas s’incliner une nouvelle fois contre eux, comme l’a raconté l’auteur Rafi Kohan dans l’un de ses livres sur le trash-talking. Il y décrivait notamment la règle stricte imposée par le scoreur fou à son équipe des Bulls :
Lorsque B.J. Armstrong est arrivé en NBA, Bird s’en est pris à lui en déclarant : « Je n’arrive pas à croire qu’ils laissent des collégiens jouer en NBA ». Armstrong allait répondre quand Michael Jordan s’est interposé et a dit : « Pas une seule personne. Pas un mot. Personne ne parle à Larry Bird. » Ce à quoi Bird a répondu en l’implorant dans sa voix traînante typique de l’Indiana : « Allez, Michael. Laisse ces gars s’impliquer. »
Les Bulls de Jordan interdits de parler à Larry Bird
Difficile de faire plus clair de la part de His Airness… Il faut dire qu’il redoutait le trash-talking du triple champion NBA qu’il a toujours considéré comme intouchable, comme il l’a expliqué il y a des années à The Athletic :
Larry Bird est le plus grand pratiquant de trash-talking et de guerre psychologique de tous les temps. Il m’a appris tout ce que je sais sur la façon d’entrer dans la tête des gens.
Si Gary Payton était célèbre pour pour son trash-talking incessant, Larry Legend est entré dans l’histoire pour ses punchlines assassines. Impossible de faire mieux que le n°33 quand il s’agissait de déstabiliser ses adversaires. Et le pire c’est qu’il n’essayait même pas d’y aller à fond, comme il l’a expliqué lors d’une interview en octobre 2023 :
Tout le monde n’arrête pas de parler du trash-talking et de toutes ces choses, mais je trouve que c’est un peu exagéré. Je veux dire, oui j’ai dit certaines choses, mais c’est comme ça que ça se passe depuis des années. Tu joues et certaines gars disent des choses… Je n’ai jamais voulu manquer de respect à qui que ce soit. Parfois je le faisais pour m’embrouiller avec certains joueurs, mais le plupart du temps c’était juste pour le fun.
Personne n’a jamais aussi bien maîtrisé la provocation et le trash-talking sur un parquet que Larry Bird. Même Michael Jordan ne pouvait que s’agenouiller et s’en était d’ailleurs rapidement rendu compte, au point d’interdire aux autres joueurs des Bulls de répondre à la moindre parole de l’ailier…
