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S’il est désormais coach des Lakers, une des positions les plus convoitées en NBA, Darvin Ham a connu un parcours semé d’embûches, dont une en particulier l’a abîmé à vie. Le tacticien s’est récemment ouvert à ce sujet, entre larmes et traumatismes qui le poursuivront jusqu’à la fin de ses jours…
Champion NBA avec les Pistons en 2004 dans un rôle de journeyman, Darvin Ham n’a pas connu une carrière NBA de joueur de grande envergure. Qu’importe, car tout aurait pu s’arrêter pour lui à l’âge de 14 ans. Le 5 avril 1988, Ham et son grand frère sortent acheter un soda et une pizza. Soudainement, une rafale de balles est tirée dans un bruit fracassant. Le jeune adolescent est touche, une balle perforant sa joue et se logeant dans son cou. Au micro du Los Angeles Times, Ham se souvient, en pleurs :
J’aurais pu mourir à 14 ans. Pensez-y juste un instant.
Dans la ville pauvre de Saginaw, dans le Michigan, l’ancien joueur des Nuggets et des Pacers a connu l’horreur au quotidien. Des enterrements de camarades de classe, des morts liés au crack… Un calvaire permanent, qui l’a évidemment marqué à vie.
Darvin Ham veut sensibiliser sur les traumatismes vécus dans les quartiers
En marge de son retour dans la région, et de la victoire des Lakers face aux Pistons la nuit dernière, Ham
En tant que Noirs, nous n’avons pas assez de thérapie. Je souffre de troubles de stress post-traumatique depuis ce jour, à cause de ces bruits de balle, du fait de m’être fait tirer dessus, et de tout ce qu’il se passait dans mon quartier. Et pourtant… On pense qu’on est des lâches ou qu’on est faibles si on demande de l’aide. On a besoin de tellement d’aide.
Le message de Darvin Ham est clair : pour gérer au mieux ce type d’expériences bouleversantes et traumatisante, il encourage les afro-américains à solliciter l’aide de professionnels. Lui-même ne se cache pas de la thérapie qu’il suit, et qui lui a permis d’un peu mieux appréhender ces démons. Car aussi terrible soit-il, l’épisode de la balle dans la joue à 14 ans n’est pas le seul subi par Ham dans sa jeunesse…
En 1990, son meilleur ami Chaka Euell se faisait battre à mort à l’âge de 19 ans. Un cauchemar, dont l’entraîneur des Lakers ne s’est jamais totalement remis :
On était très proches, puis on s’est séparé quelques temps. Et alors qu’on reprenait le contact, il s’est fait tuer quelques heures après notre dernier moment ensemble. Je l’ai littéralement vu 3 heures avant sa mort. (Il s’arrête). Bordel, il serait si fier de moi maintenant…
D’autres morts ont jonché cette terrible guerre des gangs, et Ham a dû, à plusieurs reprises, porter le cercueil de certains de ses meilleurs amis alors qu’il n’avait pas encore 20 ans. Un parcours terrible, qu’il veut voir comme un électrochoc afin de sensibiliser les jeunes des quartiers.
Darvin Ham ne veut plus se taire, afin d’encourager toute une génération à ne plus avoir honte des traumatismes subis. Une noble initiative de la part de l’ancien champion NBA, déjà connu très favorablement pour son humanisme dans les cercles de la ligue.
